Au motif qu’elle contribue à grever le pouvoir d’achat, un collectif d’ONG gabonaises assisté de l’avocat au Barreau du Gabon, Bhongo Mavoungou entend obtenir l’annulation de la convention de concession passée le 15 mai 2007, entre l’État gabonais et le groupe Bolloré Africa Logistics.

Vincent Bolloré, patron de Bollore Africa logistics © agenceecofin.com
Vincent Bolloré, patron de Bollore Africa logistics © agenceecofin.com

 

L’avocat au Barreau du Gabon, Aiméry Bhongo-Mavoungou. © D.R.
L’avocat au Barreau du Gabon, Aiméry Bhongo-Mavoungou. © D.R.

Déboutées par l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), trois ONG, à savoir : Association jeunesse sans frontière dirigée par Guy René Mombo, S.O.S Consommateurs présidée par Christian Abiaghe, et TIME conduite par Me Aiméry Bhongo-Mavoungou, ont décidé d’attaquer Bolloré Africa Logistics devant le conseil d’État. Pour elles, le partenariat entre le géant français et l’Etat gabonais, dans le cadre de la gestion des ports, ne se justifie pas. «Cette convention est un scandale. Comment comprendre que Bolloré s’octroie un monopole pour la gestion de nos ports. Et cela sans le moindre respect de la législation du pays, notamment de l’article 6 de la loi 5/89 sur la concurrence au Gabon, du décret n°1140/PR du 18 décembre 2002 portant Code des marchés publics et de l’article 47 de la Constitution qui dispose que «toute attribution d’un monopole fait l’objet d’un texte législatif ?», s’est interrogéMe Aiméry Bhongo-Mavoungou lors d’une conférence de presse, le 17 novembre dernier, avant de trancher : « Rien de tout cela n’a été respecté».

Si pour certains, il y a lieu de craindre que la réaction de la justice nationale ne soit pas à la hauteur de cette affaire, pour les initiateurs de cette plainte il s’agit de rendre au Gabon sa souveraineté alimentaire et commerciale : «La voie du droit, est la voie royale», indiquent-ils. «Si Bolloré a pu graisser quelques pattes pour s’octroyer un privilège aussi énorme pour nous affamer, nous-mêmes, nous nous levons aujourd’hui comme un seul homme pour récupérer ce qui nous appartient», a déclaré l’avocat, qui dit être convaincu que les juridictions gabonaises liront le droit en annulant purement et simplement cette convention qualifiée de «honteuse».

Selon les plaignants, le monopole, à travers la concession pour la construction, l’aménagement, la gestion et l’exploitation du terminal à conteneurs du Port d’Owendo, fait en sorte que les prix des produits de première nécessité atteignent des proportions déraisonnables, obérant ainsi le pouvoir d’achat des Gabonais. En clair, pour eux, les conséquences d’une telle situation sont néfastes, comme le confirment certaines études qui démontrent que «les coûts trop élevés du transport maritime, du camionnage, de l’acconage, de la manutention et du transit font en sorte que le prix du kilogramme de riz, aliment de base du Gabon, soit 3 à 5 fois plus élevé que dans le reste de la région». Et il en va ainsi pour l’ensemble des produits de consommation. Une analyse confirmée par un analyste de la vie économique, qui explique que «pour un kilogramme de riz importé, la manutention représente 32% du coût, lorsque le camionnage entre en ligne compte à hauteur de 25%. Le transit, transport inclus, représente quant à lui en moyenne 20% du coût et les redevances portuaires 10%. Ainsi, si le kg de riz coûte 700 francs chez le boutiquier du coin, sachez que 500 francs seront consacrés au remboursement des coûts d’importation de la marchandise». «Nous ferons en sorte que cesse cette aliénation. Nous devons reprendre en main notre port, l’ensemble de nos matières, de nos ressources qui nous ont échappé jusqu’à présent», a assuré Aiméry Bhongo-Mavoungou.

Au-delà de cette saisie judiciaire, le collectif des ONG annonce également une grande marche prévue le 21 novembre prochain. «Le pouvoir s’arrache, il ne se donne pas. Nous allons marcher sur Bolloré, récupérer notre souveraineté parce que ce port est à nous», concluent les ONG.

 

 
GR
 

19 Commentaires

  1. Respect dit :

    Tu peux te passer de Bolloré en cultivant toi-même le riz….
    Est-ce normal de ne pas trouver des fruits et légumes locaux corrects dans un pays où tout pousse mais malheureusement il faut se baisser, courber l’échine et ça, c’est pas dans la mentalité gabonaise.
    Vouloir monter la population pour qu’elle se soulève et marche vers Owendo, c’est complètement contre-productif…

    • Rudiger dit :

      Une partie de ton propos me parait très juste. Par contre, le faits reprochés par ce collectif d’ONG me paraissent juste aussi. Ces faits sont d’autant plus pertinents qu’ils agissent directement sur le coût de la vie au Gabon. Il ne faudrait pas y voir que le riz, que nous pouvons peut-être produire, mais bien tout les produit d’importation. La faiblesse démographique du Gabon ne nous permet de fournir la quantité importante de main d’oeuvre que nécessite la pratique de l’agriculture à grand échelle. Ce monopole doit être défait. Et marcher pour le réclamer ne semble pas vraiment contre-productif…

    • ONGtime dit :

      Ci tu as les moyens c’est pas tout le monde qui peut en avoir pour s offrir un kilo de riz

    • le corbeau rouge dit :

      Vous êtes des extra-terrestres. Voila des citoyens qui se battent pour la cause de tous, et vous avez le démon de culot de répondre de la sorte. Il y a des gens qui ne mérite pas de respirer l’air frais du bon Dieu.

  2. Ismael dit :

    C’est ça les vraie problèmes sur lesquelles je voudrais voir nos grand opposants s’exprimer . En son temps, lorsqu’il s’est agit du problème du cimetière municipale , Mamboundou s’était levé et les travaux avaient débuté à bambouchine. Depuis sa mort plus rien. Aucun relai! Sur la vie chère et le rôle de Bollore il serait souhaitable que les ONG ne soit pas seule mais qu’il y ait une pression également du politique, notamment l’opposition, à moins que ce soit les « mêmes potes »?

    • La Force dit :

      Ismael, tous les problèmes soulevés au Gabon actuellement sont importants. Tu trouves normal qu’un projet voit le jour et ne se termine pas? On suppose qu’il y a des gens qualifiés en Gestion de Projets Méthode Prince2 ou autre chez les PDgagas, puisqu’il suffit de s’opposer au PDG pour être insensé. Sinon, pourquoi ne pas donner ça à mon grand père au village, il suivrait bien ces projets, au lieu de les remettre à des incapables…

      Alors pour revenir! il y a des plaintes et des suggestions faites souvent tant par les syndicats que par les opposants. Ces suggestions ne sont pas pris en compte! Maintenant, qu’est-ce que l’on a jamais proposé?

  3. Bangando du mapane dit :

    Bien parlé enfin un sujet intéressant et digne de débats. mais pourquoi n’entendons nous pas ces opposants là dessus? Parce qu’ils n’y comprennent rien et parce que ceux qui y comprennent quelque chose ont favorisé la signature de ce contrat. Dîtes la vérité au peuple!

  4. Paul MOMBEY dit :

    Bonjour à tous, voilà un sujet qui m’intéresse particulièrement parce que je considère qu’il faut impérativement niveler les inégalités dans notre pays. Il faut rétablir une réelle justice sociale, et cela commence parle pouvoir d’achat des Gabonais,le panier de la ménagère, et la santé. Au sujet de ce dernier fait de société qu’est la santé ,je considère et de façon objective que le gouvernement a fait beaucoup d’efforts à ce niveau pour exemple la cnamgs,la construction des CHU et le financement des spécialisations de nos médecins Gabonais. Cela dit la santé, c’est aussi ce que l’on mange, et à ce niveau l’essentiel n’a pas encore été fait. Il faut nécessairement briser tous les monopoles et laisser libre court à la concurrence. Je crois savoir que le Gabon est en faveur d’une économie de marché. Ce 21 novembre je vais rejoindre cette marche.

  5. Tara dit :

    Certes ceci concours à l’augmentation des prix dans notre pays,
    mais pourquoi ne pas planter nous même certaines choses?
    la terre du Gabon est fertile et pourtant
    La banane, le manioc etc coutent cher. C’est aussi la loi de l’offre et de la demande qui est appliqué plus il y aura la banane sur le marché moins elle sera cher mais plus elle se fera rare sur le marché plus cher elle sera il en va de même pour tout. A nous aussi de faire des efforts dans ce sens et ne pas toujours attendre que le cocotier tombe sur un vent miraculeux.

  6. manami dit :

    Bolloré a investi au Gabon, pour l’emploi des familles Gabonaises,imaginez seulement que ce Monsieur retire ses actions dans ce secteur névralgique de notre économie? Pra ailleurs, je voudrais preciser que les négociations pour l’acquisition des investissements des ports de Libreville et du terminal de Franceville se sont passées au palais de la Presidence du Gabon . Au mieux pour les initiés,il y beaucoup d’intrigues dans la position Gabonaise dans cette affaire. On dit souvent que c’est l’intérêt qui guide le monde,suivez mon régard.Sécouez la fourmilière et vous verrez ça en 2016 Tchaooooo!!!!

    • Le Pensif dit :

      Bolloré est il le seul capable de gérer nos ports, c’est un maillon important de la Françafrique qui n’est tout simplement que la continuité du colonialisme.

      Il faut récrire l’histoire enseignée dans nos écoles et université, car un pays sans histoire crée des citoyens sans mémoire, nos indépendances ne sont que des réaménagements du système colonial, c’est la peur de DIÊN BIÊN PHU (Vietnam) – La Guerre d’Algérie – L’insurrection Malgache de 1947 – Les massacre du camp Thiaroye – Cameroun etc.. qui font que les français changent de stratégie de colonisation.

      Notre monnaie est le plus grand exemple du néo-colonialisme. BOLLORE comme TOTAL et d’autre ne sont pas là pour les intérêts des Gabonais, c’est à nous de défendre nos intérêts eux sont là pour faire de bonne affaire en payant le minimum.

      Pourquoi ces contrats ne seraient pas fait à l’assemblé Nationale,connus de tous?

      Seulement ces groupes préfèrent agir sur les Présidents, ils peuvent les défèrent, les installer.

      C’est pourquoi il faut soutenir ces ONG, la liberté ne se donne pas elle s’arrache, pour faire naitre des partenariats gagnants-gagnants.

      Les employés de Bolloré sont ils si heureux?

    • ONGtime dit :

      sait tu as combien sont payé les agents concurrent de BOLLORE? ya de l emploi au port d’Owendo avec lui ou sans lui il y aura toujours une autre entreprise qui pourra s installer au Gabon et respectera les loi en vigueur

  7. La Force dit :

    Initiative plausible! Règlons nous même nos problèmes, vu qu’ils ne peuvent rien faire pour nous. Coincés dans les délits d’initiés, conflits d’interêts et autres …

  8. manondzo dit :

    ce sont les opposants qui augmente les prix

  9. manondzo dit :

    Le gabonais est en général paresseux. Prenez 200.000 F, donnez 100.000F à un gabonais et les autres 100.000F à un camerounais, nigérian ghanéen ou burkinabé; Revenez leur demander des comptes quelques temps après: le gabonais sera fauché, car il aura tout dépensé à boire le vin et à draguer les filles; l’étranger, lui, aura crée un commerce. Es ce encore la faute des dirigeants? Certains disent que l’Etat ne facilite pas les gabonais a crée des entreprises, soit! Mais même les petits métiers(vulcanisateur, cordonnier, tailleur, dos tournés, coupé-coupé, etc) sont aussi difficiles à réaliser? Non, le gabonais veut que tout tombe du ciel!

  10. Trop facile d’accuser Bolloré. La vie chère provient de l’incapacité de nos dirigeants amateurs à donner une feuille de route que tous les opérateurs doivent respecter afin de limiter l’inflation. Il n’est pas normal que pour un produit identiques et dans une ville identiques on trouve des prix différents avec un tel écart! Mais je comprends, lorsqu’un président n’est pas légitime, personne ne le respecte et personne ne donne de crédit à ce qu’il pourrait dire. Surtout que nous attendons toujours l’acte de naissance d’Alain Bongo.

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