Utilisation de l’image d’Oligui Nguema : après avoir laissé faire, le CTRI fustige l’activisme des partis politiques et associations
Plutôt complaisants en leur faveur, à défaut de les encourager subtilement, les militaires au pouvoir au Gabon s’insurgent ce lundi contre les formations politiques et les associations utilisant à des fins politiciennes l’image du général-président qui, rappellent-ils, est «symbole de l’unité et de la souveraineté nationale». Aussi, disent-ils ne pas se reconnaître dans les motions de soutien exprimées ces derniers temps, notamment en faveur du «Oui» au prochain référendum.
Ce n’est pas la première fois qu’il s’adonne à une telle mise en garde. Le 15 mars dernier, le porte-parole du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) avait déjà interpellé partis politiques et associations quant à l’utilisation pour le moins abusive de l’image du président de la transition. Seulement, les mêmes autorités avaient semblé laisser faire, d’autant plus qu’aucune sanction n’avait été prise. Au contraire, le phénomène décrié s’était accentué à mesure que l’on s’approchait de la date probable du référendum constitutionnel. Ce lundi 21 octobre, le colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi a dû à nouveau taper du poing sur la table.
Cette fois, les militaires au pouvoir disent «déplorer l’activisme de certaines formations politiques et associations de tout genre affirmant soutenir le CTRI, utilisant à tort et à travers l’image du chef de l’État ou appelant à voter le ‘Oui’, alors même que la campagne référendaire n’est pas ouverte». Or, tiennent-ils à rappeler, «l’image du chef de l’État symbole de l’unité et de la souveraineté nationale». Celle-ci ne saurait donc être utilisée à des fins politicienne. Ils dénoncent «des pratiques d’un autre temps» susceptibles d’entacher aussi bien l’intégrité du processus démocratique en cours que le processus de restauration des institutions lui-même.
Dès lors, faut-il s’attendre à des sanctions en cas de récidive de la part des partis politiques et associations ? Pas si sûr ! Les militaires se contentent d’inviter «fermement» les partis politiques et les mouvements à «laisser le peuple s’exprimer et à ne pas mêler le CTRI et le chef de l’État à leur activisme».
Dans le même temps, les Gabonais sont appelés «à faire preuve d’humilité de tempérance et de responsabilité en s’engageant dans un véritable débat démocratique constructif et respectueux des différences loin de toute forme de dénigrement ou de manipulation».
3 Commentaires
Une façon de dire à Biyoghe Mba et au PDG qu’Oligui n’a pas besoin de leur soutien de kounaliste et d’opportuniste?
Vous voulez soigner un cancer comme la teigne. Le ministre de l’intérieur devrait avoir le droit de convoquer et interpeller directement les fauteurs de trouble. Les PDGistes, Angelique Ngoma et la Tortue.
Et toc! Ça n’a pas suffit 56 ans d’Oyé, Oyé, Oyé soutien, Bassé, Bilolo, étô mbêbê, etc.
La réforme des institutions, c’est aussi et avant tout le changement progressif des mentalités par l’arrêt de la propagande insidieuse délivrée par ces acteurs dits politiques (influenceur. ceuses, marchand.es de tapis, cireur de bottes, etc).
Les gens (le peuple est) sont libre(s) de voter le oui ou le non. On n’a pas besoin de leur (lui) dire quoi voter. L’agitation des partis politiques ne participent en rien à la démocratie (une forme). Comme si de rien n’était, on reproduit inlassablement les mêmes schémas cognitifs de pensée. Un « R » de déjà vu. Le temps semble être suspendu. L’R suffoquant. Bas et lourd! L’impérialisme
des partis politiques et leur stratégie de recolonisation des consciences n’est qu’une fiction qui trouble l’espace. Les partis politiques sont des corps sans âme. Morts !
A l’issue du référendum, il faudra accepter le choix du peuple. C’est en cela
que la démocratie prend tout son essor. Le gouvernement du peuple, par le
peuple, pour le peuple (A. Lincoln).
Ce recadrage de principe (et de non sens) du CTRI est justifié.