Dans cette nouvelle tribune, Dr Emmanuel Thierry Koumba* mène une réflexion sur l’impact et les perspectives liés à l’arrivée des militaires au pouvoir au Gabon il y a un an. L’enseignant à l’Université Omar Bongo (UOB) de Libreville se propose d’examiner les contextes et les conséquences de cet «événement majeur», en mettant en lumière les défis et les opportunités qu’il représente pour le pays et au-delà.

Les membres du CTRI à la cérémonie d’investiture d’Oligui Nguema. © Com. présidentielle

 

Emmanuel Thierry Koumba. © Photo personnelle

Le 30 août 2023 marque un tournant décisif dans l’histoire politique du Gabon, avec le coup d’État qui renverse Ali Bongo, président en place depuis la mort de son père en 2009. Dans un contexte de contestations électorales et de tensions politiques croissantes, cet exercice, orchestré par le général Brice Clotaire Oligui Nguema, s’inscrit comme une réponse radicale à des années de règne autoritaire et de manipulations électorales. Alors que la victoire d’Ali Bongo lors des élections présidentielles a été largement décriée comme frauduleuse, le coup d’État a été accueilli avec une immense liesse populaire, traduisant un désir profond de changement sur l’ensemble du territoire national. Ce revirement abrupt ouvre la voie à une phase de transition politique qui pourrait bien servir de modèle pour d’autres nations en crise sur le continent et partout ailleurs. Cet article se propose d’examiner les contextes et conséquences de cet événement majeur, en mettant en lumière les défis et les opportunités qu’il représente pour le Gabon et au-delà.

Contexte politique et élections contestées, comme lit pour un bon déroulement du coup de la libération

L’élection présidentielle gabonaise de 2023 s’est déroulée dans une atmosphère de méfiance et de tension. Ali Bongo, dont la réélection était déjà controversée en raison d’accusations de fraude systémique lors du scrutin précédent de 2016, a été proclamé vainqueur malgré des allégations persistantes de manipulation des résultats.

Les résultats officiels, notamment ceux de la province du Haut-Ogooué, ont toujours montré des taux de participation et de soutien à Bongo jugés irrationnels et suspects, exacerbant les soupçons de fraude. En réponse à cette crise de légitimité, les tentatives de l’opposition, sous la conduite de figures telles que Jean Ping et Ondo Ossa, ont souvent été étouffées par des mesures répressives.

Le coup d’État du 30 août 2023, désigné «coup de la libération», a été orchestré par un groupe de militaires menés par le général Brice Clotaire Oligui Nguema, chef de la garde républicaine. L’annonce surprise de l’annulation des élections et de la dissolution des institutions a été suivie d’une rapide montée en puissance du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI). Oligui Nguema, longtemps considéré comme un homme de l’ombre sous le régime de Bongo, a été désigné président de la Transition. Cette prise de pouvoir a été accompagnée de la mise en résidence surveillée d’Ali Bongo et de l’arrestation de son fils et de son épouse, accusés de trahison. L’accueil populaire a été enthousiaste, notamment à Libreville, où les manifestations de joie ont marqué un rejet clair du régime précédent.

Réactions, conséquences immédiates, impact et perspectives de la transition

L’impact immédiat du coup de la libération a été spectaculaire. La population, fatiguée par des années de gouvernance autoritaire, a accueilli avec soulagement les changements apportés par les nouvelles autorités. Les arrestations des membres de la famille Bongo ont symbolisé une rupture nette avec le passé. Contrairement aux élections précédentes, marquées par des violences et des restrictions sévères, la transition a été perçue comme une chance de réformer profondément le système politique et de restaurer la confiance publique (nouvelle Constitution et textes sur les élections). Les nouvelles autorités ont rapidement entrepris des réformes, amorçant la modernisation des infrastructures (construction de nouveaux hôtels et réaménagement des anciens, construction de casernes des sapeurs-pompiers dans les neufs capitales provinciales, construction d’une nouvelle ville moderne à une soixantaine de kilomètres de Libreville, création d’une nouvelle compagnie aérienne avec un équipement en aéronefs et réhabilitation de tous les aéroports du pays, relance de la compagnie de transport maritime avec équipement en navires) et la relance des services publics (intégration d’un grand nombre de fonctionnaires dans les secteurs de la santé et de l’éducation, prolongation du départ de l’âge de la retraite), ce qui contraste avec les années de stagnation sous le régime Bongo.

La transition gabonaise, dirigée par le général Oligui Nguema, se distingue par son ambition de réformer l’État et d’améliorer les conditions de vie des Gabonais. Des projets d’infrastructure ont vu le jour, avec la construction de routes (voie de contournement de l’aéroport de Libreville, routes secondaires dans tous les quartiers de Libreville et à l’intérieur du pays et, la rénovation des établissements scolaires (construction de nouvelles écoles, lycées et universités et, réaménagement des anciennes). Cette dynamique de changement contraste fortement avec les coups d’État récents en Afrique de l’Ouest, souvent motivés par des préoccupations sécuritaires et donnant lieu à des périodes prolongées d’instabilité. Le modèle gabonais, axé sur une reconstruction institutionnelle et un développement économique rapide, pourrait offrir des leçons précieuses pour d’autres pays en crise.

Le coup de la libération du 30 août 2023 représente un moment charnière dans l’histoire politique du Gabon. En mettant fin à un régime autoritaire qui avait perduré pendant des décennies, les nouvelles autorités ont ouvert la voie à une transition politique qui pourrait bien transformer le pays. Alors que l’avenir demeurant incertain jusqu’à la veille du 30 août 2023, les premières mesures prises sous la direction du général Oligui Nguema suggèrent une volonté sincère et farouche de réformer et de moderniser le Gabon. Le succès de cette transition pourrait non seulement redéfinir le paysage politique gabonais, mais offrira un modèle potentiellement inspirant pour d’autres nations confrontées à des défis similaires en Afrique.

*Emmanuel Thierry Koumba, Docteur en Sciences de l’information et de la communication, ancien étudiant du CEAN-Sciences Po de Bordeaux et Secrétaire Général du Fan club Brice Clotaire Oligui Nguema 

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Jean Jacques dit :

    Malgré son fameux doctorant,tes écrits ou tu parles tes nepties en soutenant un
    Crime coup d’état, il a un doctorat et parle de coup de libération les expressions qui n’existe pas en droit, science politique, tes putschistes ont libéré qui ou quoi ? A chaque élection au Gabon qui tue les gabonais pas vos milices en treillis dont ton olingui est le chef ?seulement les affamés comme toi,qui ne reconnaît pas la situation du pays n’a pas changé, les chômeurs diplômés sans emploi, la corruption, l’hypotisme, détournement d’argent, mensonges, augmentation de la dette.

  2. Biswe dit :

    Secrétaire Général de FAN-CLUB….c’est pas des trucs d’adolescents ça? La politique c’est sérieux, m’enfin!!!!

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