Ils espéraient que la tutelle allait honorer leur sens de la responsabilité, démontré par une patience affichée face aux tensions de trésorerie que connaît le pays. Après 8 mois sans salaires, ils optent pour la manière forte afin de rentrer dans leurs droits.

Les agents de l’AGP ont décidé de rentrer en grève ce 29 mai à Libreville. © Gabonreview

 

Paralysée depuis plusieurs mois, l’Agence gabonaise de presse, éditrice du quotidien Gabon Matin aujourd’hui disparu des kiosques, connait depuis ce 29 mai à son siège de Batterie IV un mouvement de grève des employés. Le motif : 8 mois de salaires impayés.

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Désormais réduits à vivre au crochet des proches, ils ont décidé ce 29 mai d’employer la manière forte pour se faire entendre. « Nous n’en pouvons plus d’attendre et de vivre comme des personnes sans dignité. Notre patience a été éprouvée, c’est assez ! Ou on nous paye intégralement nos salaires, ou nous appliquerons graduellement la stratégie adoptée par l’assemblée générale des agents que nous avons tenue ce lundi », a pesté Magnet, un agent de l’Agence.

Alors que ni le budget d’investissement ni celui de fonctionnement n’ont été décaissés à ce jour, les agents en grève ont estimé inopportun la présence de leur directeur au sein de l’entreprise. Il a été sommé de quitter les lieux, mais sans son véhicule de service, resté immobilisé comme les autres sur le parking. «S’il ne peut pas se bouger pour que le Trésor public pense à nous, cela ne sert à rien de l’avoir ici », s’est indigné un membre du collège des délégués très remonté.

Une situation intenable qui révèle manifestement le désintérêt de la tutelle. Ses réunions à la pelle qui ont entretenu l’espoir des agents depuis le début de ce chemin de croix ne passent plus. «Les agents veulent du concret et non qu’on leur vendent du vent», s’est indigné un autre agent.

Jamais par le passé les agents ne s’étaient montrés aussi intransigeants. Le désespoir a entamé la patience même des plus flegmatiques. Tous se disent prêts à engager une grève de la faim si aucune résolution de la crise n’était envisagée.

Auteur : Alain Mouanda

 

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Ogoula dit :

    Incroyable, un pays riche comme le gabon, des fonctionnaires ont 8 mois d’arriérés de salaires?
    Vive l’égalité des chances.

  2. messowomekewo dit :

    Ils ont peut-être un autre statut,parce que les fonctionnaires sont payés le 25 de chaque mois…

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