Alors que l’opinion attend encore la décision de la Cour Constitutionnelle, saisie par les magistrats au sujet des nominations du Conseil supérieur de la Magistrature (CSM) du 10 mai, la Chancellerie a réagi. Dans un communiqué publié hier, le ministère de la Justice s’est livré à une mise au point.

© Gabonreview

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 «Lecture biaisée de la loi portant Statut des Magistrats et de la loi organique portant organisation et fonctionnement du Conseil supérieur de la Magistrature», «une certaine presse aux desseins inavoués fait dans l’amalgame (…) en ne se basant que sur le seul fondement des allégations du Syndicat national de la Magistrature». Telle est la substance du communiqué de la Chancellerie sur la situation qui prévaut au sein de la justice gabonaise depuis la dernière session du Conseil supérieur de la Magistrature.

Pour être plus précis, le communiqué de la Chancellerie ajoute que «les nominations décidées, à l’unanimité des membres ayant voie délibérative au Conseil supérieur de la Magistrature sont conformes à la lettre et à l’esprit des dispositions combinées du Statut des Magistrats et de la loi organique sur le Conseil supérieur de la Magistrature», donnant ainsi une réplique à la contestation du Syndicat national de la Magistrature (Synamag) à propos des mesures individuelles annoncées lors de cette session.

Abordant la nomination de Sidonie Flore Ouwé au poste de premier Président de la Cour d’Appel judiciaire de Libreville qui paraît cristalliser le plus de contestation, la Chancellerie précise que, conformément à l’article 4 du Statut des Magistrats, «le Conseil supérieur de la Magistrature est, aux termes de la loi, juge des nominations, des affectations et des avancements des magistrats et juge des nécessités de service», tout en soulignant que «c’est précisément ce que le CSM a fait avec la nomination de Madame Sidonie Flore Itsiembou Koumba épouse Ouwé, Procureur de la République, magistrat de groupe 4, au poste de premier Président de la Cour d’Appel judiciaire de Libreville de groupe 5 ; l’article 36 alinéa 3 du Statut des Magistrats n’imposant la question préalable d’avoir été admis au grade hors hiérarchie que pour les nominations à la Cour de Cassation, au Conseil d’Etat et à la Cour des Comptes». «Comme on peut le constater, le CSM, à qui la Constitution confère exclusivement, en son article 69, la compétence d’exercer l’autorité judiciaire, a agi pour permettre une bonne administration de la Justice, particulièrement pour que le Tribunal de Première Instance de Libreville puisse disposer d’effectifs nécessaires au bon traitement du contentieux commercial et du contentieux social».

Dans l’opinion, beaucoup estiment cependant que la réaction un peu tardive de la Chancellerie est une opération destinée à «sauver le soldat Ouwé» afin que le «contentieux social» qui ne manquera pas dans les prochaines semaines, à propos des candidatures à l’élection présidentielle, soit traité par Sidonie Flore Ouwé.

La Cour Constitutionnelle qui a été saisie de cette affaire devrait donner sa décision au plus tard le 15 juin prochain.

 

 
GR
 

6 Commentaires

  1. Patrick ANTCHOUET dit :

    Le Synamag s’est donc gourre à ce point ? Les magistrats membres de ce syndicat n’ont pas su lire la loi ? Si oui c’est grave.

  2. Rhody Junior dit :

    Amis gouvernants, des fois vous vous fatiguez à faire des mise au point plus vide que le silence que vous avez observé avant de répondre (Ah vous aimez la rhétorique).

    Tout ce qu’on comprend, nous en bas, dans vos tardifs « recadrages » c’est: Laissez nous nommer qui on veut, le pouvoir est entre nos mains et on en jouira à notre guise pour placer tous nos amis.

    Car si on doit me dire que Madame l’ex procureur est une travailleuse, c’est pour me donner un fou rire jusqu’à lundi prochain:

    – Procureur de la République: beaucoup de passage à la télé (tour en prison, réunions avec polices et gendarmes…) pour quels résultats? ZERO.

    – Tribunal special des crimes dits économiques: Juridiction illégale, beaucoup de conférence de presse pour dire les investigations avancent sans nous donner plus d’informations. La poste est tombée devant vous avec de vastes détournements, vous attendez qu’ils deviennent opposants pour les inquiéter. résultat: ZERO.

    Donc messieurs égalités des chances, Si une même personne est promue si rapidement au vu de tous en si peu de temps, permettez qu’on doute de vos si bonnes intentions électoralistes.

    Gardez vos bon slogans et commencez par changer vous même avant de le demander aux autres!

  3. Cyrille D'Ossa dit :

    je suis tres impatient de la décision de la cour constitutionnelle. Aura t-elle(la cour j’entend) le courage d’annuler ces nominations qui semblent non fondées selon les explications du syndicat?

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