Vente de véhicules aux Douanes : Une escroquerie et une arnaque à ciel ouvert
Sur les réseaux sociaux ce lundi 8 mai, un Avis de vente aux enchères publiques signé du directeur général des douanes a abondamment circulé. Il invitait à souscrire, pour 40 000 francs CFA, à une participation à ce rendez-vous devant avoir le lieu le 31 mai prochain. Sauf que dans l’après-midi, le secrétaire général du Syndicat autonome des agents de douanes (SAAD), Richard Mbagangoye, joint au téléphone, dénonce une «escroquerie et une arnaque à ciel ouvert». Le document étant un faux et la signature du patron des douanes scannée.
«C’est une fake news !» «Des gens ont scanné la signature du directeur général des douanes». Telle est la réponse, ce lundi après-midi, du Secrétaire général du Syndicat autonome des agents de douanes (SAAD), à la question de savoir si ce document, abondamment relayé sur les réseaux sociaux, était authentique. Richard Mbagangoye fait savoir que ces indélicats «imitent la signature du directeur général des douanes et prennent de l’argent aux gens en disant qu’il y a des ventes aux enchères de véhicules alors qu’il n’en est rien». «C’est de l’arnaque pure et nette», a-t-il averti.
En tant que partenaire, le syndicaliste a fait savoir qu’il était de leur ressort d’attirer l’attention sur cette arnaque, cette escroquerie. «On n’est pas seulement là pour revendiquer les avantages liés à nos emplois. On est là aussi pour dénoncer quand il y a ce type de faits pour pouvoir attirer l’attention et pour dire que nous condamnons cela», a-t-il laissé entendre.
Sur le document en circulation, il est indiqué qu’il faut, au préalable, s’acquitter des frais d’inscription de 40 000 FCFA, à verser à un certain «Nguema Mba». En outre, il est noté que le nombre de places est limité, mais surtout qu’«à la fin de la vente, chaque personne inscrite aura au moins acquis un véhicule au prix de base». Les images des véhicules et les prix sont également présents sur ce fichier. Mais tout cela est pourtant faux.
Richard Mbagangoye indique alors qu’il «réagit pour montrer le caractère dangereux de cette affaire parce que les gens peuvent donner de l’argent à ce monsieur dans la mesure où il y a un numéro sur ce document et il demande de l’argent par Airtel Money».
De même, fait-il savoir, la personne dont le nom figure sur le document n’est pas connue des services de douanes. «On ne connait pas cette personne. D’ailleurs, on va faire un démenti et certainement porter plainte contre X», a-t-il dit, soulignant également que «les voitures en questions n’existent pas».
Il renchérit pour préciser qu’«elles n’existent que dans l’imagination de l’escroc». Une occasion pour le Secrétaire général du SAAD de présenter le processus pour aboutir à une réelle vente aux enchères. Il explique en effet que «pour qu’il y ait vente aux enchères, il faut qu’il y ait une décision du président du tribunal. C’est-à-dire qu’après le séjour des marchandises, suivant les dispositions du Code de douanes, quand les délais de séjour ont expiré, nous saisissons le tribunal pour faire état des faits. À partir de ce moment, le président du tribunal délivre une ordonnance nous autorisant à procéder à la vente aux enchères et ce n’est qu’après cette ordonnance que nous pouvons procéder à cette vente».
«Il n’est nullement question de faire des ventes aux enchères où ce sont des individus ou le directeur général qui décident. Ça ne se passe pas comme ça», a-t-il mis en garde.
La vente aux enchères est en effet conditionnée par les dispositions contenues dans le Code de douanes. Or, en ce qui concerne celle-là, les voitures, telles qu’elles ont été exposées, dans le document, sont déjà chiffrées. «Lorsque nous procédons à une vente aux enchères, c’est au plus offrant que revient la voiture», a-t-il précisé, indiquant encore qu’«avant qu’il y ait la vente, nous informons d’abord les détenteurs des marchandises. Nous attirons leur attention pour leur rappeler de venir s’acquitter de leurs droits de taxes. Lorsqu’ils ne l’ont pas fait, au bout d’une période, la vente est effective. Or, il n’en est pas le cas».
Pour le Secrétaire général du Syndicat autonome des agents de douanes, cette arnaque est une atteinte grave à leurs administrations et par conséquent, ils la condamnent fermement en tant que partenaires sociaux.
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