A la faveur de la semaine de la Francophonie, le dramaturge, metteur en scène et acteur gabonais Dominique Douma a monté, en collaboration avec l’IFG, un mini festival de théâtre qui s’achèvera le 22 mars. Au programme, «L’envers de la réussite », «La mort de Guikafi», «Psychose» et «Les fourberies de Scapin». Une belle affiche et une tentative visant à sortir le théâtre gabonais de sa torpeur actuelle.

Dominique Douma à gauche Gabon théâtre

Dominique Douma, à gauche sur la photo

 

Mis en scène par Dominique Douma, la pièce de théâtre gabonaise, «La mort de Guikafi» de Vincent de Paul Nyonda a été à nouveau portée sur les planches ce 20 mars à l’Institut Français du Gabon (IFG), ex-Centre culturel Français de Libreville. Dans l’après-midi de la même journée, une autre pièce de théâtre a été jouée sur la même scène : «L’envers de la réussite», présentée par l’Union gabonaise des enseignants pour la culture francophone (UGECF). Ces représentations culturelles participent de l’organisation à l’IFG de la semaine de la Francophonie.

Pour ce 20 mars, date de la journée internationale de la Francophonie, l’Organisation internationale de la Francophonie a en effet appelé les francophones du monde entier à s’exprimer sur le thème «Le français est une chance».

Pour les arts scéniques du Gabon, on devrait effectivement en convenir, «Le français est une chance». Selon le dramaturge gabonais Dominique Douma, le  «théâtre gabonais est très malade. Il est même moribond. Le fait que j’ai initié, avec l’IFG, ce mini festival du théâtre gabonais, est une manière de chercher une voie pour le relancer. Je suis convaincu que le théâtre gabonais ne pourra retrouver une vitalité que si la jeunesse, dans les établissements scolaires, prend en charge le théâtre et en joue beaucoup. Ce n’est qu’ainsi qu’on peut espérer susciter quelques passions ou quelques vocations et, peut-être, qu’on pourra avoir, dans deux ans, des jeunes gens qui adopteront le théâtre comme profession.»

Durant ce mini festival de théâtre, «La mort de Guikafi» est jouée durant deux jours de suite, faisant penser que les organisateurs ont occulté la dramaturgie gabonaise d’aujourd’hui. Dominique Douma qui fait remarquer que «L’envers de la réussite» est une œuvre récente, écrite par des enseignants du collège Immaculée Conception de Libreville, explique la résurgence de «La mort de Guikafi», une de toutes premières œuvres théâtrales du Gabon : «Nous rejouons cette pièce parce que, d’abord, on a voulu célébrer Vincent de Paul Nyonda, qui est le père du théâtre gabonais. Ensuite, «La mort  de Guikafi», dans le répertoire classique du théâtre gabonais, a toujours été considérée comme une grande œuvre ; soit, à cause de la profondeur de l’histoire, soit à cause de la recherche théâtrale que moi, j’y ai mis pour la jouer. Et chaque fois qu’on parle de théâtre gabonais, «La mort  de Guikafi» est toujours à l’ordre du jour, toujours demandée, parce que cette pièce a marqué notre public jusqu’à présent.»

La Francophonie ne saurait cependant être célébrée sans référence à l’Hexagone, berceau de cette langue qui sert de lien à 200 millions de locuteurs. Une similitude a ainsi été trouvée entre l’œuvre de Vincent de Paul Nyonda et celle de Molière dont la pièce, «Les Fourberies de Scapin» clôturera, le 22 mars, ce mini festival. Dominique Douma explique : «Il y a une similitude entre l’écriture de Nyonda, qui puise dans la satire sociale, et cette pièce de Molière qui puise également des histoires dans sa société, des histoires proches de notre société où on trouve également des personnages tels que Scapin, qui monte des intrigues pour se venger par rapport à une brimade reçue en tant que valet. C’est humain et on peut le retrouver dans toutes les civilisations. Il nous fallait aussi renvoyer l’ascenseur à l’IFG qui a accepté qu’on privilégie le théâtre gabonais durant cette semaine. Quoi de plus normal, de plus liant qu’une œuvre française soit également jouée par des acteurs Gabonais, pour avoir une autre lecture du théâtre ? »

Les amateurs de théâtre vivant à Libreville sont donc avertis : une bonne affluence à l’ancien Centre culturel français contribuera peut-être à redynamiser le théâtre gabonais, qui ne tourne actuellement qu’au ralenti. Il faut sauver Guikafi d’une mort définitive.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. danny kouele tole dit :

    mbolo, le théatre national a besoin d’assez de moyens pour etre vulgarisé.Peut etre que cela va susciter des vocations aupres de la jeunesse.Les ressources humaines sont disponibles, mais les décideurs s’enfoutent.Danny, Port Gentil

  2. Aristide Kaas dit :

    Bjr Dominique
    Nous sommes vaec toi pour relever ce grand défi qu’est la renaissance du théatre au Gabon. un pays qui valorise pas la culture est un pays sans ame. il est donc temps que nous nous battons pour maintenir la petite flamme. Bravo pour le mini-festival.
    Kaas

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