Violence basée sur le genre : Pour la majorité des gabonais, il est toujours justifié qu’un homme frappe sa femme

Pour sa dernière enquête au Gabon, Afrobarometer s’est intéressé aux droits des femmes et violences basées sur le genre. Si son étude dont les résultats ont été présentés le 30 mars révèle que pour la majorité des Gabonais les femmes doivent bénéficier des mêmes droits que les hommes en matière d’accès à l’emploi et au foncier, il montre aussi que pour la très large majorité, les violences contre les femmes sont justifiées.

Au Gabon, Afrobarometer s’est intéressé aux violences basées sur le genre. © D.R.
Pour son 9e tour au Gabon, Afrobarometer a étudié les perceptions des Gabonais sur les droits des femmes et les violences basées sur le genre. Selon les résultats de l’étude publiés le 30 mars, «la majorité des Gabonais jugent satisfaisante la performance du gouvernement dans la promotion de l’égalité des droits et des chances en faveur des femmes». Sur un échantillon de 1 200 adultes gabonais interviewés du 15 novembre au 6 décembre 2021, 57% ont estimé que les femmes doivent avoir les mêmes chances que les hommes lorsque les emplois sont rares ; tandis que concernant le foncier, 82% ont affirmé que les hommes et les femmes devraient avoir les mêmes droits.
Alors que le pays a adopté un nouveau corpus juridique pour mieux protéger les femmes, 56% des interviewés ont jugé favorable la politique du gouvernement sur l’égalité des droits et des chances en faveur des femmes quoique, 3/4 (75%) disent que le gouvernement et les élus doivent faire plus. Sur la question des violences basées sur le genre (VBG), l’étude montre que «la très large majorité des Gabonais disent qu’il est justifié qu’un homme batte sa femme si elle fait quelque chose qu’il n’aime pas». En clair, à la question de savoir si les VBG sont justifiées, 24% disent qu’il est «toujours justifié», et 41% «parfois justifié» qu’un homme frappe sa femme si elle fait quelque chose qu’il n’aime pas.
6 Gabonais sur 10 (63%), affirment que «les hommes n’utilisent pas souvent la violence contre les femmes et les filles à la maison». Pour plus de la moitié (56%), les violences domestiques constituent une affaire pénale plutôt qu’une affaire privée qui doit être traitée au sein de la famille. 51% pensent qu’il est probable qu’une victime de violences basées sur le genre aille porter plainte tandis que 49% assurent que ce n’est pas du tout probable. Interrogés sur la plainte, seulement 17% croient savoir qu’il n’est pas probable que les femmes qui portent plainte soient prises au sérieux. Sur les conséquences des plaintes déposées, 60% estiment qu’il est très probable que les femmes qui signalent les VBG soient critiquées ou harcelées.

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