Après le Dialogue national inclusif, l’ancien député Adrien Nkoghé Essingone appelle de ses vœux une rupture radicale avec les travers du passé. Il plaide, dans cette tribune, pour une gouvernance d’après-coup d’État marquée par l’impunité zéro, la restauration de l’autorité de l’État et l’appropriation négociée de l’économie nationale. Un plaidoyer pour que le Gabon se saisisse des opportunités des ‘’nouveaux ors’’ stratégiques comme le manganèse, afin de s’extraire durablement de la malédiction des ressources naturelles. Selon lui, seules l’intégrité et la responsabilité individuelle permettront d’ériger les institutions fortes réclamées par les populations.

« Le coup de libération symbolise un moment de rupture abrupte et systémique avec le passé, marquant le début d’une nouvelle ère pour le Gabon. » © GabonReview

 

Adrien Nkoghe Essingone, ancien Député à l’Assemblée nationale. © D.R.

Quelques semaines après que des patriotes, regorgeant de compétences aiguës et ayant répondu à l’appel patriotique du Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, Président de la Transition, se sont engagés dans le Dialogue National Inclusif en vue de bâtir un Gabon nouveau sur des fondations indestructibles, fondé sur le vivre ensemble et une République de femmes et d’hommes intègres, ces derniers ont achevé positivement le premier jet de ce vaste et précieux chantier, qui verra probablement d’autres ouvriers prendre le relais. Pour ma part, je voudrais saisir cette opportunité inespérée, ce coup de libération, pour apporter ma contribution, bien que modeste, par la presse et les réseaux sociaux, plutôt que de rester dans la culture du silence voire de la torpeur.

À tout Seigneur, tout honneur : permettez-moi d’adresser mes félicitations au Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, Président de la Transition, Président de la République, Chef de l’État, et au Comité de Transition pour la Restauration des Institutions (CTRI) pour l’acte de salut public posé par eux dans la nuit du 29 au 30 août, au péril de leur vie en tant que surcitoyens.

Mais alors, comment en est-on arrivé à cette chute brutale de l’ancien régime ? La réponse, ma réponse, je l’ai trouvée dans une sagesse millénaire gabonaise qui dit que lorsque l’on tombe, on ne cherche pas la cause sur le lieu de l’impact, mais plutôt là où on a trébuché.

Avec ma conscience claire et les pieds sur terre, loin de toute émotion et avec les valeurs qui ont toujours guidé mes actions et défini mon engagement : responsabilité, audace, courage, humilité et intégrité, il est évident que la Nation quasi-entière a trébuché lorsqu’elle a validé ce slogan politique : « Préférer l’injustice au désordre ». Insignifiant au début mais devenu essentiel, ce dogme a fondé la gouvernance du pays. En effet, plus qu’un sacrilège, quand on sait que les pères fondateurs avaient bâti le pays sur le socle de la devise : Union, Travail et Justice. Ainsi, on a troqué le troisième pilier par l’Injustice. Car sans justice, aucune œuvre humaine ne peut prospérer sereinement. Sans justice, il n’y a pas de dignité.

Ainsi, le pays a tourné le dos à la vertu de la justice, cette qualité morale qui consiste à être juste. Cette gouvernance fondée sur l’Injustice pendant plusieurs décennies a eu des conséquences dévastatrices : une véritable marque d’instabilité sociale qui a créé des inégalités économiques compromettant le développement durable et le bien-être des populations. Aujourd’hui, 33,4% des Gabonais vivent en dessous du seuil de pauvreté (Rapport 2023-2024, PNUD). Ainsi, confortée par la déclaration du Représentant du Fonds Monétaire International (FMI) le 10 juin 2024 au cours d’une conférence de presse sur l’appauvrissement généralisé du pays. À titre d’illustration, Gomez Agou indique qu’en 1990, si un Gabonais moyen gagnait 100.000 francs CFA, il gagne aujourd’hui 80.000 francs CFA. «Vous prenez un habitant moyen dans les autres pays d’Afrique subsaharienne qui gagnait en 1990 100.000 FCFA, il gagne aujourd’hui 130.000 FCFA» «si vous prenez un habitant dans les pays qui sont du même niveau de revenus que le Gabon, parce que le Gabon est un pays à revenu intermédiaire, s’il gagnait 100.000 FCFA en 1990, aujourd’hui, il gagne 285.000 FCFA».

Pire encore, l’Injustice a secrété le monstre de la mentalité de l’impunité, qui se réfère à l’absence de conséquences pour les actes répréhensibles tels que la corruption, les détournements massifs de fonds publics et la fraude démocratique.

Cette perception a fini par anéantir la confiance envers les Institutions et a très affecté le tissu moral et éthique des citoyens. L’Injustice est condamnée à rencontrer hors d’elle-même sa limite catastrophique. Comme l’enseigne Platon : « le plus grand mal, à part l’Injustice, serait que l’auteur (ici, l’ancien régime) ne paie pas pour sa faute ». C’est ce qui a été fait dans la nuit du 29 au 30 août 2023.

Le coup de libération, partout où il se produit, est comparable à un big bang. Il symbolise un moment de rupture abrupte, brutale et systémique avec le passé. Il représente le départ d’une nouvelle ère à condition que les principaux acteurs, les militaires, fassent preuve d’un déterminisme inébranlable au changement de paradigme.

À ce sujet, deux événements pourraient symboliser cette transformation profonde de notre pays. Le premier est les premiers mots du Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema lors de son investiture à la fonction de Président de la Transition. En effet, il a expliqué que son accession au pouvoir visait spécifiquement à restaurer la dignité de son peuple. Le deuxième événement marquant est sa référence à deux figures historiques et emblématiques : le Président Jerry John Rawlings du Ghana et le Général Charles de Gaulle de France lors de sa tournée républicaine au Woleu-Ntem. Cette référence n’était pas fortuite dans le contexte actuel du Gabon. Le Président Jerry John Rawlings a œuvré pour restaurer la dignité en faisant respecter rigoureusement l’autorité juste de l’État, tandis que le Général Charles de Gaulle a reconstruit l’économie française.

N’étant pas adepte du Ministre d’État français Charles Pasqua, qui a formulé l’idée selon laquelle les promesses politiques n’engagent que ceux qui les reçoivent, je tiens à préciser que, depuis mon enfance, on m’a toujours enseigné que la parole d’un militaire est précieuse, un viatique.

Loin de vouloir paraître présomptueux, je sollicite dès maintenant la bienveillance du Président de la Transition, suite à la quintessence des recommandations issues de la pertinente feuille de route du CTRI, pour partager très humblement l’urgence d’affiner deux préoccupations décisives du quotidien des populations. Il s’agit du changement radical de mentalité, car plusieurs décennies dans la pauvreté injuste ont altéré leur dignité, faisant d’eux des pauvres. Ensuite, l’appropriation de l’économie nationale telle que le chef de l’Etat la propose doit être soutenue au regard des impatiences des populations.

Concernant le changement de mentalité qui repose essentiellement sur la primauté de l’autorité juste de l’État (la loi), il faut coûte que coûte la restaurer. Faudrait-il rappeler que le manque de morale et d’éthique dans la gestion des affaires publiques a été un signe patent du manque d’autorité de l’État, ce qui a sorti de la neutralité le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema et le CTRI et a favorisé leur intervention dans le domaine politique. En effet, l’Injustice et son monstre d’impunité ayant quasiment ruiné l’autorité de l’État. Sa référence, à Oyem, au Lieutenant Jerry John Rawlings n’était, à mon avis, pas anodine. Auteur d’un coup d’État avec ses compagnons d’armes du Conseil National des Forces Armées Révolutionnaires (AFRC) le 4 juin 1979, leur objectif spécifique était également de combattre l’Injustice qui gangrénait le pays en vue de restituer la dignité du peuple ghanéen. Sous leur gouvernance, avec beaucoup de fermeté, ils ont pris des décisions populaires voire parfois impopulaires dès lors qu’elles contribuaient à restaurer l’autorité de l’État, base de la dignité de tout peuple. Cette détermination avec tolérance zéro pour les écarts du passé a rapidement permis d’atteindre cet objectif majeur pour leur coup d’État. Ainsi, le pouvoir a été remis à un régime civil, en l’occurrence au Dr. Hilla Limann en 1981.

Sans vouloir pousser trop loin la comparaison, je crois, même si cela est difficile, au Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, Président de la Transition, que ce coup de libération qui semble désormais peu probable devrait nous libérer de toute crainte voire de toute couardise dans l’élaboration des propositions audacieuses. Aussi, très humblement, voudrais-je pouvoir suggérer, tout en assumant que la gouvernance post-Dialogue National Inclusif soit une affaire des militaires ou alors sur le modèle qui a prévalu en Asie entre 1960 et 1970. En effet, dans la plupart de ces pays, la gouvernance après les coups d’État était confiée soit exclusivement aux militaires soit à un mix de militaires et civils. Cependant, les civils appelés étaient triés sur le volet avec un état de services rendus à la Nation. En effet, le coup de libération est d’abord une affaire des militaires. C’est un engagement sur l’honneur pris envers les populations. Ils s’engagent à mieux gérer le pays mieux que le régime déchu. À cet effet, le Président déchu au cours d’une interview dans le magazine Jeune Afrique, le 10 mai dernier, a lancé un défi en disant j’attends qu’ils fassent mieux que moi. C’est pourquoi, la gouvernance post-Dialogue National Inclusif devrait être fondée sur l’impunité zéro. Elle devrait déclarer la guerre sans merci contre les déviances passées qui, malheureusement, font encore de la résistance sous la Transition. Pour éradiquer ce passé, la gouvernance post-Dialogue National Inclusif devrait prendre un certain nombre de décisions drastiques applicables maintenant sans trembler. D’abord, restaurer l’autorité de l’État (la dignité) qui était presque anéantie sous le régime déchu et s’est traduite par divers problèmes tels que l’incapacité de mettre en œuvre des décisions et de faire respecter les lois (y compris les lois de finances) et règlements, par exemple le manque de transparence dans l’élaboration, l’exécution et le suivi budgétaire de l’État. Ensuite, mettre en place les cultures de la responsabilité et de la sanction. La culture de la responsabilité, longtemps perdue, fait référence à la notion selon laquelle les individus, les institutions publiques et privées doivent être tenus responsables de leurs actes et les citoyens devraient être impliqués dans la gestion de la chose publique. La culture de la sanction, quant à elle, repose sur l’idée que pour dissuader les comportements non désirés, il faut mettre en place des conséquences claires et systématiques.

Pour ce faire, la Transition dispose de la gouvernance post-Dialogue National Inclusif et du Parlement de la Transition. Il suffirait que ces deux institutions se saisissent de deux textes de lois fondamentaux : le Code de Procédure Pénale et le Code Pénal. Si l’on les toilette dans le domaine où l’on veut atteindre des objectifs immédiats, elles disposent de la procédure d’urgence. Pour plus de célérité, cette gouvernance exceptionnelle peut recourir uniquement à la procédure des ordonnances (comme le Général Charles de Gaulle entre 1944 et 1946). Par exemple, en vue de sécuriser tout type de ressources de l’État, les deux textes doivent être mis au diapason. Au niveau du Code de Procédure Pénale, il faudrait élargir le cercle des plaignants en y ajoutant tout usager du service public, les lanceurs d’alertes, la société civile, l’autosaisine par le Procureur de la République, raccourcir les délais de l’instruction à 12 mois maximum, digitalisation, etc. Quant au Code Pénal, il faudrait aggraver les peines (peine plancher de 10 ans, imprescriptible). L’exemple de la répression de ce crime (délinquance financière) qui a mis l’État en faillite doit être acté sous la Transition en termes de signal fort comme une trace indélébile de l’action concrète et immédiate de la Transition. Car seul le respect de l’autorité de l’État restaurera la dignité des Gabonais.

Quant à la deuxième référence, c’est-à-dire le Général Charles de Gaulle, celui-ci a entrepris une action déterminante en vue de prendre le contrôle de l’économie nationale. En effet, durant son mandat entre 1944 et 1946, il a mis en œuvre plusieurs mesures cruciales pour redresser l’économie française, sévèrement affectée par les années de guerre. Cette période a vu la mise en place de réformes destinées à reconstruire le pays. Parmi les mesures adoptées pour revitaliser l’économie, la nationalisation des grandes industries (charbon, électricité, gaz) et des banques a été privilégiée. Un Commissariat Général au Plan a également été créé, visant à orienter et coordonner les efforts de reconstruction du pays.

De même, le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, Président de la Transition, Président de la République, Chef de l’État, afin de relancer une économie languissante, minée par des concessions opaques et des contrats léonins ou bradés, a opté pour une stratégie audacieuse. Plutôt que de se tourner vers l’autoritarisme de la nationalisation, tout en évitant le Consensus de Washington, il a choisi la légitimité de la loi et du contrat, éléments constitutifs du droit de préemption pour les entreprises déjà établies au Gabon et le droit de préempter des actions dans toutes celles en création dans les secteurs d’activités estimés souverains ou stratégiques. Le droit de préempter prévaudra également lorsque les entreprises établies voudront entreprendre de nouveaux métiers, par exemple passer de l’extraction à la transformation. Cette vision d’appropriation négociée de l’économie est innovante et dynamique. C’est ainsi qu’un certain nombre de fleurons de l’économie gabonaise : Assala, SGPP, Ceca-Gadis et Afrijet sont maintenant dans le giron étatique. Le Président de la Transition est conscient que les relations économiques internationales sont impitoyables et se déroulent en termes de rapports de force, chaque pays défendant ses propres intérêts. Il sait également que la richesse naturelle d’un pays comme le Gabon ne suffit plus aujourd’hui à garantir son développement durable, en particulier lorsque des problèmes tels que la corruption, les détournements massifs de fonds publics et les inégalités sociales persistent. Il a compris qu’une vision et un leadership forts et efficaces sont nécessaires pour mettre en œuvre des réformes économiques rapides pour assurer la stabilité nécessaire au climat des affaires. C’est pourquoi dès maintenant, les deux millions cinq cent mille Gabonaises et Gabonais doivent soutenir et accompagner avec une détermination sans faille le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, Président de la Transition, dans les nouveaux enjeux de l’économie internationale, notamment le marché des minerais critiques et stratégiques qui vont assurer la transition énergétique et écologiques. Gouverner, c’est prévoir mais c’est aussi décider, ce marché va connaître des besoins cruciaux et colossaux. Pour cette raison,l’Union européenne, en 2020, a d’abord dressé une liste de 34 matières premières critiques jugées essentielles pour la transition énergétique ainsi que pour les industries spatiales et de la défense. Ensuite, elle a désigné 5 matières critiques les plus demandées dont le manganèse. Le manganèse, l’une des composantes essentielles de la fabrication des batteries de véhicules électriques, dans un marché de plus en plus en expansion serait bénéfique pour le pays. Par ailleurs, la Banque Mondiale entrevoit une augmentation de prix triples d’ici 2030.

En plus d’un marché en très forte expansion, le pays, Gabon, dispose également des avantages concurrentiels et comparatifs non négligeables. S’agissant du tout premier avantage concurrentiel, la présence d’un militaire à la tête d’un pays rassure. Il garantit la stabilité politique et la paix, en un mot, il instaure un climat d’affaires apaisé. Les partenaires économiques anciens ou nouveaux savent également que la valeur cardinale d’un militaire aux affaires c’est le patriotisme dans la transparence pour défendre les intérêts du pays. Ils ne seront donc pas étonnés que la mise en pratique du concept du « gagnant-gagnant » soit là le fondement de toutes négociations. Ce concept vis-à-vis de la nouvelle vision économique du pays, le droit de préempter des actions dans toute nouvelle entreprise créée à hauteur au moins de la minorité de blocage de surcroît dans les secteurs d’activités considérés comme souverains ou stratégiques. Quant au pays lui-même, il a des avantages comparatifs et concurrentiels. Au niveau des avantages comparatifs, entre autres, l’attractivité des investissements pour le métier de la transformation sur place des ressources naturelles et minières stratégiques incontournables pour le transition écologique et énergétique de la planète.

Le pays est riche en cours d’eaux, ce qui lui permet de développer une infrastructure hydroélectrique robuste. Cette capacité à générer une énergie durable et abondante place le Gabon en position favorable pour transformer ses matières premières avec une empreinte carbone réduite. Le pays peut s’industrialiser de manière plus écologique, répondant ainsi aux normes environnementales de plus en plus strictes sur le marché international. Le pays deviendrait plus attractif pour les investissements directs étrangers.

C’est pour ces raisons que dans le cas d’espèce : le manganèse, quatrième minerai critique le plus demandé, indépendamment de la Compagnie Minière de l’Ogooué (COMILOG), première productrice dans le monde, il y a aussi la Compagnie industrielle de Hangzhou (CICMHZ) et Nouvelle Gabon Mining (NGM) mettant ici le Gabon dans une position dominante. Malgré cette position de leader, le pays se contente encore du simple rôle d’exportateur du manganèse brut captant seulement une infime partie des revenus associés à ce marché en pleine expansion. Car les avantages économiques des minerais n’augmentent qu’aux maillons supérieurs de la chaîne de valeur. C’est pourquoi, face aux impatiences, notamment l’emploi, la gouvernance post-Dialogue National Inclusif devrait lancer de nouveaux métiers dans le secteur minier, la transformation sur place. Dans ce secteur (le manganèse), en plus de l’extraction brute qui utilise déjà une main-d’œuvre variée, la mise en place d’usines de transformation impliquerait une chaîne de valeur importante, entre autres, la maintenance et logistique, la gestion et l’administration. Le pays serait susceptible d’augmenter les recettes locales, de créer des emplois et de stimuler la croissance d’autres secteurs de l’économie. Le pays serait non seulement une source de matières premières mais aussi une source compétitive de produits à faible teneur en carbone et à plus de valeur ajoutée économique.

Je pense en toute modestie qu’il serait opportun, voire quasi impératif que le pays, avec tous ces atouts, s’arrime à la dynamique du marché des minerais critiques et stratégiques : or, nickel, cuivre, manganèse. En diversifiant ainsi son économie et en exploitant de manière durable et responsable ces ressources, le Gabon pourrait conjurer la malédiction de l’or noir avec l’essor de ces “nouveaux ors” stratégiques.

L’heure a sonné et plus que jamais, le pays devrait prendre son bâton de pèlerin sans attendre que des propositions nous soient faites. En revanche, nous devons être proactifs en allant proposer nos projets prioritaires à nos partenaires. Car la diversification de nos partenaires économiques est essentielle pour réduire notre dépendance et garantir notre souveraineté économique. Le Gabon doit se positionner comme un acteur incontournable dans le marché des minerais critiques et stratégiques, en négociant des partenariats équilibrés, en défendant fermement nos intérêts.

Loin de toute présomption, je sollicite la bienveillance du Président de la Transition. Grâce au coup de libération, je voudrais sans crainte, à partir non seulement de mon observation mais également pour avoir participé au fonctionnement de mon pays, adresser un message au CTRI. Les institutions fortes se mettront en place presque d’elles-mêmes grâce à une économie robuste, gouvernée sans déviances telles que la corruption, les détournements massifs de fonds publics, le blanchiment d’argent et l’incompétence. Aujourd’hui plus que jamais, éradiquer la corruption est une question de survie. Dans le Gabon nouveau qui va naître dans un contexte de nouveau monde caractérisé par la menace existentielle permanente avec les impacts du changement climatique, chaque denier public doit être utilisé avec efficacité et efficience pour la pérennité de notre nation. L’amorce de cette nouvelle économie est le fruit de la vision clairvoyante du Président de la Transition. En effet, la procédure légale de négocier un droit de préemption pour les entreprises déjà établies au Gabon et celui de préempter (à théoriser) des actions dans toutes les entreprises en création, à hauteur d’au moins la minorité de blocage, est cruciale.Cette économie non seulement renforcera l’État en tant qu’acteur, mais améliorera également ses ressources pour faire face aux déficits budgétaires et au remboursement de la dette. Un État plus riche distribuera équitablement cette richesse, garantissant la dignité des femmes et des hommes de ce pays.

Dans ma plus profonde conviction, ce sont des femmes et des hommes intègres et équilibrés capables de résister à la tentation de la corruption et de l’injustice qui permettront aux institutions de devenir fortes. Leur intégrité et leur sens des responsabilités seront les piliers sur lesquels reposera la construction d’un Gabon nouveau, prospère et durable.

Sortons de notre culture du silence, osons ensemble bâtir un Gabon nouveau juste et prospère. Un Gabon où chaque citoyen peut vivre dignement, où l’autorité de l’État est respectée, et où l’économie est au service de tous. C’est notre devoir, notre responsabilité, et notre espoir pour les générations futures grâce au coup de libération.

Adrien Nkoghe Essingone, ancien Député

 
GR
 

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