De nombreux Gabonais abordent, depuis quelque temps et avec force passion la question du boycott des élections présidentielles d’août 2023, surtout après l’annonce publique de l’ouverture de la campagne d’enrôlement citoyen par le ministère de l’Intérieur le 5 mai 2023. Candidat à la suprême élection d’août prochain au Gabon et responsable général du mouvement souverainiste et anti-françafrique dénommé «The NewPower», Privat Ngomo revient ici sur les origines du boycott en vue de démontrer, à travers deux arguments principaux, son inefficacité dans un cadre politique tel que celui d’«une dictature ou d’une démocrature» comme celle du Gabon.

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Candidat annoncé à l’élection présidentielle de 2023, le responsable général du mouvement NewPower, Privat Ngomo. © D.R.

Depuis quelques temps, la question lancinante du boycott des élections présidentielles au Gabon en août 2023 est à nouveau abordée avec force passion par les citoyens de ce pays, d’autant que le ministère de l’Intérieur a annoncé publiquement l’ouverture de la campagne d’enrôlement citoyen, le 05 mai 2023.

Ce propos, certes éminemment politique, qui se veut avant tout analytique, revient sur les origines du boycott et surtout son efficacité dans un cadre politique donné. Son but est de démontrer par deux principaux arguments la nature inepte de son application dans une dictature ou démocrature comme celle du Gabon.

ARGUMENT PRINCIPIEL – historiquement, le mot boycott passé dans le langage courant vient du patronyme de Charles Cunningham Boycott (1832-1897), riche propriétaire de l’Ouest de l’Irlande qui entreprit d’expulser les fermiers mauvais payeurs de loyer qui travaillaient sur ses terres et exigeaient une baisse de 25% du loyer à cause des mauvaises récoltes qui eurent cette année-là, en 1879. Boycott subit un blocus de la part des fermiers qui allèrent jusqu’à sacrifier toute une récolte qui entraina sa ruine.  Le mot « boycott » entra alors dans le jargon commun, le 17 novembre 1880, et est compris comme le refus collectif et systématique d’acheter ou de vendre les produits ou services d’une entreprise ou d’une nation pour marquer une hostilité et faire pression sur elle. Le terme boycott peut aussi s’utiliser pour désigner le refus collectif de participer à des élections ou à des événements. Cette définition historique étant posée, restons sur le cadre politique qui intéresse le présent propos. Dans une nation de démocratie représentative où le vote a un sens, le boycott peut être efficace. En effet, si un seuil de participation électorale clairement défini garantit la crédibilité d’un scrutin, alors le boycott est efficace lorsqu’il réussit à ne pas l’atteindre. Le cas échéant, l’élection est invalidée et les tenants du boycott sont en position démocratique de force pour faire valoir leurs positions. Analysons la même arme dans une nation où règnent la dictature et le déni du vote. Procéder au Boycott au Gabon revient à servir de la soupe à la dictature installée qui se contentera même d’une participation électorale de 5% pour justifier sa victoire écrasante.

ARGUMENT HISTORIQUE – Depuis 1957, date de la toute première élection de l’Assemblée territoriale gabonaise, jusqu’aux fameuses élections législatives de 1990, le boycott n’était point une pratique politique dans notre pays. Fraichement « sorti » de la colonisation oppressante et humiliante, le peuple gabonais aspirait à la liberté, à l’autodétermination exprimée dans le libre choix du vote pour désigner ses dirigeants. En ces débuts de vie démocratique multipartite, le boycott ne se concevait pas et n’aurait jamais été accepté par une population sevrée de sa liberté d’action politique pendant près de 150 ans. Les Gabonais devront attendre en 1990, soit 33 ans plus tard après les toutes premières élections, pour découvrir le boycott politique dans la bouche d’un leader charismatique qui ne s’est jamais exprimé sur les motifs profonds de son appel. Le devoir de vérité exige à cet homme politique, encore vivant, d’expliquer à la nation gabonaise comment peut-on appeler au boycott d’un deuxième tour d’une élection législative à laquelle on a participé au premier tour ?  Alors qu’il s’est toujours retranché dans un mutisme assourdissant en refusant de présenter les motifs profonds de sa décision inique, ce leader constate pour le déplorer – peut-être – que son « arme » politique soit désormais brandie à hue et à dia par une opposition politique qui n’obtient jamais le résultat escompté en « boycottant » les élections au Gabon. Tous les boycotts pratiqués depuis 1990, loin de ruiner le système Bongo-PDG ont plutôt renforcé une dictature pourtant essoufflée et au bout du rouleau. Si les Gabonais qui souffrent déjà à l’extrême d’un régime dictatorial et assassin veulent prolonger leur calvaire indicible de 5 autres années encore, qu’ils décident donc de boycotter la prochaine présidentielle d’août 2023, et dans un même esprit de cohérence, toutes les autres échéances législatives, départementales et municipales qui s’en suivront.

Que les Gabonais apprennent que dans une dictature, le boycott est une arme INEFFICACE qui n’atteint jamais son objectif. L’argument principiel le montre, l’argument historique traduit dans notre pays depuis 30 ans le démontre.

Que les Gabonais conscients et convaincus de cette argumentation aillent donc s’inscrire nombreux sur les listes électorales pour voter le candidat de leur choix à la date indiquée.

Auteur : Ngomo Privat alias le KRSMTK pour la jeunesse gabonaise

Candidat déclaré à l’élection présidentielle gabonaise

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GR
 

5 Commentaires

  1. NGOMO PRIVAT dit :

    Que les Gabonais qui sont convaincus par ces deux argumentaires aillent s’inscrire pour ensuite aller voter au moment opportun.

    Le KRSMTK se prépare pour 2 combats :
    1- gagner dans l’urne en battant le candidat du PDG
    2- neutraliser la France officielle et des réseaux en l’obligeant de faire RESPECTER pas sa marionnette battue le VERITABLE verdict des urnes.

    Suivez le KRSMTK, votez pour lui, il sera élu et il PRÊTERA SERMENT que la France le veuille ou non, IL PRÊTERA SERMENT et EXECUTERA LE MANDAT par le peuple à lui confié.

  2. Fiona Fiona dit :

    Memoire courte. En 2018, Privât Ngomo appella au boycott des législatives… Il n’est jamais trop tard pour apprendre

  3. blaise Koumba dit :

    Aucune dictature au monde n’a été évincée par les urnes. le Gabon ne fera pas exception

  4. Désiré NGUEMA NZONG dit :

    Bonsoir,

    Je suis curieux de savoir si vous pouvez nous faire un exposé sur le sujet suivant: Cohérence, conviction et compétences en politiques publiques: le cas du Gabon. Pourriez-vous nous spécifier si le charisme est une compétence spécifique pour diriger un Etat dans le sujet traité? Et pourquoi vous êtes l’homme de la situation fondé sur un programme électoral visible à court terme. Car un mandat de cinq ans se perçoit moins aujourd’hui comme du long terme.

    Pour le moment, vous traitez du boycott électoral en dictature, une stratégie inefficace au demeurant. Je vous rassure, il n’y aura pas de boycott électoral. Les gabonais ont acquis une conscience (culture) démocratique depuis des décennies. Toutefois, l’expression de cette conscience est potentiellement peu respectée dans les urnes. Autrement dit difficile à débrouiller.

    Nous sommes un pays ouvert vers l’extérieur en raison d’une faible industrialisation de notre économie. L’UE est un partenaire privilégié. Les pays asiatiques aussi. Pour créer de nouveaux emplois tournés vers les métiers de la mer par exemple, nous avons besoins de ces partenariats. Par conséquent, il convient d’avoir une vue plus stratégique.

    Nous attendons de vous un positionnement plus lisible, plus intelligent et plus profitable à la nation si vous voulez gagnez les élections présidentielles.

    Bonne continuation.

    Cordialement.

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