Bien qu’elles s’équivaillent au plan des enseignements et que rien ne soit précisé dans la législation nationale, l’année blanche et l’année invalidée présentent généralement quelques spécificités, notamment sur le cycle. Quelles sont les conséquences qui peuvent découler de cette situation ?

Ecoliers gabonais dans l’arrière-pays. © D.R.

Ecoliers gabonais dans l’arrière-pays. © D.R.

 

Le 10 mars dernier, le porte-parole de la présidence de la République invitait les différents syndicats à reprendre le travail dès le lendemain (lire par ailleurs l’article de Biggie Malouana). A en croire ses dires, deux des trois points de revendication des syndicalistes avaient été pris en compte par le gouvernement. Particulièrement clair, ce message s’adressait essentiellement aux enseignants, qui ont déposé la craie depuis plusieurs semaines, contraignant les élèves à rester à la maison. Mais, depuis lors les cours n’ont toujours pas repris. Du coup, l’on s’interroge sur le sens, la portée et les conséquences d’une éventuelle année blanche.

Mais, qu’est-ce qu’une année blanche ? D’emblée, on peut dire qu’une année scolaire ou universitaire répond à des normes internationales. Elle est validée selon certains critères, notamment la durée, l’accréditation, la mise en œuvre physique et psychologique, le profil des enseignants et ses apprenants. En clair, une année scolaire ou universitaire peut être dite blanche ou invalidée lorsque ses enseignements et activités annexes sont entièrement ou partiellement invalidés pour des raisons multiples et diverses. Pour le cas actuel, les grèves ne permettent plus d’atteindre le volume horaire requis par l’Organisation des Nations-unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), à savoir 25 semaines de cours par an. Naturellement, il convient de préciser qu’il ne revient pas à l’Unesco de déclarer qu’une année est blanche ou invalidée. Cette décision se prend en toute souveraineté. Elle appartient aux seuls Etats. Tout dépend donc de la législation de chaque pays et de son rythme scolaire.

N’empêche, dans les pays accueillant de fortes communautés d’étudiants étrangers, l’année blanche et l’année invalidée ne reviennent pas toujours au même. Si les deux notions se valent toujours du point de vue des enseignements, la différence intervient généralement au niveau des répercussions sur le cursus des apprenants. En termes de conséquences, si l’année scolaire est invalidée, les élèves sont condamnés à reprendre leurs classes et ceux qui ont déjà repris sont fatalement être exclus. Par contre, si l’année est déclarée blanche, c’est le statu quo. Tous les élèves reprennent leurs classes. Ici, on note qu’il n’y a aucune répercussion sur le cycle. Celui qui est en première année, par exemple, reprend l’année sans être un redoublant, de même que le «cartouchard». L’inconvénient à ce niveau, c’est que cette année est malgré tout décomptée lorsqu’on veut se faire recruter à la Fonction publique ou à d’autres emplois exigeants sur l’âge d’accès. Au bout de leur cursus, certaines personnes peuvent être privées d’une telle opportunité du fait d’un dépassement de la limite d’âge.

Pour l’heure, ces différences n’existent pas au Gabon. L’année va-t-elle être blanche ou invalidée ? Pour le moment, aucun mot d’ordre en faveur de la reprise des cours n’a été donné. Et le statu quo devrait demeurer certainement jusqu’à satisfaction complète des revendications des enseignants. Il appartient donc au gouvernement de se prononcer sur cette situation afin d’ôter le doute des esprits des élèves et de parents d’élèves.

 

 
GR
 

9 Commentaires

  1. La gaboma dépassée dit :

    La RTPDG a juré hier que l’école avait repris non?!!! VIVEMENT QUE L’OPPOSITION S’ORGANISE POUR UNE CHAINE DE TV!!! Vous avez des sous, sortez nous Ca!!! Sans un outil de communication digne de ce nom capable de véhiculer l’info véritable, on ne prendra jamais ce pouvoir !!!!

  2. Régis dit :

    Une année blanche est blanche dans les esprits et lourde de conséquences sur le plans micro et macroéconomique.Nous consacrons(dépenses publiques et privées) en moyenne 3,5 à 4% du PIB à l’éducation soit un peu moins de 500 milliards qui seront ainsi perdus.A cela,devrait s’ajouter les années de salaires perdues à jamais perdues pour tous les extraits pénalisés par cette mesure administrative.
    c’est une mesure en tous points de vue(pédagogique et économique)improductive,donc à éviter à tous prix.

  3. lionel 241*##±$ dit :

    En tant qu’étudiant j’espère que cette situation aux lourdes conséquences éducatif et même psychologique ne saurait et ne devrait être atteint malgré tout. j’ose espérer en toute objectivité que les enseignants pourront  »repenser » leurs revendications bien que légitimes et necessaires. Les deux cotés s’accusent et haussent le ton sans savoir que c’est la matière grise d’un pays qui en soufre et cela depuis plusieurs années. la matière grise est à mon avis la première richesse d’un pays, c’est elle qui pourra améliorer valoriser le gabon, comment ne pas qualifier d’insenser le comportement ‘d’etudiants entrain de grever, casser, pour un rien, il s’uffit de rentrer faire cour dans les 1er année de facultés public, pour ce rendre compte de ce qu’advient « l’etudiant au gabon ». il s’uffit d’intérroger son proche apprenant dans un lycée ou collège public sur le déroulement des cours, l’apprentissage en périodes dites sans grèves pour ce rendre compte de ce qu’advient « l’enseignement au gabon ». je pense que tout doit etre « repenser » dans le secteur public, j’espère que le président pourra aussi mieux Se pencher sur ce secteur inciter quelqun à etre performant exige qu’il bénificie d’une condition adéquate à celà et pas besoin d’aller ailleur Se former pour celà. nous pouvons avoir demain un gabon compétitifs ,excéllent, ou nous ne quitterions plus le gabon vers l’etranger pour apprendre, pour ce faire soigner, mais au contraire l’etranger viendra à nous. celà est-il impossible? relève t-il de l’impossible? certaines choses je pense nécessitent d’être « repenser » que ce soit du coté du gouvernant mais aussi du gouverné.

  4. begjoe dit :

    moi j’ai un gros problème. je ne comprends pas pourquoi les très nombreux enseignants membres du pdg ne font pas cours. Le pdg est largement majoritaire au sénat, à l’assemblée nationale, dans les conseils municipaux et départementaux, dans toutes les institutions, dans les régies financières et donc , j’imagine, dans l’enseignement. Je ne fais que passer. mais je me pose vraiment la question, car finalement je ne sais plus qui fait grêve.

  5. arnoldStuart Mboh dit :

    Il me semble que ce bras de fer date de mathusalem a chaque fois c’est solde par un accord a l’amiable.Est-ce-que ca a permis de régler definitivement le Pb?non!;car nos dirrigeants n’accordent pas la primaute a l’education et a la formation,c’est de leur intérêt que les jeunes gabonais soient conscients des enjeux du developpement!c’est un mal necessaire!!!!

  6. Miss T dit :

    En tout cas ce sera la faute à BOA (Ali Bongo Ondimba) qui est plus préoccupé à partager les centaines de milliards issus de l’héritage laissé par son père adoptif que pour le bien des gabonais qui ont pourtant des revendications légitimes.

  7. de B dit :

    les affaires familiales n’ont rien a y voir…faut pas tout melanger.partager l’heritage de son pere c’est touta fait normal

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