Zoonoses et biosécurité : le Gabon en première ligne pour une gestion durable
À Libreville, experts nationaux et internationaux élaborent un plan stratégique pour prévenir les zoonoses liées à la faune sauvage. Ce projet pilote, soutenu par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), met l’accent sur la biosécurité, la surveillance des maladies émergentes et l’encadrement de la filière viande de brousse. Il est ainsi question de protéger la santé humaine et préserver la biodiversité.
Un atelier rassemble depuis le 19 novembre 2024, à Libreville, des experts de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), des ministères de la Santé, de l’Agriculture et des Eaux et Forêts autour d’un projet innovant : approche progressive de la gestion de la biodiversité chez les animaux terrestres au Gabon. Ce projet vise à élaborer un plan d’actions pour collecter, traiter et diffuser des données en vue de lutter contre les zoonoses, des maladies transmissibles des animaux sauvages aux humains.
«Le lancement de cet atelier est pour nous un pas en avant dans la lutte, notamment la surveillance des maladies potentiellement zoonotiques et potentiellement épidémiques», a fait savoir le Dr Morgan Bignoumba, directeur général de l’élevage. La priorité est donnée à la prévention, à la biosécurité et à l’amélioration de la qualité sanitaire des produits issus de la faune.
Le projet met également l’accent sur la gestion des risques liés à la consommation de viande de brousse, une pratique courante mais peu encadrée. Pour Michelle Guapasa-Mendome, directrice générale adjointe de la Faune et des Aires protégées, «on a vraiment besoin de faire un zoom sur comment limiter les contaminations liées à ces espèces de faune et aux produits de la faune, de la viande de brousse».
Le Dr Cyprien Biaou indique, lui, qu’il s’agit aussi de sensibiliser la population. «Tous les Gabonais savent que quand on parle de la viande, la viande issue des animaux sauvages, très peu s’occupent de la garantie, de la qualité sanitaire de ce qui sort de la brousse».
Bien que les animaux sauvages évoluent en milieu naturel, certains peuvent être porteurs d’agents pathogènes sans en être affectés, augmentant les risques de transmission à l’homme. «Il arrive de temps en temps que dans ce milieu-là, il y ait des éléments infectieux que les animaux portent et qui ne leur provoquent aucune maladie, mais qui, au contact de l’homme, peuvent faire exploser des épidémies», a-t-il ajouté.
Pays pilote pour la mise en œuvre de ce projet, le Gabon renforce son système d’alerte précoce face aux maladies émergentes. Cet atelier, qui s’achèvera le 21 novembre, ambitionne de poser les bases d’une gestion durable de la biodiversité et de la santé publique au niveau national, régional et mondial.
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