À travers une analyse sommaire mais percutante, Yannick Ndong Nze, juriste et assistant administratif au parti REAGIR, remet en question le statut et le rôle des conjoints des chefs d’État. Il plaide pour une clarification urgente des protocoles et une redéfinition des titres, afin de préserver l’intégrité de la fonction présidentielle et l’équité entre les sexes dans la sphère politique.

Premières dames – Quand Rose Rogombe dirigeait le Gabon, son mari n’était ni ‘’Premier Homme’’, ni porteur de projets publics : une leçon oubliée de protocole républicain. © GabonReview

 

Yannick Ndong Nze est Juriste et Assistant administratif au parti Réappropriation du Gabon, de son indépendance pour sa reconstruction (REAGIR). © D.R.

Il relève de la responsabilité de l’Etat de fixer le cadre de l’action des gouvernants et de proscrire toute intrusion ostentatoire d’une tierce personne, fut-elle l’épouse ou l’époux du détenteur ou de la détentrice d’une quelconque parcelle d’autorité de l’État ! Qu’on commence d’abord par se doter d’un département du protocole d’État qui soit opérationnel, bien formé et qui soit placé sous la surveillance du pouvoir judiciaire !

Ensuite, pour ce qui est des aspects pratiques. Ne plus donner aux épouses des chefs d’États, ni d’activités officielles à part entière qui ne soient couvertes par une invitation d’un département ministériel, ni le titre fictif de «Première Dame», puisqu’elles ne sont que des épouses !

Il serait de bon aloi que les services du protocole d’État aussi leur donnent pour titre de civilité «Mme l’épouse du Chef de l’État ou encore Mme X, épouse du Chef de l’État», lors de cérémonies officielles. En effet en tant que conjointe, l’épouse d’un président de la République ne doit porter aucun titre analogue à celui de son époux. La chose est plus aisée à comprendre, lorsque la personne qui exerce la fonction de président de la République est une femme ! En effet, il ne viendrait à personne d’appeler son époux «Mr le premier homme» ni «Mr le Président», étant donné que c’est son épouse, et non lui, qui a été élue !

Cela s’est vérifié, dans notre pays, lors de la présence sur le fauteuil présidentiel, de feue Rose Francine Rogombé. En effet, durant les trois mois qu’elle passa à la tête du pays, personne n’a entendu son époux être appelé «Mr le Président» ou encore «Mr le premier homme» ! Au contraire, il était publiquement présenté comme «Mr Rogombé», époux de Mme le président par intérim de la République.

Personne, n’a non plus vu cet homme, bien que la présence de son épouse à la tête du pays fut brève, porter un quelconque projet caritatif financé par des fonds public.

Il en est de même pour les autres fonctions électives et plus largement de toutes fonctions de l’État. En effet le droit de se faire élire est reconnu à tout citoyen quel que soit le sexe, il est courant que nous ayons des députés et des maires qui sont des femmes. Pour autant, leurs conjoints respectifs ne sont appelés ni «Mr le maire», ni «Mr le député». De même, dans l’administration publique, personne n’appelle l’époux Mme l’ambassadrice «Mr l’ambassadeur» !

Tout ceci pour dire qu’il revient à la puissance publique de clarifier les rôles des uns et des autres. Le protocole d’État doit d’abord être composé d’hommes et de femmes formés en la matière et disposer de séminaires de formation pour maîtriser les usages. Il doit en outre concevoir des programmes d’information à destination des titulaires des charges de l’autorité de l’État et à l’endroit de leurs conjoint(e)s respectifs. Un programme sur le type de cérémonies auquel ils sont autorisés à prendre part et sur la conduite à tenir en ces circonstances, ainsi que les prohibitions, doit être élaboré et mis à leur connaissance.

De plus, soumis à l’autorité du pouvoir judiciaire, toute absence de sensibilisation par le protocole d’État, des personnes concernées doit être sanctionné. Enfin, les collaborateurs des plus hautes autorités de l’État doivent être instruits de ces règles, des prohibitions et des sanctions qu’ils encourent à se laisser influencer par des tiers non titulaires de l’autorité, qu’ils accompagnent !

Yannick Ndong Nze, Juriste

Assistant administratif au parti Réappropriation du Gabon, de son indépendance pour sa reconstruction (REAGIR)

 
GR
 

3 Commentaires

  1. ada dit :

    Ah mon frère merci d’en parler,C’est comme ça que le pays s’est retrouvé avec une Sylvia qui se prenait déjà pour la reine du Gabon, aujourd’hui le président n’a pas qu’une épouse mais deux, donc voilà comment l’argent du pays part dans des projets de fondation à gauche et à droite. Demain si une autre gabonaise arrive à faire tourner la tête du président l’affaire ira de mal en pire n’oublié pas que le pouvoir entraîne des kounabelistes et comme lui il ne s’arrête pas à maîtresse il va jusqu’au mariage hmmmmmm….. yako pour Gabon

  2. Jean Jacques dit :

    Voilà un autre criminel,vient parler de Mme Sylvia,cette dame qui vous accusez tout sans apporter les preuves, 10 sorties en public, 7 sorties, elle était tjrs accompagnée de époux y compris la femme d’olingui elle comporte comme si son son était Président élu par le peuple, sans compter les conneries des fondations. Pour moi les attributions abusives de première dame il faut mettre fin,si elle 1ere dame ,les autres danes sont quoi?Interdire que la ou les femmes du président s’applique dans la gestion du pays…
    Comparez Édith son père est président elle avait des moyens, Sylvia son père riche homme d’affaires les pouvaient avoir les fondations, dame ou des femmes d’olingui trouvent l’argent ou les fameuses fondations?

  3. FAUSTIN NOUGNUI dit :

    Je remercie l’auteur de cet article. Je pense très humblement que c’est un aspect qu’il fallait cerner (même dans la constitution) au lieu d’exclure les époux de femmes étrangères de la compétition au sommet de l’Etat. Les abus sont toujours possibles même avec les épouses de chef d’Etat,gabonaises de souche tant qu’il n’y a aucune restriction légale.

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