Situés presque en face de l’Union gabonaise de banque, les locaux abritant les services de la BOP risquent la saisie en cas de non-paiement des arriérés de loyer. Le montant de la dette est l’objet d’un black-out même du côté des requérants.

Image à titre purement illustratif. © D.R.

 

Situés dans le centre-ville de la capitale gabonaise, entre l’Union gabonaise de banques (UGB) et l’église de l’Evêque Mike. S. Jocktane (Christ Révélé aux Nations), les bureaux de la Direction générale du Budget et des finances publiques (DGBFIP) abritant les services de la Budgétisation par objectifs de programmes (BOP) ont été scellés ce 20 juin 2017, aux motifs de loyers impayés. A la requête d’Adelaïde Lemboumba Onkani, propriétaire des lieux, une apposition de scellés avant saisie a ordonnée. Le document y affairant, affiché sur une baie vitrée du siège de la structure a largement été photographié avant de circuler sur les réseaux sociaux.

Notification de l’apposition de scellés avant saisie, ordonnée ce 20 juin 2017 à Libreville (capture d’image). © Gabonreview

«Nous vous informons que les locaux que vous occupez sont jusqu’à nouvel ordre scellés et qu’après l’apposition des scellés, nous procéderons à une saisie en cas de non-paiement de vos arriérés de loyers», indique la note affichée sur la baie vitrée du bâtiment avant d’être ôté.

Selon des sources de la DGBFIP, il est certifié qu’effectivement les agents de la Bop ont été sommés de libérer le bâtiment. «Oui, on nous met dehors», précise l’une d’entre elles. Jointe au téléphone, Me Hélène Goteni Yi Durand, huissier de justice près les juridictions de Libreville ayant commis les scellés, a littéralement botté en touche, contredisant les sources sus citées de la DGBFIP. «C’est de l’intox !», a-t-elle donné pour seule réponse.

Jointe également au téléphone, la propriétaire du bâtiment a très vite fait de raccrocher dès qu’elle a compris avoir la presse au bout du fil. L’évanescence des réquérentes amène à se demander si des menaces ou plus simplement des pressions n’ont pas été exercées sur elles.

Reste qu’il est tout de même étonnant qu’un outil censé, lors de son adoption en janvier 2015, améliorer la gestion de l’argent public, en vienne à manquer aux fondamentaux de son fonctionnement : le paiement de ses charges locatives. La Bop devait en effet conduire à de nouvelles pratiques, plus efficaces dans le maniement des deniers publics, en amenant à «un examen permanent de l’opportunité et de l’efficacité des dépenses engagées». Dans ce contexte, comment l’État en est-il toujours réduit à être locataire ? Que s’est-il donc passé avec les loyers d’Adelaïde Lemboumba Onkani, fille d’un ancien ministre des Finances ? Ironie du sort ou simple signe des temps ?

Auteur : Alain Mouanda

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Allo241 dit :

    Comme d habitude on se remplie les poches et les dépenses prioritaires rien à foutre.
    Pitié

  2. Georges Obame dit :

    C’est vraiment pathétique. Et nous voyons leur DG venir à Port-Gentil en jet privé… il prend un falcon pour faire 10mn de vol là où mon patron, qui dirige une boite pétrolière, prend un vol régulier avec tout le monde.

    Mais qui nous a fabriqué des types pareils ? Dans quel monde ils vivent ?

    Pendant qu’ils dilapident les sous, nous à Port-Gentil nous vivons un drame qui n’a pas de nom. Les familles sont frappées par le chômages et les décès faute d’argent pour se soigner.

    Un DG du Budget qui ne peut même pas se débrouiller pour payer le loyer de ses services a tout simplement failli. Un DG du Budget qui gère le patrimoine et qui ne peut pas trouver à ses collaborateurs des locaux sûrs n’est pas à sa place !

    Selon certaines indiscrétions des agents du Trésor, ce Type ne s’entourent que d’étrangers (on parle de plus de 100 millions de contrat annuel pour l’un d’entre eux) qui méprisent les Gabonais et deux de ses collaborateurs sont connus pour traverser la rue qui sépare leurs administrations les sacs plein de billets. Pourvu que Mamba s’intéresse vivement à tout ce beau monde.

    Quel pays !

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