Réuni le 25 juillet à Libreville, le Comité monétaire et financier national table sur un regain de forme de l’économie nationale pour le reste de l’année, après six premiers mois assez ternes.

Régis Immongault. © Gabonreview

Régis Immongault. © Gabonreview

 

Après six premiers mois difficiles, le Comité monétaire et financier national table sur une embellie au second semestre. C’est certainement le grand enseignement de la réunion tenue le 25 juillet dernier à Libreville. Présidée par le ministre de l’Economie, cette rencontre visait à analyser l’état de l’économie nationale et faire le point des six derniers mois de l’année. «La banque centrale a révisé les perspectives de croissance au niveau de la Cemac. Au lieu de 4,2% de prévision de croissance, c’est un taux qui a été ramené à 2,8% pour la zone. Pour ce qui est du Gabon, la BEAC a révisé le taux à 4,6% contre des prévisions de 4,8% en début d’année», a fait savoir Régis Immongault, indiquant par ailleurs que la situation conjoncturelle, fin juin, donnera plus d’éclairages. A en croire ses dires, les six derniers mois ont surtout été favorables au secteur primaire tandis que le secteur secondaire et des pans du secteur tertiaire ont eu beaucoup plus de mal durant la même période. «Nous avons une production pétrolière qui se tient par rapport aux prévisions, et même légèrement au dessus. Au niveau du secteur minier, la situation est aussi favorable. Cependant, nous constatons une baisse secteur secondaire, et surtout au niveau du secteur tertiaire», a-t-il expliqué, ajoutant : «La grosse partie du secteur tertiaire est représentée par le commerce qui a baissé». Et de nuancer en affirmant que plusieurs activités ont échappé à cette méforme, à l’instar des télécommunications, qui «marchent très bien».

Prenant part cette rencontre, les analystes financiers, économiques et monétaires ont, pour leur part, émis quelques réserves, préférant attendre le mois d’août pour se faire une idée sur les perspectives réelles de croissance. Le Comité monétaire et financier national a confirmé la croissance locale, qui pourrait se situer en deçà des prévisions du fait de la mise en place tardive – en juillet – du budget d’investissement. Cette rencontre a aussi été l’occasion de passer en revue les mécanismes destinés à stimuler les activités des entreprises. En vue de dynamiser l’activité économique nationale, le Conseil national du crédit a ainsi revu à la baisse le taux directeur de la BEAC, qui passe de 2,95% à 2,45% «afin de favoriser les crédits à l’économie, à travers une augmentation des crédits aux entreprises». A travers cette décision, l’autorité bancaire espère favoriser une ruée vers le crédit des PME-PMI locales pour le financement de leurs projets. Sauf que très peu d’entre elles soumettent des «projets bancables». Du moins, selon les banques à qui le ministre de l’Economie a demandé une certaine souplesse.

 

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Jean Cruz (Canada) dit :

    Aucune analyse objective et profonde ne semble résulter de la part de ce ministre de l’économie, pourtant ancien conseiller économique d’un ex grand ministre de notre économie, M.Paul Toungui.
    Constatons que seul le ministre est optimiste pendant que les analystes financiers, économiques et monétaires émettent eux des réserves. Comme membres du même Comité, n’ont-ils pas en mains les mêmes ratios monétaires et sectoriels?
    Produire plus de pétrole, de manganèse, etc., signifie-t-il nécessairement plus de recettes? La baisse du secteur tertiaire résumé par le commerce, est à l’évidence l’indicateur le plus fiable de la santé économique du pays. Il s’agit de la consommation des ménages et des entreprises en biens et services. Quand la BEAC baisse les taux d’intérêts pour stimuler la production des entreprises, rien n’est fait du côté des ménages. Et le ministre doit trouver des outils innovateurs à ce niveau. Reste à savoir quels seront les effets de la nouvelle grille des salaires, à souhaiter aussi que d’autres chocs économiques, internes et externes, ne viendront impacter davantage la situation économique du pays. En attendant, il est plus qu’urgent que le ministre manie à fonds sa boîte à outils et politiques et ainsi tenter de faire basculer plus d’indices du rouge au vert.

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