[TRIBUNE] La nouvelle Constitution du Gabon, un héritage pour les générations futures
Dans ce nouveau jet, Dr Emmanuel Thierry Koumba*, touché par le discours tenu par le président de la transition à l’ouverture, vendredi 11 octobre, du séminaire gouvernemental sur le dernier examen du projet de Constitution, appelle les différents acteurs impliqués à «transcender les intérêts particuliers pour se mettre au service de la collectivité». Pour lui, «Il ne s’agit pas seulement de rédiger un texte, mais de poser les fondements d’un pays plus juste et plus équitable pour les générations à venir»
Introduction
Alors que le Gabon se trouve à un tournant historique avec la révision de sa Constitution, le discours du Président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, résonne comme un appel au devoir envers la Nation. « Ne faites pas une Constitution pour moi ou pour ma famille, je n’en veux pas ! Faites-la pour l’avenir du Gabon, car notre pays est et restera éternel », a-t-il affirmé avec fermeté. Ce message, loin d’être anodin, remet au centre de la réflexion l’importance du caractère impersonnel de la loi, une condition essentielle pour la pérennité d’un État de droit. Je voudrais apporter quelques éclairages dans un débats qui peut rendre perplexe ceux qui ne connaissent pas bien l’environnement socio-médiatico-politique gabonais.
Le caractère impersonnel de la loi
Une Constitution, par définition, doit transcender les intérêts particuliers pour se mettre au service de la collectivité. En prenant la parole, Brice Clotaire Oligui Nguema a mis en garde contre toute tentative de personnalisation du texte. Cette posture, qui coupe court tous les débats entretenus y compris par des personnes qui peuvent jamais être citées comme des modèles, est un rejet catégorique des velléités de créer un cadre législatif taillé pour des ambitions individuelles. La loi, dans son essence, doit être universelle, applicable à tous sans exception. Cela garantit non seulement l’équité, mais aussi la solidité des institutions sur le long terme.
L’exemple cité par le Président de la Transition, sur la succession de père en fils, montre la volonté de prévenir tout retour à un système héréditaire ou monarchique. La nouvelle Constitution devra ainsi corriger les erreurs du passé tout en se projetant vers l’avenir, ce qui en fait un outil essentiel pour la construction d’un Gabon moderne et démocratique.
Quel pays pour les générations futures ?
Cette interrogation est au cœur de la démarche de révision constitutionnelle. La génération actuelle a la responsabilité de poser des bases solides pour les générations à venir. Pour nos enfants. La nouvelle Constitution doit refléter les aspirations du peuple gabonais à un avenir de justice, de paix et de développement. En ce sens, elle doit incarner un projet national, loin des intérêts partisans, pour bâtir une société où les libertés fondamentales sont respectées et où chaque citoyen peut s’épanouir.
Le discours du Président de la Transition est un rappel que le Gabon d’aujourd’hui doit préparer le Gabon de demain. C’est dans cette optique que les réformes doivent être pensées et appliquées, non pas pour répondre à des urgences immédiates, mais pour tracer une voie vers un développement durable et inclusif.
La séparation des pouvoirs et le dialogue des institutions
Un autre enjeu majeur soulevé est celui de la séparation des pouvoirs. La Constitution doit garantir une indépendance véritable entre l’exécutif, le législatif et le judiciaire. Le dialogue entre ces institutions est nécessaire pour assurer un équilibre des pouvoirs. Le Président de la Transition a souligné l’importance de la transparence et du contrôle mutuel pour éviter les abus de pouvoir, un principe fondamental dans toute démocratie.
Ce dialogue institutionnel doit se refléter dans la manière dont les réformes sont menées. L’inclusion de toutes les forces vives de la nation – les parlementaires, la société civile, les experts constitutionnalistes – est primordiale pour élaborer un texte qui reflète les aspirations profondes du peuple gabonais.
Conclusion
En conclusion, l’élaboration de la nouvelle Constitution du Gabon constitue une opportunité unique de refonder les bases de la nation. Il ne s’agit pas seulement de rédiger un texte, mais de poser les fondements d’un pays plus juste et plus équitable pour les générations à venir. C’est une responsabilité partagée par tous les acteurs politiques et sociaux, dans le respect des principes de la séparation des pouvoirs et de l’impersonnalité de la loi. Le « Gabon d’abord », prôné par Brice Clotaire Oligui Nguema, doit guider chaque étape de ce processus.
*Emmanuel Thierry Koumba, Docteur en Sciences de l’information et de la communication, Ancien étudiant du CEAN-Sciences Po de Bordeaux, Secrétaire général du Fan club Brice Clotaire Oligui Nguema (FCBCON)
0 commentaire
Soyez le premier à commenter.