Vie chère : Le Synpaa veut des assises pour mettre fin à ce «fléau»
Face à la flambée des prix qui inquiète de plus en plus les populations gabonaises, le Syndicat national des professionnels assurés et assimilés (Synpaa), qui considère la vie chère comme un véritable fléau après le Covid-19, appelle à des assises pour y mettre fin. Le Synpaa dit avoir mené des enquêtes et fournit un rapport avec des recommandations opportunes.
La situation économique fait craindre plusieurs ménages au Gabon où la hausse des prix des produits alimentaires pèse de plus en plus sur leurs budgets. Tous les produits de première nécessité ou presque passent désormais pour des produits de luxe. En particulier, les produits alimentaires. Difficile donc pour une famille qui, vivant à Libreville, parvenait déjà à peine à se nourrir avec 2 000 francs par jour de tenir les deux bouts. Dans son dernier classement 2022 des villes les plus chères au monde, le cabinet américain Mercer Human Consulting indiquait d’ailleurs que la capitale gabonaise est devenue la 2e ville africaine la plus chère et la 24e au niveau mondial.
Un triste palmarès occasionné par l’augmentation exponentielle des prix dans tous les secteurs s’agissant aussi bien du logement, des transports que de l’alimentation, des loisirs et bien plus. Face à cet état de fait, le Syndicat national des professionnels assurés et assimilés (Synpaa), qui dit avoir mené des enquêtes sur la cherté de la vie dans le pays, appelle à des assises nationales contre la vie chère au Gabon. «Nous avons déposé le rapport de nos enquêtes par rapport à la vie chère, au niveau de la Primature, des ministères de l’Économie, du Commerce et de la présidence de la République pour dire que la population crie à la vie chère», a déclaré le président du Synpaa.
Un décret présidentiel pour tout régler ?
Selon Christian Nguéma, ce rapport, contient des critiques, mais surtout, des pistes de solutions sous forme de «recommandations au président de la République pour faire des assises générales contre la vie chère». «Pour nous, c’est un deuxième fléau qui s’ajoute déjà au Covid-19», a-t-il commenté estimant que ce rapport contient les pistes de solution pour gagner le combat contre la vie chère, déjà lancé. Dans un contexte où le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) indique que dans les pays en développement, 71 millions de personnes ont basculé dans la pauvreté en seulement 3 mois à cause de la hausse régulière des prix, l’inquiétude des populations gabonaises monte et pour le Synpaa, Ali Bongo devrait agir.
«Il ne sera pas difficile ou incohérent de demander au président de la République de faire un décret d’exonérer tous les produits alimentaires pour des questions d’impôts», a déclaré Christian Nguéma. «Quand je parle d’impôts, je parle également de la parafiscalité qui est une nuisance à la fiscalité classique», a-t-il ajouté invitant comme bien d’autres, le gouvernement à promouvoir le ravitaillement du marché alimentaire par des produits locaux. Ce qui passerait par la promotion de l’agriculture et l’élevage. «Les 58 produits de la mercuriale sont supposés être subventionnés, mais malheureusement sur le terrain il y a une augmentation exponentielle. Ça ne saurait s’expliquer», a-t-il déclaré.
Le président du Synpaa souligne dans ce cadre, l’urgence d’un contrôle des prix sur le terrain. «On prétend que la guerre en Ukraine est à l’origine de l’augmentation des prix alors qu’Olam n’est pas situé en Ukraine ni en Russie», a-t-il dit alors que certains revendeurs fixent jusqu’à 9 500 le prix du bidon de 5 litres d’huile Cuisin’or fabriqué par Olam au Gabon.
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