Vision 2050 : Le Gabon veut demeurer un pays absorbeur net de carbone
Dans le cadre de la mise en œuvre de ses engagements internationaux en matière d’action climatique, notamment l’Accord de Paris, le Gabon a organisé le 7 mai un atelier de présentation et de validation de la première version de la Vision à long terme (VLT) 2050 pour une stratégie de développement à faible émission de carbone et résiliente au climat. L’objectif de cette rencontre initiée par le Conseil national climat (CNC) est de réaliser des stratégies de développement à long terme à faible émission de gaz à effet de serre à l’horizon 2050.
D’ici à 2050, le Gabon envisage de demeurer un pays absorbeur net de carbone, résilient et prospère, avec une économie florissante, une population en bonne santé, autonome et résiliente au changement climatique. Cette vision climatique à long terme du Gabon était au cœur de l’atelier de présentation et de validation de la première version de la Vision à long terme (VLT) 2050 pour une stratégie de développement à faible émission de carbone et résiliente au climat.
L’organisation de cette rencontre de haut niveau confirme l’engagement du gouvernement gabonais pour un développement résilient au changement climatique et sobre en carbone. «Le point de départ, c’est l’Accord de Paris sur le climat ratifié par notre pays en 2016. Cet accord engage les pays à une transition écologique à faible mission de carbone et encourage justement les pays à développer une stratégie de développement résiliente au changement climatique à faible émission de gaz à effet de serre et notamment le carbone», a déclaré Davy Onomori Mboumba, conseiller spécial du président de la Transition, par ailleurs secrétaire permanent du Conseil national climat (CNC), avant de poursuivre : «pour parvenir à cette stratégie qui est une déclinaison étape par étape, on devrait pouvoir structurer une vision, un regard sur le long terme d’ici à 2050 et c’est donc l’exercice de ce matin avec les contributions de tous les sectoriels aussi bien du secteur public, du secteur privé que de la société civile dans une approche véritablement inclusive».
L’objectif de la réunion est d’échanger sur les points de vue, sur les projets de vision à long terme du Gabon et sur la marinière dont le Gabon donne à son avenir une vision face au changement climatique. «Nous nous sommes engagés à réaliser nos stratégies de développement à long terme à faible émission de gaz à effet de serre à l’horizon 2050. Aujourd’hui, la proposition de la vision à long terme, qui est soumise, est la première étape, qui nous permettra d’aboutir à l’élaboration de ces stratégies», a fait savoir le secrétaire permanent du CNC.
Pour le responsable pays de la Banque africaine de développement (BAD), Nouridine Kane Dia, la validation de la VLT, première étape vers la soumission d’une stratégie de développement bas carbone à long terme, permettra au Gabon de réaliser une avancée notable vers le respect de ses engagements au titre de l’Accord de Paris et du Pacte de Glasgow qui encouragent les pays à préparer des stratégies de développement durable à faible émission à long terme. «En effet, si le Gabon a régulièrement soumis ses CDN (Contributions déterminées au niveau national) révisées, il ne dispose pas encore d’une stratégie de développement bas carbone à long terme. L’évènement qui nous réunit ce jour est donc d’une indéniable importance pour le Gabon et je reste convaincu que vos observations, vos propositions et les échanges permettront d’enrichir les principales conclusions et propositions de l’avant-projet de VLT», a déclaré Nouridine Kane Dia.
En Afrique, sur les 54 pays africains, seuls neuf ont publié leur stratégie : le Bénin, la Gambie, le Maroc, la Tunisie, le Nigeria, l’Éthiopie, l’Afrique du Sud, le Zimbabwe et plus récemment la Guinée équatoriale. Le Gabon, apprend-on, est sur la bonne voie avec son entrée dans ce processus à travers cette vision à long terme.
Cet atelier intervient dans un contexte où le Gabon séquestre annuellement l’équivalent de 140 millions de tonnes de carbone, alors qu’il n’en émet que 35 000. Ainsi, fort d’une différence de plus de 139,9 millions de tonnes de carbone chaque année, le pays peut vendre son crédit carbone aux entreprises qui en ont besoin. Il a été certifié au crédit carbone de la Convention-Cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques (Ccnucc) sur la période 2010-2018. Aussi, ses efforts en faveur de la protection de ses forêts, ont été récompensés en 2021 par la Norvège. Ce pays d’Europe l’a octroyé un financement de 17 millions de dollars soit environ 9,3 milliards de FCFA.
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