Dans les rues de Libreville, d’aucuns aperçoivent des personnes ayant des taches blanches plus ou moins étendues sur le visage, les mains ou autres parties du corps. Ces dernières souffrent du vitiligo. Une maladie de la peau suscitant des complexes chez les personnes atteintes et des préjugés de la part de celles qui les regardent. Tous les 25 juin, une journée leur est dédiée.Cette journée a été commémorée dimanche à Libreville sous le thème «Nous sommes semblables, mais différents». L’idée : amener les malades à accepter leur différence et les autres à changer leur regard.

Les membres supérieurs d’une personne atteinte de vitiligo. © Gabonreview

 

Ce n’est ni la lèpre ni une disgrâce, mais une affection cutanée caractérisée par une dépigmentation de la peau. Sur les personnes qui en souffrent, des taches blanches plus ou moins étendues visibles sur le visage, les mains et autres parties du corps. «C’est un peu handicapant pour nous qui avons la peau foncée», admet Judi. Âgé de 17 ans, il souffre du vitiligo. Pour l’heure, seuls ses pieds sont touchés, mais il nourrit quelques complexes et est hanté par certaines appréhensions. La maladie n’est également pas contagieuse, mais les taches blanches trop visibles intimident ceux qui en souffrent. Honte et perte de confiance en soi agitent leur quotidien, tant ils doivent faire face à la stigmatisation qui, disent-ils, «empire les choses».

Pour leur redonner confiance en soi et changer le regard des autres, chaque année le 25 juin une journée leur est dédiée. À Libreville, elle a été commémorée par l’ONG Vitium qui, fédérant les personnes atteintes de vitiligo a organisé une conférence-débat autour du thème, «Nous sommes semblables, mais différents». «On veut que face aux personnes atteintes de vitiligo, quelle que soit la perturbation que vous crée leur aspect, vous ne leur fassiez pas sentir qu’elles sont indésirables ou mal venues. Que ça fait bizarre d’être à côté d’elles», a déclaré la Dre Stéphanie Ngoua. Dermatologue, elle animait la conférence-débat.

Des traitements jugés trop chers

Pour elle, les personnes atteintes de vitiligo ont «des particularités qui peuvent avoir leur charme ou pas». «Il faut que ces personnes puissent exister en toute quiétude. Pour ceux qui sont cachés dans les maisons, on leur explique que c’est possible de vivre une vie épanouie», a-t-elle ajouté. Lors de l’édition 2022, elle expliquait «dans le cas du vitiligo, les anticorps vont attaquer les mélanocytes, les usines de fabrication de couleur. Ces mélanocytes attaqués vont être détruits par le vitiligo», en soulignant qu’«il y a des traitements pour éviter que les anticorps se détruisent». Vitium compte faire un recensement général des personnes atteintes de vitiligo au Gabon espérant trouver des pistes de solution et expérimenter les traitements qui marchent. Le hic, explique sa vice-présidente, «les coûts sont très élevés».

«Pour des maladies chroniques, donc des maladies à longue durée sinon toute la vie, on ne peut pas se permettre de traiter un vitiligo si on n’a pas l’aide de l’État», a déclaré Ornela Tonda dont l’ONG espère avoir le soutien de l’État. La maladie peut désormais être soignée à condition de consulter un spécialiste dès l’apparition des premières tâches. Toutefois, la repigmentation est un processus long qui pourrait prendre entre 6 et 24 mois pour constater les premiers résultats. Dans le monde, 1% de la population souffre de cette maladie et le cas le plus célèbre est celui de Michael Jackson.

 
GR
 

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