Ne voyant rien venir deux semaines après leur interpellation et sa visite surprise dans les établissements agréés, le ministre des Transports est invité par le Syndicat des professionnels du transport urbain (SPTU) à privilégier l’action aux promesses sur la question des visites techniques de véhicules à Libreville, dont la plupart seraient non-conformes, voire illégales.

A en croire le SPTU, le Centre auto bilan agréé de Libreville n’est pas habilité à délivrer des documents de contrôle technique aux véhicules poids lourd. © D.R.

 

S’étant rendu sur le terrain le 17 juin dernier à la suite de l’interpellation du Syndicat des professionnels du transport urbain (SPTU) pour une visite inopinée des centres agréés de contrôle technique des véhicules de Libreville, Léon Armel Bounda Balondzi n’a plus donné suite. Pourtant, le ministre des Transports avait semblé tenir compte des inquiétudes exprimées par les transporteurs, rappelant d’ailleurs au terme de sa visite que «le chef de l’État tient à la vie de chaque Gabonais».

Seulement, deux semaines après les avoir assurés de ce que son département ministériel veillera à renforcer la prévention des accidents de la route, dont certains sont occasionnés par l’état défectueux des véhicules, le silence du membre du gouvernement n’est pas bien perçu. «Nous nous demandons ce qui justifie un tel silence deux semaines après sa tournée dans les centres agréés de contrôles techniques», s’interroge Serge Bertrand Bekale, président du SPTUT, qui soupçonne des «dessous de table, au point que personne ne veut réagir pour l’intérêt général».

«Nous espérions une prise de mesures fortes pouvant rassurer les usagers des transports que nous sommes. D’autant plus que le ministre a reconnu publiquement les nombreux manquements que nous dénonçons. En prenant l’exemple sur les visites techniques des véhicules poids lourds, a pourtant lui-même admis n’avoir qu’un seul équipement qui soit capable d’effectuer ces visites, qui se trouve par ailleurs à Owendo. Pourtant, les visites techniques de cette catégorie de véhicules se font partout dans les différents centres agréés de Libreville», regrette le chef de file du Syndicat des professionnels du transport urbain qui cite le Centre Auto Bilan Agréé, sis à Libreville, comme un de ceux qui délivrent des visites techniques sans en posséder le matériel nécessaire.

«Cette société ne s’est jamais mise en conformité, mais elle continue de délivrer les documents de visite technique, sans équipements appropriés, et en dépit des nombreux rappels à l’ordre adressés par la direction générale des Transports terrestres. Des rappels à l’ordre dont nous avons réussi à nous procurer des copies. Aussi, sommes-nous amenés à nous interroger sur les raisons de l’impuissance de M. Anatole Kabounou, actuel DGTT, qui ne semble manifester aucune volonté de poursuivre le travail commencé par son prédécesseur John Peter Avouya, qui avait entrepris de mettre tous les centres aux normes», s’étonne le syndicaliste, qui envisage désormais de lancer lui-même un contrôle dans les prochains jours. «Il s’agit d’une question de sécurité publique», justifie-t-il.

 

 
GR
 

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