Le nouveau port d’Owendo construit par le groupe Olam devrait permettre l’accroissement des capacités de réception des containers, ainsi que le niveau des recettes douanières. C’est du moins ce que révèle dans cette interview accordée à Gabonreview, le 17 janvier 2018, le directeur général des Douanes gabonaises, Raymond Okongo, à l’issue de la visite.

Raymond Okongo et les responsables de la GSEZ visitant les installations du NOIP, le 17 janvier 2018. © Gabonreview

 

Vous avez visité le nouveau port d’Owendo. Que ressort-il de cette visite?

Raymond Okongo: Il ressort de cette visite qu’à l’issue de l’inauguration officielle de ce port par le chef de l’Etat, courant octobre dernier, un délai a été accordé aux responsables de la GSEZ (Gabon special economic zone, ndlr) pour apprêter l’infrastructure et installer par la suite les fonctions de douanes devant animer les procédures douanières au sein de ce port. C’est ce qui a été fait aujourd’hui, avec la remise des clés des bureaux à la Douanes qui va désormais exercer pleinement dans ce pool. L’équipe-projet, mise en place, va implémenter les procédures afin de le rendre opérationnels par rapport aux procédures douanières de ce bureau de douane. Ce bureau est de plein exercice et y seront en vigueur des opérations douanières, conformément à la réglementation en la matière. Cela veut donc dire que ce port est dorénavant connecté au réseau douanier.

Quel est l’impact du nouveau port sur l’économie gabonaise?

L’impact en termes d’infrastructure est que ce port va permettre d’augmenter les capacités de réception des conteneurs aussi bien à l’import qu’à l’export. L’impact pour l’économie est qu’aujourd’hui, le Gabon peut recevoir un nombre important d’investisseurs qui viennent dans le pays, s’installent et créent des usines, des emplois et font exporter le fruit de leur production. En tant que directeur général, j’estime que cela permettra également d’augmenter le niveau des recettes. Il y avait un niveau de recettes qui était dépendant du niveau d’accueil du port Bolloré d’en face. Mais ce port, comme vous l’avez vu, a une capacité d’accueil, en termes de conteneurs, assez élevé que le port d’en face. Les recettes douanières vont donc s’accroitre. Tous ceux qui passeront par ce port, aussi bien à l’import qu’à l’export auront à payer des taxes requises lors de leurs opérations. Cette infrastructure apporte donc une valeur ajoutée en termes de recettes douanières.

Nous pensons donc que dans les mois, les années à venir, nous allons avoir un accroissement du trafic en termes d’importation, d’exportation et cela permettra d’offrir aux investisseurs qui viennent au Gabon la possibilité de travailler aisément. Il y a dans ces installations toutes les applications douanières qu’ils ont dans les anciens bureaux et qu’ils pourront également avoir au niveau de l’ANPI (Agence nationale de la promotion des Investissements, ndlr), récemment inaugurée par le chef de l’Etat. Ces bureaux de douanes vont être connectés à l’ANPI et les investisseurs, à tous les niveaux, pourront y accéder.

Des phases de la visite du directeur général des douanes Gabonaise au Nouveau port international d’Owendo. © Gabonreview.

A l’inauguration de ce port, l’on parlait de réduction des coûts d’au moins 50%. Mais aujourd’hui après sa rétrocession à Bolloré, quelle est la réalité ? En tant que directeur général des Douanes, qu’envisagez-vous pour l’abaissement de ces tarifs ?

Nous avons, au niveau du ministère de l’Economie, un œil sur ce qui se passe sur les deux Ports. Vous avez vu lors de cette inauguration, la mise en place d’un partenariat entre Bolloré et Olam. Nous avons un œil permanent sur ce qui se fait et il y a une équipe projet qui veille avec l’ensemble des acteurs, aussi bien Bolloré qu’Olam et les autres, sur les pratiques, les procédures qui se font au sein de ce port. Nous n’hésiterons pas à interpeller les uns et les autres sur la volonté du chef de l’Etat qui veut que désormais, par cette infrastructure, l’on puisse avoir les retombés au niveau du prix chez le consommateur final.

L’Opération Aigle Douane avait a été présentée comme une opération coup de force pour dénicher toutes les magouilles. Quel est le bilan de cette opération ?

Aigle Douane a démarré exactement le 8 novembre. Nous avons pris un répit le 8 décembre. Près d’un mois après parce que nous entrions dans une période de fêtes et qu’en abordant la fin d’année, la plupart des commerçants essayaient de faire leur chiffre d’affaires dans cette période. Accentuer les contrôles n’était pas la bonne chose. Nous avons déjà fait un point presse. Nous avons annoncé que nous allons faire le point effectivement de cette opération pour permettra de faire le bilan de toute l’opération. Ce bilan va intervenir incessamment et nous reprendrons l’opération Aigle Douane.

A ce jour, on ne peut donc pas savoir ce qu’elle a rapporté en termes monétaires?

Le bilan partiel vous a été annoncé à mi-parcours. Nous continuons à ce jour à procéder au recouvrement des amendes qui ont été infligées. Nous évitons de continuer à vous donner des chiffres partiels. Nous avons une date line; celle du 31 janvier 2018 où nous pourrons avoir le maximum d’éléments afin de vous les communiquer et de vous donner des éléments aussi bien chiffrés que sur le plan de la préservation du consommateur. Récemment, du côté de la société Edig, nous avons près 40.200 livres qui ont été saisies par l’opération Aigle Douane. Elle a permis au groupe Edig-Multipresse de savoir que leurs ouvrages destinés à nos jeunes enfants étaient contrefaits par certains opérateurs véreux qui allaient les faire imprimer en Chine. C’est un résultat à mi-parcours. D’autres résultats beaucoup plus importants vous seront communiqués en temps opportun.

En 2018, quels sont vos bilans et perspectives?

Je vais donner dans peu de temps la vision et la feuille de route pour 2018 et les années à venir.

 
GR
 

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