A la faveur d’une adresse aux Gabonais à l’occasion de la célébration du 55e anniversaire de l’indépendance du pays, le président en exercice du Front de l’opposition pour l’alternance, a dit son exaspération de la situation politique, économique et sociale actuelle.

Jean de Dieu Moukagni-Iwangou , président en exercice du Front. © Gabonreview

Jean de Dieu Moukagni-Iwangou , président en exercice du Front. © Gabonreview


 
Pour Jean de Dieu Moukagni-Iwangou, le bilan de ses cinq dernières décennies est lourd voire honteux. 55 ans après son accession à l’indépendance, «la nation gabonaise est en détresse», du fait du règne d’une seule famille «qui s’ingénie par tous les moyens, à neutraliser un instrument de bonne gouvernance» : la vérité scientifique, qui ne trompe pas. Dans un discours adressé aux populations à l’occasion de la célébration de la fête du 17 août, le président en exercice du Front uni de l’opposition pour l’alternance, s’est dit ému devant la situation politique, économique et sociale du pays.
Si le règne d’Omar Bongo semble loin de trouver du crédit auprès de l’opposant, celui d’Ali Bongo paraît pire. Et pour cause : «partout dans le monde, les atteintes portées à la dignité nationale, couvrent notre étendard, blessent notre orgueil, atteignent notre considération, et surtout, rabaissent l’image du Gabon». D’autant que, visiblement incapable de mettre en place une véritable démocratie et faire la lumière sur des affaires qui portent sur la mort de dizaines citoyens, le pouvoir choisit de se murer dans le silence. Si bien que 55 ans après, le Gabon, «un Etat pétrolier particulièrement riche, qui s’achète tous les divertissements du monde et s’invite à tous les grands moments du monde, (s’est) systématiquement toujours refusé à installer chez nous, les instruments scientifiques et technologiques pourtant à notre portée, permettant de retracer les faits et de parvenir de manière sécurisée à la vérité, instruments qui n’ont pas leur pareil dans l’action de lutte contre le grand banditisme». Dans la ligne de mire du président du Front, l’affaire Mboulou Beka et le phénomène des crimes dit rituels, qui court depuis des années, sans que les vrais coupables ne soient arrêtés. Pour Moukagni-Iwangou qui n’a pas manqué d’égratigner, sans le nommer, Maixent Accrombessi, «impliqué dans les grands scandales du crime organisé, et donc, en totale délicatesse avec le droit et l’ordre public international, le régime au Pouvoir porte l’indécence qui devient la marque de reconnaissance de notre pays».
Devant cette situation qu’il juge intolérable et préoccupante pour le devenir de la nation, le président du Front a appelé à la responsabilité des uns et des autres, pour tenter de «gagner la bataille de la destitution du chef de l’Etat, celle de la transparence électorale, et celle de l’administration d’une bonne justice». Pour ce faire, le leader politique estime qu’«il nous faut absolument réinventer notre rapport avec les amis du Gabon, autour d’un nouveau partenariat fondé sur la recherche et la consolidation des intérêts mutuels, et la rupture définitive avec la protection des intérêts conflictuels». Pour leur part, les membres du Front, par l’entremise de la Conférence des présidents, ont récemment décidé de «mettre en place un groupe de contact de haut niveau, pour accorder (leurs) différences, et enfin, repartir devant le peuple dans l’unité retrouvée». Un sursaut citoyen, qui devrait permettre à une bonne partie de l’opposition gabonaise de rompre avec ses démons de la discorde à un an de la présidentielle. D’ailleurs, Moukagni-Iwangou le reconnaît : «Il y a urgence.»
Outre l’affirmation de son désir de voir Ali Bongo quitter le pouvoir avant le terme de son mandat, le Font s’est déclaré touché par le décès, dans des conditions mystérieuses, des cinq membres d’une famille à Oyem durant le mois en cours. La plateforme de l’opposition a par ailleurs tenu à «saluer le patriotisme (des) enseignants, qui ont su s’élever au-dessus de leurs intérêts corporatifs tout à fait légitimes, pour sauver l’année scolaire». De même, elle n’a pas manqué d’inviter le gouvernement à «tout mettre en œuvre sans délai, pour garantir les conditions d’une rentrée scolaire apaisée».
 

 
GR
 

0 Commentaires

  1. Miss T dit :

    Faux et Usage de faux, une spécialité émergente. Ali Bongo doit tout simplement la mettre en veilleuse et déguerpir.

  2. YOVE dit :

    « Sursaut citoyen », « Il y a urgence »: je me réjouis de cette position unificatrice, de la part d’un Président qui, il n’y a pas longtemps, s’était laissé aller à quelques surprenantes diatribes à l’encontre de son propre camp. Allez! Là est la voie à suivre!

  3. RB dit :

    Mr Moukagni Iwangou .. Puissez vous être suivi
    Il est temps que le Gabon se réveille et accède à une vraie démocratie
    J’ai vécu dans votre beau pays il y a 30 / 36 ans déjà tellement en retard
    Au regard des richesses de ce pays
    J’ai l’impression que la situation du peuple gabonais est pire
    Il faut cette prise de conscience , ce sursaut citoyen qui mette fin à cette image indécente
    Que votre pays véhicule a l’étranger et surtout que tous les gabonais accèdent à une vie décente
    RB

  4. l'ombre qui marche dit :

    Huuuuuuummmmm mes amis pourquoi ce sentiment d’incrédulité de ma part? Mais parce que je vois que l’on tourne en rond comme des derviches car nous avons diagnostiqué nos malheurs et qui en est le responsable mais concrètement que faisons nous à la longue cela devient lassant de venir psalmodier les mêmes ritournelles car la dictature est là solidement ancrée soutenue par l’extérieur, soutenue jusqu’au satanisme par toutes les institutions du pays et l’armée ah cette armée! après le discours de l’usurpateur du 17-8-15 les lignes n’ont pas bougé et nous nous rêvons de situations impossibles et août 2016 approche pensez que des étrangers qui ont pris le contrôle de ce pays avec l’aide de gabonais collabo peuvent accepter des conférence nationale souveraine, dialogue inclusif sans tabou et autre régime de transition sachant très bien qu’ils risquent gros et même très gros même vous même comme on dit, un pouvoir dictatorial sanguinaire comme celui instauré par la famille BONGO ONDIMBA ne peut être abattu sans violence et l’ibo et ses séides le savent mais savent aussi que nous sommes des couards mais bon sang comment pouvons nous êtres aussi puérils nous savons très bien que mapangou désignera BOA comme vainqueur en 2016 pour des raisons qui se comprennent et on continue à rêvasser béatement, ce qui vient de se passer au Burundi est un mauvais exemple pour nous, le régime après le énième vol des votes des gabonais en 2016 sait très bien que la communauté internationales après quelques coups de menton laissera BOA au pouvoir. AH L’ANC ET SON UMKHONTO WE SIZWE

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