Installée dans la Zone spéciale économique (ZES) de Nkok, cette entreprise spécialisée dans le recyclage de la ferraille a démarré sa production de fer à béton alors que les autres acteurs du secteur se plaignent de l’interdiction de l’exportation des rebuts ferreux et non ferreux.

Les matériaux de recyclage de la Chaudronnerie du Gabon (CDG) à la ZES de Nkok. © DCP
Les matériaux de recyclage de la Chaudronnerie du Gabon (CDG) à la ZES de Nkok. © DCP

 

Principal bénéficiaire de l’arrêté portant interdiction de l’exportation des rebuts ferreux et non ferreux en République gabonaise, la Chaudronnerie du Gabon (CDG) a lancé sa première production le 27 août dernier. Dans la foulée, le Collectif des opérateurs économiques acheteurs et exportateurs des rebuts métalliques (COEAERM) a attiré l’attention des autorités sur les retombées néfastes de l’interdiction de l’exportation des rebuts ferreux et non ferreux. Selon ce collectif, la filière se porte mal, plusieurs entreprises du secteur ayant été contraintes de cesser leurs activités.

De plus, bénéficiant de l’exclusivité de l’achat de la ferraille valorisable, la CDG ne peut, actuellement, valoriser les alliages spéciaux comme les moteurs, mais uniquement de la simple ferraille. Ainsi, plusieurs cargaisons sont retournées à ces entreprises, qui ne peuvent plus exporter ce type de ferraille à cause de la mesure y afférente. Un cercle vicieux qui aurait occasionné en 11 mois, 12 milliards de francs de pertes dont 1/3 serait revenu à l’Etat aux titres de taxes et impôts. Un montant très largement supérieur au chiffre d’affaires réalisé par la Chaudronnerie du Gabon.

En effet, d’une capacité de production de 5 000 tonnes de fer à béton par mois, cette usine installée dans la Zone économique spéciale (ZES) de Nkok, recycle la ferraille récupérée dans le pays. «La ferraille nous est livrée par des particuliers et notre étude de faisabilité a démontré que notre usine peut tourner à plein régime avec la ferraille récupérée si l’exportation clandestine de celle-ci cesse», a affirmé le président de la CDG, Mohamed Reslan. «Dès le mois prochain, nous lancerons notre première exportation vers le Congo Brazzaville», a-t-il annoncé, soulignant qu’en dehors la ferraille de récupération, l’usine fonctionnera avec une partie d’alliage de manganèse produit à Moanda, dans le Sud-est du pays. «Du fait de la spécificité de production, la CDG a bénéficié d’une autorisation spéciale de vendre 75% de sa production sur le marché national pour combler le déficit», a révélé Djenny Mvou, directrice marketing de la ZES.

 

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Abek dit :

    Ça commence

    Voila une activité qui pouvait se faire sur le marché normal du pays qui s e st finalement exilée dans la zone speciale. Résultat, elle ne paie aucun impôt, voir taxe patronale habituelle, mais au lieu d’exporter effectivement sa production, elle la vend sur le marché comme toute entreprise, soit zero pointé de revenu pour l’Etat.
    Mais ce nest que le début car beaucoup d’entreprises iront s’y installer pour beneficier des avantages fiscaux et comme cette chaudronnerie demanderont une exception pour vendre sur le marché locale sans passer par la phase import.
    Le péché qu’il ne valait pas commettre vient de l’être. Maintenant ceux qui étaient en embuscade vont s’engouffrer dans la zone.
    Pitié pour le budget de notre pays, il sera rudement mls à l’épreuve.

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