Fédérés au sein du Syndicat national des travailleurs des carrières (Synatrac), les employés du producteur de ciment ont interpellé les autorités, le 27 mars dernier à Libreville, sur la situation critique de leur employeur. Craignant un risque de départ de ce dernier, le syndicat a par ailleurs formulé des propositions pour conforter la présence de Cim Gabon dans le pays.

© union.sonapresse.com

 

La liste d’entreprises quittant le pays, plombées par le contexte économique actuel, pourrait s’enrichir d’un nouvel opérateur dans les prochains jours. C’est du moins l’issue redoutée par plusieurs employés de Cim Gabon, qui ont interpellé le gouvernement à ce sujet, le 27 mars dernier à Libreville. Fédérés au sein du Syndicat national des travailleurs des carrières (Synatrac), les employés ont ainsi déploré l’«Epée de Damoclès» au-dessus de leurs têtes.

«La situation serait si grave qu’une fermeture de l’entreprise serait envisageable. Aujourd’hui, Cimaf (le groupe marocain Ciments de l’Afrique, ndlr) a suspendu son projet d’investissement et de modernisation de l’usine Cim Gabon d’Owendo. Comme la situation va de mal en pis, sa fermeture est même envisagée», a indiqué le secrétaire général du Synatrac.

«Ce qui fait planer une menace imminente de précarité sociale pour la centaine de gabonais qui y travaillent. Et ce, dès le mois d’avril 2017», a poursuivi Edgard Gervais Obiang. Selon le responsable syndical, cette situation serait due «aux importations massives et non contrôlées du ciment au Gabon. Elle aurait eu pour conséquence le non-paiement des salaires des travailleurs et des fournisseurs stratégiques de l’entreprise».

Signe de ce malaise économique, l’entreprise avait déjà, en 2014, procédé à la fermeture de l’usine de production de ciment de Franceville, dans la province du Haut-Ogooué, et celle de fabrication de clinker dans son fief historique de Ntoum, dans l’Estuaire.

Pour sauver les meubles, Edgard Gervais Obiang a suggéré au gouvernement de suspendre l’importation du ciment pour protéger l’industrie et favoriser la production locale. Le gouvernement devrait mettre un accent particulier sur le contrôle des importations, la mise en place des licences spéciales d’importation, ou encore la fixation des quotas d’importation pour revente.

Si Cim Gabon venait à quitter le Gabon, elle allongerait par ailleurs la liste des opérateurs ayant quitté le pays, confortant ainsi la conjoncture actuelle dans le pays. Récemment, en effet, Shell Gabon (pétrole) et Panalpina (transports et logistique), ont officiellement annoncé leur départ du pays.

Auteur : Carlyne Mamboundou

 
GR
 

0 commentaire

Soyez le premier à commenter.

Poster un commentaire