Un bracelet-cheville de surveillance électronique pour Jean-Marie Ogandaga
Ayant présenté sa démission du gouvernement le 8 décembre dernier, l’ex-ministre de l’Économie et de la Relance n’est toujours pas passé par la case B2, ainsi qu’on le présageait au regard des soupçons de concussion pesant sur lui, selon certains médias. Il a cependant été assigné à résidence, en fin de semaine dernière, sans décision de justice… avec un nouveau gadget judiciaire : le bracelet-cheville électronique. Son parc automobile a été dépouillé.
Ayant démissionné ou été forcé à démissionner du gouvernement, c’est selon, le 8 décembre dernier, Jean-Marie Ogandaga aurait-il amorcé sa descente aux enfers ? En tout cas, les informations à son sujet n’indiquent pas la sérénité pour lui. Même s’il n’a toujours pas été convoqué à la Direction générale de la contre-ingérence et de la sécurité militaire (DGCISM), le fameux B2, on peut toujours le présager au regard du destin de ses compères éjectés du gouvernement l’année dernière. Brice Laccruche Alihanga, Noël Mboumba, Tony Ondo Mba et Roger Owono Mba ont tous en effet atterri au pénitencier de Sans-Famille, après un passage au B2 pour la plupart, soupçonnés qu’ils étaient de détournement ou de complicité de détournement de fonds publics.
Bracelet-cheville électronique et razzia sur le parc automobile
Également soupçonné de prévarication pour avoir engagé sa signature en vue d’abaisser disproportionnellement les dettes des entreprises françaises Total et Perenco, faisant perdre près de 8 milliards de francs CFA à l’État gabonais, Jean-Marie Ogandaga a été placé sous surveillance électronique : un bracelet électronique lui a été fixé à la cheville, selon des sources proches du dossier, confortées par ce qui se susurre au sein de sa famille. Le dispositif, très difficile à retirer ou à désactiver, est une petite ceinture ayant une puce électronique permettant de tracer les déplacements du concerné grâce à un système de géolocalisation. «Ogandaga n’est même pas sorti de son salon depuis qu’on lui a placé cette chevillière», soutient un membre de sa parentèle.
La même source indique que le parc automobile de l’ex-ministre de l’Économie et de la Relance a été délesté de toutes ses grosses berlines et gros 4×4. «Ils ne lui ont laissé que 3 petites voitures banales», poursuit la source assurant que l’armada automobile de celui qui fut également ministre de la Fonction publique comptait «près de 20 voitures dont une dizaine lui appartenant, le reste étant des voitures de fonction.» Un scénario identique de subtilisation de voitures de luxe fut déroulé en décembre 2019 chez Brice Laccruche-Alihanga après son arrestation.
Résidence surveillée
Un petit tour à Mindoubé devant la villa de Jean-Marie Ogandaga permet de remarquer la permanence de voitures banalisées ayant à bord des civils en planque. Tout le quartier pense qu’il s’agit d’agents commis à la surveillance du député du 1er arrondissement de la commune d’Akanda. De toute évidence, l’homme est en résidence surveillée.
Le bracelet-cheville de surveillance est résolument une nouveauté au Gabon. Les forces de l’ordre et l’appareil judiciaire semblent ne s’être jamais remis de l’évasion du Gabon de Séraphin Moundounga, ancien ministre de la Justice, Garde des sceaux, ayant quitté le pouvoir après l’annonce controversée de la victoire d’Ali Bongo face à Jean Ping en 2016. Ou encore ont-ils en mémoire l’ancien ministre des Transports, Justin Ndoungangoye, qui s’était lancé dans un foireux numéro d’Harry Houdini, le roi de l’évasion. Au moment du démantèlement de l’Association des jeunes émergents volontaires (Ajev) dont il était le secrétaire général, il avait en effet tenté, à plus d’une reprise, de quitter clandestinement le pays, avant d’être mis aux arrêts sitôt après la levée de son immunité parlementaire.
Avec ce bracelet-cheville électronique, Jean-Marie Ogandaga ne peut donc sortir de chez lui que sous certaines conditions. Fait nouveau au Gabon, l’usage de ce gadget judiciaire n’y est encadré par aucune loi connue. En Occident, notamment en France, le Placement sous surveillance électronique est encadré par une loi datant de 1997. Il y est question, selon Wikipedia, d’«aménagement de peine pour une personne placée sous écrou et qui permet de s’assurer de la présence du condamné à son domicile à certaines heures déterminées par le Juge de l’application des peines». La situation est donc une alternative à l’incarcération.
Quand donc l’ex-ministre de l’Économie et de la Relance est-il passé devant un juge ? Pourquoi cette gadgetisation des modes de faire sapant absolument le moral d’un plausible prévenu ? Le député du Cap Estérias a-t-il formellement été inculpé, c’est-à-dire notifié par un magistrat d’une suspicion de délit ou de crime ? Mais aussi, pourquoi un rapt de ses voitures privées ? Autant de questions auxquelles le procureur de la République devra ou devrait répondre. Affaire à suivre.
12 Commentaires
l’illégalité étant la loi du gabongo, rien d’étonnant qu’un gadget électronique soit imposé à un criminel alors que la justice ne fait aucune référence à ce genre de détention.
Et puis tant que le kongossa parle de bracelet, la réalité du scandale est étouffée !
Tous des bandits, a commencer par Ali Bongo, Nourredine et Sylvia
Des soupçons de concussion, il y en a chez tous les Bongo-Valentin. Ne les oubliez surtout pas. A commencer même par eux.
Vraiment révoltant et intolérable !
Comment est-ce possible qu’une autorité placée à ce niveau de responsabilité puisse préférer privilégier les intérêts des autres, des français en l’occurrence au détriment de son propre pays ?
Commencez d’abord par la famille Bongo Valentin SVP.
Mais vous n’allez pas le faire, parce que ce sont vos valets. Je m’adresse à la FRANCAFRIQUE ou Quai d’Orsay. Voilà le véritable cancer du Gabon. En les Burkinabés l’ont bien compris en évitant Blaise Compaore que les français voulaient remettre sur selle comme marionnette ou valet.
Autre chose: c’est vraiment regrettable le manque d’unité de l’opposition gabonaise et de ceux qui veulent un changement radical dans ce pays. La libération du Gabon passe par cette condition d’unité. N’oublions pas que c’est la rue qui a mis fin au règne du valet du Quai d’Orsay au Burkina Faso.
Vraiment ce pays devient une vraie télénovela, comment « des grands quelqu’un » comme ça arrivent tous en taule? Qui gère quoi ? Sommes-nous devenus une nation de voleurs ?
Pourquoi fait-on la politique? Réponse simple c’est d’abord pour ça, c’est-à-dire pour profiter du bien-être financier et matériel que peut procurer la gestion des deniers publics.
Ceci dit il ne faut pas excuser ces délinquants par le fait que les BONGO en sont experts en mal matière. C’est pas parce que l’autre vole que je dois voler ce raisonnement est totalement idiot.
Le jugement des BONGO viendra un jour, mais pour l’instant ce sont eux qui sont chargés de juger les autres et tant mieux s’ils le font bien. C’est déjà pas mal.
Quand les gens comprendront que rien ne vaut l’honneur, ils auront beaucoup appris.
Que Sieur OGANGDAGA puisse maintenant expliquer à sa femme, sa famille , ses vrais amis pourquoi il porte un bracelet électronique à la maison. Il est plus que soupçonné de choses très graves. Et quel qu’en sera l’issu de cette affaire (on connaît comment fonctionne la justice des grands), il est désormais sali et laver son honneur n’est pas chose facile, même quand on a les comptes bancaires pleins à craquer.
Mais c’est pas fini, vous verrez qu’il fera allégeance au distingué Camarade dans les tous prochains jours, comme Bertrand MAPANGOU et les autres. Ce sont les règles de la secte PDG, dont ils en sont fortement imprégnées. Quelqu’un est viré de manière humiliante et prétendument à tort, mais remercie publiquement dans la foulée son bourreau. Ou est la personnalité de ces gens? Allez-y comprendre.
[…] Selon eux, l’ex-ministre de l’Economie et de la Relance, Jean-Marie Ogandaga, qui a présenté sa démission mardi dernier « a été assigné à résidence, en fin de semaine dernière, sans décision de justice… avec un (…) bracelet-cheville électronique » (source : Gabon Review). […]
Du faux dans du faux: une loi inexistante au service d’un pilleur. Ils se comprennent. Je sais pas si j’ai bien lu: 20 véhicules dont 10 lui appartiennent ? et donc 10 pour le service? De quel service? Maman na ngayi…
« Ou encore ont-ils en mémoire l’ancien ministre des Transports, Justin Ndoungangoye, qui s’était lancé dans un foireux numéro d’Harry Houdini, le roi de l’évasion ». Vous perdez en crédibilité en écrivant cela. Tout comme vous perdez en crédibilité en citant Wikipedia comme source. On apprend dès la première année de licence universitaire qu’il ne faut pas citer Wikipedia, car les info qui s’y trouvent ne font pas l’objet de contrôle. Si vous voulez avoir des informations sur le droit français, vous avez des sites comme « Vie publique » ou « LegiFrance » (s’agissant des textes qui font le droit positif français).
Sinon pour aborder de l’information donnée, je pense qu’il faut mettre en prison tous les fossoyeurs des finances publiques. Et cela doit se traduire par une arrestation des membres de cette famille qui, à elle seule, bénéficie de façon injustifiée de plus de 18% des recettes pétrolières et s’achète des villas et palaces partout en occident. Ne pas faire cela donnera l’impression d’un règlement de compte politicien.
[…] Selon eux, l’ex-ministre de l’Economie et de la Relance, Jean-Marie Ogandaga, qui a présenté sa démission mardi dernier « a été assigné à résidence, en fin de semaine dernière, sans décision de justice… avec un (…) bracelet-cheville électronique » (source : Gabon Review). […]
Très intolérable selon moi ! Surtout qu’aucune loi ne la prévaut. 10 voitures pour le service !!!!!!! Kieeer les choses de mon pays !