Union africaine : vers la création d’une agence de notation panafricaine ?

Peu convaincu par les facteurs pris en compte par la plupart des agences internationales pour noter les économies des pays du continent, récemment porté à la tête de l’Union africaine, Macky Sall appelle à la création d’une agence panafricaine de notation censée effectuer un travail plus réaliste.

L’Union africaine envisage de créer une agence de notation panafricaine. © Andlil.com

Moody’s, Fitch Ratings, Standard & Poor’s et d’autres agences internationales de notation n’ont plus vraiment la côte auprès des chefs d’État africains. Porté récemment à la tête de l’Union africaine, Macky Sall a émis l’idée de la création d’une agence de notation panafricaine. Le continent pourrait ainsi ne plus dépendre de ces agences internationales dont il critique les critères et les méthodes de travail.

«Des études montrent qu’au moins 20% des paramètres de notation de nos pays dépendent de facteurs plutôt subjectifs, par exemple d’ordre culturel ou linguistique, donc sans relation avec les fondamentaux qui déterminent la stabilité d’une économie», s’est indigné le président sénégalais. 

Si le président en exercice de l’UA appelle à la création d’une agence panafricaine de notation, c’est que pour attirer davantage d’investisseurs, mais surtout pour leur permettre d’avoir les meilleures informations sur les économies africaines. Or, certaines notes attribuées par les agences internationales faussent considérablement la perception du risque d’investissement en Afrique, d’autant que ces notes laissent penser que les risques mis en exergue dans ces rapports restent toujours plus élevés que les risques réels. Conséquences logiques : le renchérissement des primes d’assurance, la cherté du crédit,  et l’impact négatif sur la compétitivité des économies du continent.

Lors de son adresse faite dans le cadre de sa prise de fonctions officielle, Macky Sall a également encouragé ses homologues à œuvrer au profit de la mise en place d’un Mécanisme de stabilité financière. La Banque africaine de développement travaillerait déjà sur ce projet.