Accordant le bénéfice du doute au gouvernement, l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep) a appelé ce dernier à traiter avec beaucoup d’intérêt, la question de l’allocation chômage contenue dans le nouveau code de sécurité sociale. «Il en va de la paix sociale», a prévenu le syndicat.

Le siège de l’Onep à Port-Gentil. © Gabonreview

 

Parmi les innovations du nouveau code de sécurité sociale figure en bonne place, l’octroi d’une allocation chômage. Ce point a longtemps figuré parmi les revendications de différentes grèves à travers le pays, dont le taux de chômage est de l’ordre de 30%. Soit un peu plus de 120 000 individus sans emploi. Six ans après, l’aboutissement de cette prise en compte des chômeurs a été salué par nombre d’ONG et syndicats. Toutefois, contexte oblige, l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep) a émis des doutes sur la capacité du gouvernement à honorer cet engagement.

«Le Gabon a la chance que n’ont pas d’autres pays pétroliers. C’est un pays qui a une faible population. Parfois on dit 1,8 million. Parfois 1,5 en tenant en compte les ressortissants des pays voisins qui vivent dans le pays. La population active est estimée à 30%. Ce n’est pas normal qu’un pays aussi riche avec une population active aussi faible, ne soit pas arrivé à mettre en place cette allocation chômage, au moment où les conditions s’y prêtaient», a regretté le secrétaire général adjoint de l’Onep, relayé par geopolis.francetvinfo.fr.

Selon Sylvain Mayabi Binet, le prix du baril était à plus de 100 dollars lorsque l’Onep posait cette question en 2010. «Il y avait des plus-values pétrolières estimées à des milliers de milliards. C’est tout simplement de la mauvaise volonté», a-t-il affirmé, déplorant par ailleurs les conditions de vie des chômeurs au Gabon.

«C’est le règne de la débrouille. Les gens essaient de trouver des petits boulots. Il y en a qui se font aider par les parents. Il y en a qui envoient la famille au village et qui restent seuls à se battre pour survivre. Des familles se disloquent. Des femmes abandonnent leurs foyers pour aller trouver de quoi vivre ailleurs, des jeunes s’adonnent à la prostitution. C’est un phénomène qui produit beaucoup de frustrations et de contestations. Malheureusement, ça n’a jamais été la priorité des gouvernants de ce pays d’assurer une redistribution des richesses», a poursuivi le leader syndical.

Accordant le bénéfice du doute au gouvernement, l’organisation syndicale a appelé ce dernier à traiter avec beaucoup d’intérêt la question de l’allocation chômage. «Il en va de la paix sociale», prévenu Sylvain Mayabi, s’inquiétant au passage du taux particulièrement élevé des jeunes diplômés. «Après avoir bénéficié de bourses d’études dans des universités et grandes écoles étrangères, ils rejoignent le plus souvent leur pays, sans aucune perspective d’emploi», a conclu le secrétaire général adjoint de l’Onep.

Présenté officiellement le 23 mars dernier par le ministre d’État en charge du Développement social et familial, le nouveau code de sécurité sociale prévoit l’octroi d’une allocation chômage, le temps que le travailleur retrouve un emploi. Le nouveau texte offre ainsi des garanties pour les chômeurs, avec notamment la création d’un compte d’épargne chômeur, un fonds de solidarité et d’activation de l’emploi, une allocation chômage.

 
GR
 

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