Vente de l’hôtel Pozzo di Borgo : créancier du Gabon, Webcor joue les trouble-fêtes
Ayant obtenu, fin mars dernier, une ordonnance du tribunal judiciaire de Paris dans le litige qui l’oppose à l’État gabonais depuis l’affaire du Grand marché de Libreville, la société maltaise à l’intention de saisir et ainsi empêcher la vente de l’hôtel particulier du 49-51 rue de l’Université, à Paris. Elle réclame plus de 100 millions d’euros aux autorités gabonaises.
Le Pozzo di Borgo est à nouveau la cible de l’un des nombreux créanciers de l’État gabonais. C’est, en tout cas, ce que croit savoir Africa Intelligence qui révèle ce jeudi 9 mai que, trois semaines plus tôt, un huissier s’est présenté à l’entrée de l’hôtel particulier du 49-51 rue de l’Université, à Paris, pour tenter de signifier aux occupants le nantissement de ce bâtiment du XVIIIe siècle acquis par le Gabon en 2000. L’huissier qui a dit agir pour le compte de Webcor ITP n’aurait pas été reçu par les gardiens de sécurité.
Qu’à cela ne tienne, la société maltaise, créancière du pays, entend bien obtenir des droits sur ce bien immobilier estimé aujourd’hui à 400 millions d’euros. Une coquette somme que Libreville souhaite percevoir après la vente dudit bâtiment. Le Pozzo di Borgo, ancienne résidence du défunt couturier Karl Lagerfeld, est en effet sur le marché depuis le début de cette année 2024. Si l’identité de quelques potentiels acheteurs est connue, à l’instar du PDG de LVMH, Bernard Arnault, l’ex-Premier ministre du Qatar et magnat de l’hôtellerie de luxe, Hamad bin Jassem Jabr al-Thani, dit « HBJ », ainsi que l’entrepreneur Xavier Niel, l’initiative de Webcor est loin de les rassurer. D’autant que ce bien immobilier a plus d’une fois fait l’objet de saisie de la part des créanciers du Gabon. Le dernier en date : Averda.
Comme la société libanaise de ramassage d’ordures ménagères, le groupe maltais réclame aussi de l’argent à l’État gabonais : 101 millions d’euros. Si la Cour d’appel de Paris avait annulé, le 25 mai 2021, l’arbitrage prononcé en 2018 accordant un dédommagement d’une centaine de millions d’euros à son bénéfice, le 27 mars dernier, le même groupe a bénéficié d’une ordonnance du tribunal judiciaire de Paris. Ce qui lui permet d’agir, bien que ses chances d’y parvenir soient faibles.
Bref rappel historique : Le 12 juin 2010, la Commune de Libreville et Webcor ITP avaient signé un contrat pour la construction et l’exploitation du Grand marché de Libreville. Un projet qui incluait un bail emphytéotique de 60 ans, ainsi que divers avantages fiscaux et douaniers censés faciliter la réalisation et la bonne marche du projet. Ce projet n’a jamais vu le jour. Le Gabon avait fini par résilier ledit contrat.
1 Commentaire
Si la France continue a prendre des decisions pour saisir les assets du Gabon nous allons aussi saisir ou faire saisir les assets de la France en zone Cemac.
C est la seule facon pour nous se faire respecter.
Les biens des Arabes,Chinois et autres ne sont jamais saisis seuls Jo’s biens sont mals acqis et ne nous aont jamais returned