Nommé le 2 octobre 2016, le Premier ministre Emmanuel Issoze Ngondet a décliné, ce 10 novembre, devant l’Assemblée nationale, sa feuille de route gouvernementale, à travers la Déclaration de politique générale.

Emmanuel Issoze Ngondet. © Gabonreview (archive)

Emmanuel Issoze Ngondet. © Gabonreview (archive)


 

Le grand oral a donné l’opportunité au Premier ministre de s’étendre sur tous les secteurs de la vie du Gabon, allant de la politique à l’économie en passant par le social, le sport, les infrastructures, la paix, la sécurité, entre autres.

Le propos liminaire

A l’entame de son discours, Emmanuel Issoze Ngondet est revenu sur les événements ayant marqué le Gabon le 31 août dernier. S’il rend hommage aux hommes en tenue, «ceux qui ont donné leur vie pour que la démocratie soit protégée». Il estime alors que  «tout  ce  sang  coulé  est une  insulte  à  la  sagesse,  à  la  pensée, au respect; une insulte aux valeurs de la République que, d’ailleurs nous partageons tous, quelles que soient nos légitimes différences». «La démocratie est et sera le futur du Gabon. C’est notre engagement», a-t-il déclaré, précisant qu’il s’agit de l’engagement de tous. «Il n’y a pas d’alternative à cela», a-t-il fait remarquer.

A cela, se voulant plus explicite, l’ancien ministre des Affaires étrangères note qu’«aujourd’hui, nous sommes face à une opportunité formidable». Il relève qu’il n’est probablement pas de moments plus exaltants pour faire de la politique au Gabon. «Pensons  aux enjeux (qui  nous  sont très chers) qui sont les nôtres. Un enjeu de progrès économique qui profite à tous. Un enjeu de diversification de nos ressources. Un enjeu d’infrastructures. Un  enjeu  de  paix, de sécurité, d’harmonie, chez nous mais bien au-delà. Je pense à (la) notre région», a –t-il déclaré.

L’égrenage des projets

Pour revenir à son gouvernement, Issoze Ngondet a précisé qu’il a été mis en place dans «un contexte de décélération de l’économie». Celle-ci devrait avoir des répercussions sur les décisions à prendre pour satisfaire les attentes des Gabonais, a averti le nouveau locataire de l’Immeuble du 2 décembre.

Globalement, Emmanuel Issoze Ngondet a axé son discours sur les enjeux de son gouvernement pour booster le Gabon. Des enjeux liés à l’environnement, à la révolution  énergétique, au développement éducatif, à la stabilité politique et de la paix. «Nous devons être la nation qui progresse le plus en Afrique. Pour relever ce défi, il nous faut accélérer le rythme de la mise en œuvre du Plan stratégique Gabon émergent (PSGE)», a-t-il dit.

Politique

Dans cette optique, son premier objectif est politique. Il entend préserver la paix, donner un souffle nouveau et plus de vitalité à la démocratie gabonaise. Cela passe par l’appel au dialogue et au rassemblement lancé par le président de la République. «Nous souhaitons  que cette main tendue soit saisie», a-t-il souhaité, précisant que «le dialogue a été l’arme par laquelle notre pays a vaincu le spectre des crises les plus graves et les plus complexes» de son histoire. La Conférence nationale de 1990, les Accords de Paris de 1994 et les Accords d’Arambo de 2006. Reprenant Ali Bongo, le Premier ministre a rappelé que le Dialogue politique doit déboucher sur la mise en place d’institutions plus fortes et consensuelles. «Il doit nous amener à nous  entendre sur  l’amélioration des processus d’organisation des élections politiques dans notre pays».

Economie

Le deuxième objectif quant à lui est économique. Le locataire du 2 décembre veut relancer l’économie en créant, grâce à la revalorisation des secteurs hors pétrole, en créant les conditions d’une croissance plus durable et plus inclusive. Depuis 2015, a-t-il expliqué, la croissance connaît un ralentissement draconien. Elle s’est établie à +3,9%, tirée essentiellement par le secteur pétrolier (+8,6%) dont la bonne performance résultait des effets bénéfiques des investissements antérieurs. Pour l’année 2016, «des indications dignes de foi montrent que, tout en baissant, la croissance économique ressortirait positive malgré un contexte international difficile». Elle se situerait à +2,9% au lieu de 3,9% un an auparavant.

«Réjouissons-nous qu’elle soit portée par le secteur hors pétrole (+4,1%), cela souligne nos progrès dans un contexte où le secteur pétrolier reculerait de 5,5%», a-t-il précisé non sans affirmer que l’économie gabonaise a progressivement renforcé sa résilience face aux chocs exogènes. Toutefois, «comparativement à la loi des finances, nous risquons de connaître un déséquilibre budgétaire de l’ordre de 410,8 milliards de francs CFA en 2016, du fait d’une collecte de recettes plus faibles que ce que nous avions prévu».

En matière d’endettement public, l’encours de la dette s’établirait à 3160,1 milliards de francs CFA à la fin 2016. Soit un taux d’endettement de l’ordre de 39,4% (hors avances consenties par la Banque centrale) en 2016 contre 37,3% en 2015, consécutivement au repli du Produit intérieur brut (PIB). Dans ce contexte, les perspectives de l’économie gabonaise pour 2017 resteraient étroitement liées à l’évolution de la conjoncture internationale. «Mais elle dépendrait aussi de notre détermination à accélérer la mise en œuvre du PSGE», a relevé le Emmanuel Issoze Ngondet.

 Social

Le troisième enjeu est d’ordre social. En effet, il s’agit de gagner la  bataille  de l’emploi et concrétiser le programme de l’Egalité des chances cher à Ali Bongo. «Nous devons donner une priorité absolue à la jeunesse, à travers une politique d’éducation et de formation, et toutes nos actions économiques doivent être pensées, en ayant la jeunesse en tête. C’est là un engagement fort de mon gouvernement», a argumenté Issoze Ngondet.

Prévue par l’article 28a de la Constitution, la déclaration de politique générale du nouveau Premier ministre, Chef du gouvernement devrait intervenir 45 jours, au plus, après sa nomination, ainsi que la tenue du premier Conseil des ministres de la nouvelle équipe gouvernementale. Se situant dans ce délai réglementaire, Emmanuel Issoze Ngondet, nommé le 2 octobre dernier, s’est plié à cet exercice en déclinant, point par point, l’ensemble des éléments constitutifs des projets gouvernementaux.

Au terme de sa prestation, et après ses réponses aux questions des députés, l’Assemblée lui a accordé sa confiance avec une forte majorité. Sur 108 votants, 102 ont voté pour. 4 députés ont voté contre. Une abstention a été enregistrée ainsi qu’un bulletin nul.

 
GR
 

10 Commentaires

  1. Jean - jacques dit :

    Felicitation M.PM pour mettre tot ça en place il faut que notre economie croie plus pour permettre que le pays sort de la crise economique.

  2. diogene dit :

    Quel provocateur ! La violence étatique qui protège le totalitarisme devient le sauveur de la démocratie…
    A moins que nous ayons à faire à un mythomane….
    Non, il pousse à l’insurrection, la révolte, la révolution…

  3. DOUKAGA DOU NGAZI dit :

    Concrètement, il a dit quoi? Que doit-on en retenir?

  4. Matho dit :

    Le seul sang qui émeut le PM est celui du policier et non celui des victimes, plus nombreuses, tombées sous les balles des forces de « l’ordre ». Avis aux partisans du dialogues « sans tabou »…

  5. Geitner dit :

    Je constate que le gouvernement de Mr Issoze Ngondet a la volonté d’améliorer la vie de tous les Gabonais, de les rendre plus heureux grâce au travail, la croissance prévue à +2,9% qui peut rendre jaloux plusieurs chefs d’états du monde, d’améliorer les infrastructures sportives et loisirs. Mais il ne peut pas agir seul. Chaque Gabonaise et Gabonais a son rôle à tenir en étant optimiste pour l’avenir de ses enfants par le travail, l’éducation, le respect des lois, l’Amour de son prochain, même s’il n’a pas les mêmes opinions que vous. Ne laissez pas passer cette grande chance de progrès pour tous, arrêtez de vous plaindre et travaillez, faite le bien pour votre beau Pays en pleine croissance. Mieux vaut vivre au Gabon que dans certains autres Pays en ce monde instable et dangereux, encore faut-il en prendre conscience.
    Philippe Geitner

    • le moins âgé au grade le plus élevé dit :

      il faut se reconnaître dans les dirigeants! c’est ce à quoi sert la légitimité. Tant les dirigeants ne sont pas légitime, le peuple qui ne se reconnait nullement en ces personnes ramera toujours à contre courant! annoncer des taux de croissance de 2.9% c’est bien, mais quand on est réduit à emprunter 10 milliards qui ne sont meme pas souscrits entièrement, on se pose la question de savoir d’où vient cette supposée croissance! les entreprises licencient à tour de bras, d’autres ferment, l’Etat n’est pas capable de tenir ses engagements, les chantiers ferment et on parle d’une croissance de 2.9%. Ce pays est dirigé avec tellement de légèreté, c’est affligeant.
      Seul un président légitime peut demander aux populations de travailler plus, et les populations suivront car elles se reconnaissent en lui. Toute autre éventualité est vouée à l’échec.

    • Shaka Loubedi dit :

      Cher Philippe,
      Pensez-vous que les gabonais qui s’opposent a la politique des usurpateurs en place n’ont pas de reve pour ce pays? C’est justement parcequ’ils ont une reve pour le Gabon qu’ils refusent que la dictature soit le mode de gouvernance pour ce pays vue qu’elle n’a rien produit pendant plus de 40 ans. Nous voulons travailler et vivre dans notre pays mais le tyran tue toute intelligence. Se sont ceux-la meme que vous defendez qui ne respectent pas les lois, empechent les autres d’exprimer leur talent. Trouvez vous normal qu’on fasse croire aux enfants que la reussite reside dans le mensonge, la tricherie, le crime, l’abomination, etc? Arretez de vous faire passer pour les garant de la morale et soyez un peu plus honnete avec vous meme.
      Merci.

  6. Axelle MBALLA dit :

    Encore les mêmes blagues de cette tyrannie dynastique.
    Quels chiffres concrets hors pétrole? encore toujours des mensonges. Un pays sous-développé ne peut pas manquer des projets de développement. Tous les secteurs devraient y être attendus. Mais chez cet Ali(BONGO?), quand on n’est pas inféodé à la perversion de ses actes de soumission, ses « suzerains » incompétents pour un très grand nombre, ne vous laisseront jamais créer. Ils font « la sentinelle » à l’entrée de tous mes marchés disponibles, pour un racket consacré, institutionnalisé. Le social? Comment peut-il aborder le social après avoir massacré le système éducatif, se contentant de quelques écoles privées et microns universités privées et inadaptées, alors que dans le même temps, leurs enfants fréquentent les meilleurs écoles européennes et américaines (en héritiers) pour garantir la reproduction des positions dominantes!
    Pour l’avoir suivi, ses approches macroéconomiques n’ont rien modélisé de concret. C’est leur marque de fabrique….toujours une grande tchatche sur quelques tribunes nationales, sous-régionales et internationales, alors qu’en réalité, tout s’arrête devant les caméras, puis après…C’est le Néant… Dictateurs et pillards des biens de l’Etat, spoliation du peuple, massacres des citoyens, il n’y a qu’avec Ali (qui déjà) que nous voyons cela…Comment peut-on être incapable d’essayer de regarder ce qui se passe chez voisins immédiats!!
    sachez que dictature et développement ont parfois été compatible. je ne suis pas instruit comme vous les (é) (i)mmergents, mais sachez que la région des quatre dragons dans le Pacifique-sud a permis pendant longtemps de soutenir mon propos. De la thaïlande à Macao en passant par Singapour, des dictatures militaires ont mis ces pays sur les rails du développement économique, technologique et industriel en moins de vingt ans….Et alors!!!! ils n’avaient pas besoin de piller leurs Etats.
    Ah…j’oubliais….Vous savez tout…la-bas…Vous êtes tous, la « Science infuse »… Et le Gabon est « si développé » qu’il est en plus petit…la réplique de Dubaï…. Ali…N’oublies jamais cette intervention de cet homme qui est connu comme ton père administratif « Dieu ne vous a pas donné le droit de faire du Gabon ce que vous êtes en train de faire ».
    Petite piqûre de rappel…Au dessus de vous tous…il y a DIEU…..

    • Mankwel dit :

      Axelle,
      tu as tout dit!! en plus aucune vision pour mieux développer ne serait-ce que Libreville, qui ressemble de plus en plus à un grand bidonville avec 1 minuscule quartier des affaires au centre ville. et ne venez pas me parler d’Akanda qui se construit au mépris des normes environnementales parce qu’un groupe de personne haut placé profite de la spéculation immobilière pour se faire un max de fric.
      On oublie maintenant qu’il y a quelques années c’était une « forêt classée » donc une zone non prévu pour les constructions d’envergure.

  7. Airborne dit :

    ABO veut faire du Gabon un petit Dubaih, mais les 108 deputés ont votés le mensonge une fois de plus. Tout cela c’est du blef de la poutre aux yeux, afin qui vivra verra, nous attendons les 100 jours de travail du gouvernment car rien n’a encore demarré. Les 1.000 logements de BBM pas de terrassement dans les 9 provinces, au lieu de chercher à chasser les gabonais deja logés pour qu’ils regularise leur situation.

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