Après le One Forest Summit, en mars 2023 à Libreville, et ses résultats encourageants sur les plans diplomatique, scientifique, technique, médiatique et financier, le Gabon devrait continuer à promouvoir cette diplomatie avant la COP 28 à Dubaï en novembre-décembre 2023. Déjà publiée sur Gabonreview, Nephtalie Mitogho fait le point et décline une proposition d’ouverture pour la suite des discussions environnementales et climatiques à Libreville liée à la mandature du Gabon à la CEEAC.

Entrée du One Forest Summit à Libreville, le 2 mars 2023. © Reuters – Elizabeth Pineau

 

Alida Nephtalie Mitogho est diplômée en Histoire des Relations internationales et expert en diplomatie environnementale et climatique. © D.R.

Du 1er au 2 mars 2023, Libreville, capitale de la République Gabonaise, a accueilli le One Forest Summit, conjointement organisé avec la République Française. L’histoire retiendra que les résultats obtenus sur le plan diplomatique, scientifique, technique, médiatique et financier sont très encourageants pour une première dans un pays des trois bassins forestiers tropicaux.

Le choix de Libreville pour discuter des forêts tropicales humides visait à encourager l’engagement de SEM Ali Bongo Ondimba en qualité de leader sur la question de diplomatie environnementale et climatique tant au niveau international, continental que sous-régional. Cette rencontre a permis de faire, entre autres, un bond en avant quant au financement de la préservation des forêts du Bassin du Congo grâce à l’adoption d’un document baptisé « PLAN DE LIBREVILLE ». En effet, le point principal de ce plan est la création d’un fonds doté de 100 million d’Euros soit un peu plus de 65,5 milliard de FCFA. Cet argent servira à financer un mécanisme de rémunération des pays exemplaires dans la préservation des forêts, et la sauvegarde de leurs stocks vitaux de carbone et de biodiversité. Bien que peut-être pas suffisante au regard du besoin, cette somme issue aussi bien du secteur public que du secteur privé est un fonds qui devrait servir d’argument pour mobiliser d’autres ressources à la hauteur des enjeux et des attentes socio-économiques, scientifiques et culturelles des pays abritant ces forêts et ayant consentis des sacrifices politiques et financiers pour leur conservation. Il a ici clairement exprimé l’attente des populations locales et autochtones, notamment riveraines.

Au sortir de cette édition de Libreville qui a été une opportunité supplémentaire pour la promotion de la diplomatie environnementale et climatique de la République Gabonaise, au regard du nombre de Chefs d’Etat et de hautes personnalités ayant fait le déplacement de Libreville, l’actualité gabonaise sur cette question ne peut rester silencieuse avant la 28ème Conférence des Parties (COP 28) prévue à Dubaï, aux Emirats Arabes Unis du 30 novembre au 12 décembre 2023. Avant cette rencontre internationale sur les changements climatiques, la République Gabonaise, pays assurant la présidence en exercice de la CEEAC depuis le 25 février 2023 à l’occasion de la XXIIème Session ordinaire de la conférence des Chefs d’Etat et de gouvernements tenue à Kinshasa en République Démocratique du Congo, devrait certainement organiser d’autres évènements, notamment au niveau régional en faveur de son leadership en la matière. Cette certitude est justifiée après examen du discours du Président Gabonais à Kinshasa à travers lequel, il a promis, entre autres, de consacrer son mandat à la consolidation d’un narratif commun sous régional sur la question de la préservation de la forêt. Consolidation qui, passera par la gestion durable et la transformation locale du bois, par la mise en œuvre d’un système équitable de valorisation de crédit carbone et de biodiversité.

Ce mandat sera pour le Gabon, l’occasion de réclamer au nom de la communauté, une rémunération proportionnelle aux efforts de préservation de l’environnement et de la biodiversité au bénéfice de l’humanité tout entière. C’est une unième opportunité afin de développer, à partir des acquis du dynamisme constant de cette diplomatie, une plate-forme sous régionale de formation en la matière. Ce qui contribuera non seulement à créer de l’emploi, mais aussi à propulser davantage le leadership du Gabon dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques.

Il s’agit ici de mettre en œuvre et en place des mécanismes et outils ainsi que des instruments opérationnels pour faire du Gabon un pays incontournable face aux changements climatiques sur le continent africain et au-delà d’une part et de Libreville, la ville de la diplomatie environnementale et climatique d’autre part. L’organisation à Libreville des discussions sur l’environnement et le climat ces dernières années témoigne de ce besoin pour un leadership confirmé.

L’un des évènements sous-régional de grande ampleur attendu à Libreville pendant cette mandature de la République Gabonaise et avant la COP28 serait bien l’organisation du Sommet extraordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEEAC sur les questions d’environnement et des forêts, la finance climatique, les tourbières et l’agriculture écologique. Une rencontre de la diplomatie environnementale et climatique sous-régionale recommandée par la XXIème session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement selon les sources disponibles consultés au niveau de la Commission de la CEEAC dont le siège est à Libreville. Avec l’expérience déjà acquise dans l’organisation de ce genre de rencontre, nous pouvons d’ores et déjà prévoir un grand succès pour la diplomatie Gabonaise.

Nephtalie Mitogho,

Diplômée en histoire des relations internationales, Expert en diplomatie environnementale et climatique

 

 

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GR
 

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