Vol de compteurs d’eau dans le Grand Libreville : qui les réinitialise ?

Si jusqu’alors les usagers ne dénonçaient que les vols de compteurs électriques, devenus légion, la tendance est, ces derniers temps, au vol des compteurs d’eau dans le Grand Libreville. Les populations du quartier PK7 Terre-nouvelle ont récemment été particulièrement surpris de constater qu’une vingtaine de ces appareils hydrauliques avait nuitamment disparus. Alerte sur un phénomène grandissant dans la capitale et ses environs ! Interrogation sur la réintroduction de ces appareils dans le réseau.

© Gabonreview/goldenline-recycling.com (Montage)

Plusieurs compteurs d’eau ont récemment été nuitamment dérobés au quartier PK7 Terre-nouvelle. Au petit matin du dimanche dernier, un abonné de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) a constaté l’interruption de la fourniture d’eau dans sa maison. Croyant être victime d’une coupure régulière, il a néanmoins voulu en avoir le cœur net. Rendu sur le lieu où ont été fixés ces appareils, quelle n’a pas été sa surprise : plus d’une quinzaine de ces appareils s’étaient volatilisés. «Un vol à grande échelle», a-t-il dénoncé.

Les restes d’une borne sans compteur après le passage des voleurs. Et la tuyauterie après le forfait des malfrats au PK7 Terre-nouvelle. © Gabonreview/Capture d’écran

Au PK7 Terre-nouvelle comme dans de nombreux quartiers sous intégrés du Grand Libreville, il ne se passe de jours sans que les riverains ne déplorent un vol de compteurs d’eau. Le weekend dernier, à Terre-nouvelle, les malfrats ont commis un forfait inimaginable, s’emparant d’une vingtaine d’appareils avant de se volatiliser dans la nature. «Nous faisons un décompte de plus de 15 voire 20 compteurs qui sont partis cette nuit-là», a indiqué une victime.

Ces compteurs ont résolument été volés, au grand dam de ces populations, privées d’eau courante. Le mode opératoire des cambrioleurs est simple : ils profitent de l’éloignement des compteurs d’eau par rapport aux lieux d’habitation. À la nuit tombée, et en l’absence de toute surveillance, ils opèrent avant de s’évanouir dans la nature.

Complicité des agents de la SEEG ?

Le phénomène qui, jusqu’alors, était négligeable par rapport à celui des compteurs d’électricité, prend donc de l’ampleur. Il gagne du terrain et amène à s’interroger. En effet, comment des compteurs personnalisés, dérobés, peuvent-ils être revendus à d’autres consommateurs, sans la complicité des agents de la SEEG ? Qui les réinitialise chez le monopoleur gabonais en fourniture d’eau ? Que fait la SEEG pour remédier à cette situation qui prend de l’ampleur ? Telles sont quelques questions que de nombreuses victimes se posent.

Au PK7 Terre-nouvelle, on s’indigne et fait savoir que «lors des opérations de contrôle et d’authentification des équipements, la SEEG constate régulièrement que les compteurs sont utilisés par les non-propriétaires légaux, dans des zones où ils n’ont pas été identifiés». Mais, «elle ne fait rien», déplore un usager rappelant qu’au mieux, l’entreprise qui a le monopole de l’eau et de l’électricité au Gabon demande simplement au nouveau propriétaire de se conformer en régularisant sa situation, «au lieu de chercher à savoir d’où vient cet appareil ayant déjà servi».

Il se susurre également que la SEEG exige de plus un paiement de frais pour procéder au changement de nom et réinitialiser le dispositif pour un propriétaire lésé. «La SEEG a tous les moyens pour traquer les voleurs et les acheteurs des compteurs volés», estime une victime, ajoutant qu’«au regard des procédures administratives imposées par dame SEEG lors de l’achat du compteur, il y a une possibilité de mettre la main sur ces voleurs». «Comme le phénomène persiste et rien n’est fait pour y mettre un terme ; on peut conclure que le ver est dans le fruit», a dit cet habitant de Terre-nouvelle. Avis au management de la SEEG.