Vœux de Nouvel An : Paulette Missambo, chantre de la justice transitionnelle

Présentant ses vœux de Nouvel An et ceux du Sénat au président de la transition, le 4 janvier, la patronne du palais Omar Bongo Ondimba a rappelé à Brice Clotaire Oligui Nguema la forte demande de justice transitionnelle exprimée par les Gabonais. Entre appel à la création d’une commission dite «Vérité, Justice et Réconciliation» et rappel au devoir de réparation des préjudices et brimades subis sous le régime déchu, Paulette Missambo ouvre quatre pistes de réflexion.

Paulette Missambo s’exprimant le 4 janvier 2024 au palais Rénovation. © Communication présidentielle
En sa qualité de présidente du Sénat de la transition, Paulette Missambo se dit quotidiennement saisie par des Gabonais, sur des sujets divers et variés. Certains a-t-elle rapporté au président de la transition lors de la cérémonie de présentation de vœux au président de la transition, «voient cette transition comme une occasion d’éclairer notre histoire récente d’un jour nouveau et suggèrent la création pendant le dialogue d’une commission : Vérité, Justice et Réconciliation». D’autres dit-elle, «y voient une opportunité pour demander réparation pour les préjudices et brimades subis sous le régime déchu. Je ne peux qu’y lire une forte demande de justice transitionnelle».
«Je ne peux qu’y lire une forte demande de justice transitionnelle», a déclaré la présidente du Sénat qui a indiqué quelques pistes de réflexion tenant sur quatre aspects. Le premier se rapporte à la vérité historique et à l’établissement d’un consensus national sur cette question. Pour elle, le Parlement peut mener des enquêtes, recueillir et recouper les informations, conserver les preuves, suggérer des solutions allant dans le sens de l’intérêt général. Elle suggère donc une réflexion sur le rôle du Parlement dans le processus de réconciliation nationale et la proposition des mesures à prendre pour gérer le passé et garantir un meilleur vivre-ensemble.
Entre restauration des institutions et consolidation de l’identité nationale
«Nous devons restaurer nos Institutions», a-t-elle dit évoquant le deuxième aspect. Lequel selon son entendement, touche l’organisation de la justice, la protection des libertés fondamentales, le maintien de l’ordre dans un état de droit, l’organisation des élections, la promotion de bonnes mœurs. «J’ose espérer que le Dialogue national inclusif apportera des réponses à la hauteur des défis de l’heure et des attentes de notre peuple», a-t-elle déclaré. Inscrivant le chômage comme troisième point, elle a appelé à mener des réformes de fond dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’innovation technologique, de l’énergie et de la fiscalité.
«Nous devons nous montrer à la fois audacieux et inventifs, favoriser la création d’emplois par les entreprises», a déclaré Paulette Missambo pour qui, la lutte contre le chômage doit prioritaire concernée la jeunesse. Le quatrième aspect, a-t-elle fait savoir, «c’est l’urgence d’engager enfin une véritable décentralisation afin de renforcer les pouvoirs de collectivités locales pour qu’elles prennent en charge leurs besoins spécifiques et les aspirations de nos communautés afin de promouvoir un développement harmonieux au plan économique, mais aussi social et culturel». Elle y voit un moyen de freiner l’exode rural et valoriser le patrimoine naturel, culturel et immatériel gabonais.

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