Rencontré lors de la présentation du «candidat unique» de l’opposition, le 16 août, le membre du collectif «Ça suffit comme ça », livre les conditions ayant prévalu à la conclusion de cette alliance scellée entre 3 des 13 candidats opposés à Ali Bongo Ondimba, pour l’élection présidentielle du 27 août 2016.

Marc Ona Essangui, coordonateur du mouvement «Ça suffit comme ça», le 16 août 2016 au carrefour Nkembo à Libreville. © Gabonreview

Marc Ona Essangui, coordonateur du mouvement «Ça suffit comme ça», le 16 août 2016 au carrefour Nkembo à Libreville. © Gabonreview

 

Gabonreview : Comment se sont déroulées les tractations pour la désignation du candidat unique de l’opposition ?

Il n’y a pas eu de tractations. Nous, membres de la société civile libre du Gabon, avions simplement demandé aux candidats d’aller prendre une décision et de nous communiquer le nom de celui qu’ils auront choisi. Les candidats ont estimé eux-mêmes qu’il était nécessaire de le faire. Ils sont allés discuter et nous ont refilé le bébé et ont demandé au panel de faire la même chose et de leur communiquer la personne que nous aurons choisie. Cela s’est passé par consensus, parce que nous n’avons pas voté, il n’y a pas eu de critères. Nous avons simplement procédé par tour de table et chacun a donné son avis sur les trois candidats et c’est le candidat Jean Ping qui a été choisi pour challenger le président sortant.

© Gabonreview

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Gabonreview : Comment s’est alors effectué le choix du candidat sans vote ni critères ?

Marc Ona Essangui : Beaucoup se sont dit que ça fait deux ans que Jean Ping est sur le terrain. Il montre la détermination d’en découdre. C’est un facteur important, «la détermination». Il est vrai que Nzouba a la niaque, mais le fait qu’il soit arrivé beaucoup plus tard l’handicape et cela peut faire en sorte que plus tard il se rallie aux autres.

Cependant, il faut retenir quelque chose : on a désigné un général pour conduire la troupe vers la résistance. Nous savons très bien qu’avec plusieurs candidats, la stratégie d’Ali Bongo est de passer en force. Alors dans ce cas, il faut développer la stratégie de la résistance avec un seul candidat, face à la fraude, face au passage en force. Donc, nous avons tout simplement désigné ce général qui va galvaniser toutes les troupes de l’opposition pour résister, parce que nous savons très bien qu’il y a l’élection, mais on ne croit pas trop à cette élection. Par contre, on croit que si on se mobilise maintenant, face au coup de force électoral qu’Ali a déjà programmé, nous pouvons le vaincre.

Gabonreview : En cas de victoire qu’elles sont les clauses prévues par les différents candidats pour la gestion du pays ?

Les clauses en question ne sont pas pour maintenant. Le projet commun ce n’est pas pour maintenant. Nous parlerons de tout cela après que nous ayions gagné. Une fois le pouvoir acquis, les acteurs politiques se retrouveront. Nous évitons de mettre la charrue avant les bœufs. Pour l’instant, il faut d’abord déployer toute l’énergie pour chasser Ali Bongo soit par les urnes, soit par une forme de résistance. Une chose est certaine, nous démarrons une résistance qui ne va plus s’arrêter jusqu’au départ d’Ali Bongo Ondimba. Il faudrait que nous constations qu’Ali Bongo n’est plus là, en ce moment on pourra s’asseoir pour parler de projet de société commun.

 

 
GR
 

9 Commentaires

  1. Maak dit :

    Donc savoir ce Qu on fera apres le départ d Ali CEst mettre la charrue avec les bœufs ?mais laissez moi vous dire que pour l instant tout le monde est beau tout le monde est mignon ensuite une fois pouvoir ce sera un joyeux bordel pour la course aux poste et beaucoup retourneront dans l opposition quelque mois plus tard.avec Marc ona qui parle deja de partage du gâteau sur vox africa …Entk qui vivra verra .

  2. John Malkovich dit :

    Le débat d’hier sur RFI (et Vox Africa) a donné lieu à un déballage qui honore peu, l’opposition et la société civile gabonaises, particulièrement, Marc Ona Essangui, que je découvrais pour la première fois en plein débat. J’avoue avoir été déçu, au plan de la forme comme des idées. Pétri de haine, à peine n’est-il pas ce qu’il reproche aux autres et le peu de considération qu’il a manifestement démontré à l’endroit des autres candidats est choquant. Pis, sa méthode de passer à la trappe la considération des programmes de sociétés au détriment des hommes, me déçoit davantage. Il est donc à craindre qu’il fasse parti de l’élite dirigeante de ce pays.
    Point démocrate, moraliste à souhait, c’est un homme imbu de ses convictions qui ne mérite pas en fait les lauriers qu’on lui dresse. Plus agitateur que fin stratège il m’a semblé aux antipodes des règles de courtoisie, de bienséance et d’échanges. C’est n’est autre qu’un militant politique extrémiste qu’un responsable de la société civile qui opère sous cette casquette impunément devant l’intelligentsia gabonaise muette.

  3. Fille dit :

    Moi aussi j’ai regardé ce débat et j’ai été également très déçue par le comportement de Mr Ona que je ne connaissais que par les  » on dit ». Il n’a pas été à la hauteur. Coupant la parole a tous, invectivant les uns et les autres et allant jusqu’à parler du partage du gâteau, « ah bon » lui dit Billie bi Nze. J’ai eu honte. Il est allé jusqu’à claironner que  » nous n’avons pas besoin de lui » parlant de Ndong Sima. Mais mon pauvre, rien n’est encore gagné et le Gabon, si tant que c’est bien de lui qu’il s’agit a besoin de tous pour parvenir a l’alternance. Pour tout vous dire, contrairement a Mr Bissielou, j’ai eu l’impression qu’il faisait le jeu du pdg. Mr Ona devrait faire silence. On dirait un enfant qui voit enfin un bonbon. Mais sauf que là, nous nous battons pour un nouveau Gabon pour tous démocratique et non du partage d’un quelconque gâteau. Si c’est la dessus que vous êtes, vous n’avez rien compris. Les gabonais vont voter, mais certainement pas pour revenir a un pdg bis. Les gabonais de 2016 ne vous laisseront pas faire, tenez le vous pour dit.

  4. Jean dit :

    Ona réclame sa part du gâteau Gabon.

  5. Pharel MEZUI dit :

    Rêve toujours Ona Ali sera toujours là

  6. Bikoro dit :

    J’ai regardé ce débat sur Vox Africa, et, comme certains d’entre vous, j’ai également trouvé cela bien maladroit de la part de Marc Ona. Je parle de la phrase « du partage du gâteau ». C’était nul. C’est le genre de petites phrases qui peuvent tuer une campagne. Heureusement que la détermination des Gabonais à changer de président le 27 août prochain est plus forte que le reste. Si l’on ne peut pas se retenir, on ne participe pas à des plateaux télé, c’est aussi simple que cela. J’espère pour lui que c’était un lapsus absolument pas du tout révélateur, parce que si c’est le contraire, c’est qu’il ne comprend rien au bouillonnement qui a lieu actuellement parmi le peuple.
    Cordialement.

  7. blemine dit :

    cela traduit simplement la politique du ventre et l’égoïsme dont ils font montre.

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