Obame alias Azaria, deuxième chef de gang présumé dans l’affaire des violences du 23 août dans le chef-lieu de la province de l’Ogooué-Maritime, a été appréhendé. Tenté de prendre la poudre d’escampette au moment de son arrestation, le mis en cause a été stoppé net par une balle à la cuisse gauche. Il a été présenté, au même titre que La 46, l’autre chef de gang présumé, devant le juge d’instruction, le lundi 2 septembre 2024.

Trois des auteurs présumés des violences d’août 2024 à Port-Gentil (de gauche à droite : Mabandzo, Azaria, Noland). © GabonReview

 

C’était la dernière pièce manquante du puzzle dans l’affaire des violences qui se sont produites dans la capitale économique du Gabon, la soirée du vendredi 23 août 2024.  Yorick Obame alias Azaria, Gabonais âgé de 31 ans, chef présumé du gang du quatrième arrondissement, a été appréhendé, le samedi 31 août 2024. Tenté de prendre ses jambes à son cou lors de son interpellation, il a reçu une balle à la cuisse gauche. Ce qui lui a valu une intervention chirurgicale d’urgence au Centre hospitalier régional de Port-Gentil. S’étant remis de son opération, il a rejoint, plus tard, les cellules de la police judiciaire ou l’attendaient 8 de ses lieutenants, dont Sterling Verda Itoudi Opra alias «La 46», Gabonais âgé de 34 ans, chef présumé du gang du deuxième arrondissement.

Les mis en cause ont été présentés devant le juge d’instruction, le lundi 2 septembre 2024. Ils ont été placés sous mandat de dépôt à la prison centrale de Port-Gentil. Ils sont présumés coupables d’association de malfaiteurs, de trouble à l’ordre public, d’incitation à la violence et de vol qualifié. Des crimes respectivement punis par les articles 193, 88, 74 et 292 et 295 du Code pénal gabonais.

Lors de leurs auditions, les deux chefs de gang présumés se sont mutuellement jeté la pierre.

«La 46» peu après son interpellation. © GabonReview

Appréhendés le premier, La 46 déclarait ne rien avoir, ni de près ni de loin, avec les scènes de violences enregistrées, le vendredi 23 août. «C’est Azaria, Noland, Pigna, Mabandzo, Lélé qui sont les commanditaires de ces actes», soutenait l’indélicat reconnaissant par ailleurs être un trafiquant de drogue chevronné. Une enquête minutieuse est d’ailleurs diligentée à son encontre à cet effet. Poursuivant, il a indiqué que la colère d’Azaria était due au fait qu’il avait refusé de lui donner l’argent que L’oiseau Rare, un artiste à succès et ancien braqueur repenti, lui avait remis dans le but de le partager avec d’autres jeunes de la ville. «Je lui avais répondu que je ne lui donnerais plus rien parce que L’oiseau Rare lui avait déjà remis 10 000. Et puis, le jour du concert, je l’avais poussé de la voiture parce que j’assurais la sécurité de L’oiseau Rare. Et lui, il était arrivé avec ses amis qui avaient des machettes pour faire le désordre», a-t-il tenté de justifier. 

Entre-temps, avait-il poursuivi, «un des petits d’Azaria avait coupé les doigts à un petit que je connais. Le petit est venu m’informer. Je lui ai donné 25 000 francs pour qu’il se rende à l’hôpital. Azaria m’a appelé pour me demander pourquoi je lui ai donné l’argent, je lui ai répondu que leur problème ne me regarde pas».

Il explique avoir été averti par Nolan, un proche d’Azaria sur l’intention de ce dernier et sa suite de le tuer et de violer sa petite amie. Des menaces effectivement mises à exécution, selon La 46. Ajoutant même que son oncle avait reçu un coup de machette lors du passage de la bande à Azaria chez lui.

C’est ce même jour, le vendredi 23, après avoir manqué la 46 à son domicile qu’ils avaient mis sens dessus dessous que les jeunes du quatrième arrondissement, en furie, avaient semé le carnage dans la ville.

Azaria de son côté a rejeté en bloc les accusations de celui qu’il appelle son ami d’enfance. «Je n’ai rien à avoir avec le mouvement des machettes. J’étais chez moi. Je ne sais pas pourquoi il accuse l’oiseau rare. Il n’a rien avoir avec tout ça», s’est-il défendu.

Interrogé sur le pourquoi de sa fuite, Azaria a répondu que c’est à cause de ce qu’il se disait sur lui qu’il a pris peur et a préféré se cacher. La même justification a été donnée par ses amis à la presse. Pourtant, à en croire les services de la PJ, ils ont été retrouvés dans une cabane en plein milieu de la forêt.

 

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Cyr tiburce MOUNDOUNGA dit :

    Bjr. Rien que le 5eme paragraphe est amplement évocateur de la voyouterie de ces gars. «un des petits d’Azaria avait coupé les doigts à un petit que je connais. couper leur les doigt aussi à ces bandits. Amen.

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