Yahya Jammeh outrepasse l’appel de l’UA et des ONG?
Selon des révélations d’Amnesty International faites le 24 août 2012, neuf personnes condamnées à mort en Gambie ont été exécutées dans la soirée du 23 août dernier dans ce pays, une information qui reste à confirmer par les autorités Gambiennes.
«Amnesty International a reçu des informations crédibles selon lesquelles neuf personnes ont été exécutées la nuit dernière (jeudi 23 août) en Gambie, et que davantage de personnes sont sous la menace d’exécution imminente aujourd’hui (vendredi 24 août 2012) et dans les prochains jours», peut-on lire dans un communiqué de l’ONG reçu à Dakar, sans identifier ses sources.
«Si ces exécutions signalées sont confirmées, ce serait une énorme régression (…) et nous exhortons les autorités à mettre fin immédiatement à toutes les autres exécutions envisagées», a déclaré dans le communiqué Paule Rigaud, directrice adjointe du programme Afrique d’Amnesty International.
«L’opinion publique est avertie : la paix et la stabilité de la Gambie par rapport à la protection de la vie, de la liberté et des biens des personnes doivent à tout prix être préservées et jalousement gardées», a poursuivi la présidence de la République Gambienne.
L’AFP a joint à Banjul diverses sources gambiennes, mais aucune n’a confirmé ces exécutions. L’une d’elles, une source sécuritaire, a déclaré que «les prisonniers condamnés à mort avaient simplement été tous transférés la nuit dernière en un même endroit et n’avoir pas connaissance d’exécutions effectuées». «L’homme-là (le président gambien Yahya Jammeh) est déterminé à exécuter les prisonniers, et il le fera», a ajouté la source sécuritaire.
Dans un message à la Nation le 20 août, le président Jammeh avait annoncé que tous les condamnés à mort en détention en Gambie seraient exécutés « vers mi-septembre », sans préciser de dates, ni le nombre de condamnés concernés.
Dans un communiqué conjoint publié le 23 août dernier, la Ligue sénégalaise des droits humains (LSDH), la Rencontre africaine des droits de l’Homme (Raddho) et la section sénégalaise d’Amnesty International, trois ONG basées à Dakar, avaient affirmé que «le projet funeste d’exécutions en Gambie menaçait la vie de 47 personnes dont 3 Sénégalais, 2 Nigérians, 1 Bissau-guinéen et 39 Gambiens».
En Gambie, les condamnés à mort sont généralement exécutées par pendaison.
2 Commentaires
La peine capitale est une survivance d’un état antérieur de l’humanité. Comme par hasard les pays qui l’ont abandonnée connaissent moins de criminalité que ceux qui l’ont maintenue.
Derrière ce paradoxe apparent se cache une raison difficile à faire entendre aux « faucons ». Si quoique ce soit est supérieur à la valeur de la vie humaine. Si l’Etat lui même considère que quelque chose lui est supérieur. Cette vie a moins de valeur. Et la frange la plus ignoble de la population n’est pas saisie d’une sainte horreur de cette transgression si l’exemple vient d’en haut.
Rappelons fièrement que de nombreuses sociétés traditionnelles africaines ne connaissent pas la peine de mort dans leurs codes coutumiers. (pas toutes hélas) . La confiscation, l’exil y sont considérées comme des peines extrêmes.