Lors du Conseil des ministres du 22 janvier 2025, l’État gabonais a adopté un projet d’ordonnance pour contracter un emprunt de 98,39 milliards de FCFA auprès de Cargill Financial Services International, Inc., destiné au financement du Programme d’urgence de développement communautaire (PUDC). Alors que cette initiative s’ajoute à l’ambitieux programme de levée de 977,5 milliards de FCFA sur le marché des titres publics en 2025, des interrogations émergent sur la soutenabilité de la dette publique et la stratégie d’endettement du pays.

Un emprunt de 98,39 milliards de FCFA pour le PUDC : un choix stratégique ou un risque pour la dette publique ? © freepik

 

Le Programme d’urgence de développement communautaire (PUDC) figure parmi les priorités de l’agenda gouvernemental pour améliorer les infrastructures de base et réduire les inégalités socio-économiques. Dans ce cadre, le Conseil des ministres a autorisé un emprunt de 98,39 milliards de FCFA auprès de Cargill financial services international, Inc. Cet emprunt vise à financer des projets communautaires essentiels, notamment dans les zones rurales et périurbaines, pour moderniser les routes, améliorer l’accès à l’eau potable et renforcer les équipements de santé et d’éducation.

Cette décision témoigne de la volonté du Gabon de diversifier ses sources de financement, en complément des ressources internes et des levées de fonds sur les marchés publics. Cependant, elle relance le débat sur la viabilité de la stratégie d’endettement du pays et l’efficacité des mécanismes de mobilisation des capitaux nécessaires à son développement.

Quelles perspectives pour la soutenabilité de la dette ?

En effet, parallèlement à cet emprunt international, le Gabon prévoit de lever 977,5 milliards de FCFA en 2025 sur le marché des titres publics. Ce montant, destiné à financer des projets du Plan national de développement pour la Transition, représente une ambition sans précédent. Répartis entre 547,5 milliards de Bons du Trésor assimilables (BTA) et 430 milliards d’Obligations du Trésor assimilables (OTA), ces ressources visent à soutenir des infrastructures stratégiques pour moderniser l’économie nationale.

En cumulant des emprunts bilatéraux, comme celui contracté auprès de Cargill financial services international, et des levées de fonds sur les marchés financiers, le Gabon adopte une approche mixte pour financer son développement. Néanmoins, cette stratégie pourrait accroître le risque de surendettement si les retombées économiques des projets financés ne sont pas au rendez-vous.

L’avenir du financement du développement gabonais repose sur la capacité à équilibrer les ressources externes et internes tout en stimulant la confiance des investisseurs. L’emprunt auprès de Cargill et le programme de levée de fonds de 2025 constituent des étapes cruciales dans cette dynamique. Cependant, leur succès dépendra de la mise en place de réformes structurelles et de mécanismes de suivi rigoureux pour garantir un développement durable et inclusif.

Les mois à venir seront déterminants pour évaluer si le Gabon parvient à concrétiser ses ambitions ou s’il reste freiné par ses contraintes structurelles et la méfiance des acteurs financiers.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Akoma Mba dit :

    Akiéé Mbia Dzamooooo. Sincèrement, pour un petit pays d’à peine un million d’habitants, a-t-on vraiment besoin d’emprunt de sommes si minables?
    Ne suffirait-il pas de récupérer tout ce qui est détourné 30 jours sur 30?

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