Ancien diplomate, évaluateur certifié, analyste politique et stratégique, Petit-Lambert Ovono estime, à travers la tribune libre ci-après, que la solution pour lutter contre Boko Haram est de créer des emplois pour les jeunes.

Formation au combat de jeunes garçons, par Boko Haram. © lotenna.wordpress.com

Formation au combat de jeunes garçons, par Boko Haram. © lotenna.wordpress.com

 

Petit-Lambert Ovono. © D.R.

Petit-Lambert Ovono. © D.R.

La menace terroriste qui sévit en Occident n’est pas comparable à celle qui s’abat sur l’Afrique. Sans s’appesantir sur une grille de lecture comparative, arrêtons-nous un instant sur le mode de recrutement des terroristes. En Occident développé (France, USA, etc.), le portrait psychologique des recrutés, leur identité et leur parcours montrent que la majorité sont jeunes, ont une haine de l’Occident, des revendications religieuses, répugnent le modèle occidental de vie, et contestent leurs conditions sociales déplorables. En Afrique, les recrutés sont jeunes et en majorité issus des milieux défavorisés, bref de la pauvreté.

L’analyse des éléments recrutés par Boko Haram aussi bien dans les villages que dans les villes laissent clairement percevoir que le mouvement nigérian recrute prioritairement dans les milieux où sévit une grande pauvreté, bref, au milieu des gens qui n’ont aucun espoir de survie. C’est à partir de cette différence que les réponses de l’Occident et de l’Afrique divergent.

Quand l’Occident met en place Le Plan Vigipirate Maximal dont le contenu concerne la mobilisation des forces de renseignement, de sécurité, et la vigilance, l’Afrique tarde à mettre le Plan Développement Maximal dont le contenu devrait consister à mobiliser les pays concernés pour mutualiser leurs forces afin de mettre en place les politiques de la jeunesse concrètes et notamment la création des emplois prioritairement en faveur des jeunes pour éviter qu’ils ne soient recrutés par Boko Haram. La solution pour éradiquer Boko Haram passe donc par le développement de l’Afrique. Car plus on baratine, plus Boko Haram prospère.

 

Petit-Lambert O.

Analyste Stratégique, Evaluateur Certifié

 

 
GR
 

7 Commentaires

  1. Encore eux dit :

    Je suis d’accord avec cette analyse, la pauvreté est un terreau de recrutement et d’engagement des jeunes vers les actes terroristes.

    L’extrême Nord du Nigeria, du Cameroun et d’autres pays voisin (Niger et Tchad) rassemble un grand nombre de personnes illettrées et en situation de forte précarité. Dans cette zone du sahel, Boko Haram n’a pas de difficulté pour recruter, ils promettent des sommes dérisoires de 1000 dollars par personne (somme très important pour ces jeunes) et leur font en lavage de cerveau sur le bienfait de leur cause!

  2. gabon tchouoooo dit :

    Toute analyse sur Boko Haram basée sur les commentaires des radios et télévisions occidentales (françaises en particulier) est erroné.
    Les chaînes camerounaises panafricanistes, Afrique Média par excellence, sont les mieux outillées pour nous éclairer.

  3. Cyd dit :

    Cette solution est recevable certes, mais que faire pour protéger les jeunes du primaire contre Boko Haram? Créer des emplois pour eux aussi et leur demander de ne plus aller à l’école?

  4. Isy Michelle dit :

    Tout à fait d’accord de cela les jeunes doivent être au centre de la politique car facilement ils peuvent basculer dans des organisation visant à leur rendre justice d’une manière comme d’une autre.

  5. Désiré dit :

    Félicitations monsieur l’analyste Stratégique, Evaluateur Certifié de la Palisse, on est moins malheureux et révolté quand on est beau riche et célèbre que moche pauvre et humilié

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