Le Parti radical des républicains indépendants (PARI) a livré, le 25 janvier 2025, une analyse sans concession du référendum constitutionnel de novembre 2024 et dévoilé sa vision stratégique pour les prochaines étapes de la transition. Le professeur Mesmin-Noël Soumaho, membre actif du PARI, a souligné les paradoxes de la transition menée par le CTRI, tout en appelant à des réformes électorales transparentes pour préparer l’entrée dans l’ordre constitutionnel.

Le professeur Mesmin-Noël Soumaho, membre actif du Pari, a dénoncé les paradoxes de la transition menée par le CTRI, tout en plaidant pour des réformes électorales transparentes, essentielles au retour à l’ordre constitutionnel. © GabonReview

 

Le référendum constitutionnel du 16 novembre 2024, présenté comme une étape clé du chronogramme de la transition, a laissé un goût mitigé au sein du PARI. Fidèle à son ancrage idéologique de centre gauche, le parti avait soutenu le ‘’OUI’’, estimant qu’il s’agissait d’une solution pragmatique pour sortir de la transition militaire et éviter l’incertitude d’un ‘’NON’’. «Nous avons assumé avec responsabilité notre choix pour un retour rapide à la stabilité et à l’ordre constitutionnel, malgré un contexte difficile et des critiques nombreuses», a indiqué le professeur Mesmin-Noël Soumaho.

L’assemblée lors de la déclaration du Parti radical des républicains indépendants (PARI). © GabonReview

Le professeur Soumaho a cependant pointé du doigt les nombreuses dérives observées lors de la campagne référendaire, marquée par des pratiques anti-démocratiques telles que l’achat des consciences, des votes par procuration massifs et une mobilisation orchestrée des électeurs par des moyens contestables : «Nous avons assisté à une communication biaisée, à des débats peu éclairants, et à des pratiques antidémocratiques qui rappellent les heures sombres du régime déchu», a-t-il déclaré. Ces critiques s’adressent notamment à l’immixtion de figures de l’ancien régime dans le processus et aux moyens démesurés mobilisés pour le triomphe du ‘’OUI’’.

Au-delà des résultats officiels, le PARI estime que le vote en faveur du ‘’OUI’’ reflète davantage une confiance en le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) et en son président, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, qu’une adhésion au texte constitutionnel lui-même. «C’est un texte adopté par une société fracturée entre abstentionnistes, partisans du ‘NON’ et du ‘OUI’, un texte qui n’a pas su créer une union sacrée nationale», a-t-il analysé.

Les enjeux d’une transition en quête de légitimité

Alors que le Gabon se prépare à réintégrer l’ordre constitutionnel, le PARI appelle à des réformes profondes et inclusives, notamment dans la révision du code électoral et du fichier électoral. Le parti insiste sur la nécessité de garantir la transparence et la crédibilité des scrutins à venir pour éviter les crises post-électorales.

«Le CTRI doit clarifier les dates des élections législatives et locales. Toute ambiguïté pourrait alimenter la méfiance et la frustration des citoyens», a martelé Mesmin-Noël Soumaho. Dans cette perspective, le PARI plaide pour un large rassemblement des forces patriotiques et démocratiques pour contrer les alliances conservatrices et claniques qui pourraient freiner le processus de transition.

Ce parti qui s’engage à continuer à œuvrer pour la réappropriation et la restauration du Gabon, s’est également montré critique envers la gestion actuelle du CTRI, marquée par une influence persistante des anciens apparatchiks du régime déchu. Cette proximité avec les conservateurs du PDG soulève des interrogations sur la capacité du CTRI à rompre véritablement avec les travers du passé. «Le CTRI doit clarifier sa volonté de rupture et éviter tout soupçon de collusion. La transition ne doit pas être le théâtre des compromissions, mais une opportunité historique pour refonder la République sur des bases solides», a averti Soumaho.

Le PARI se positionne comme un acteur clé de la transition, combinant pragmatisme et vigilance critique. Si le référendum constitutionnel a marqué une étape importante, le chemin vers un retour constitutionnel stable et démocratique reste semé d’embûches. En appelant à une mobilisation collective et à une réforme en profondeur des pratiques politiques, le PARI entend jouer un rôle central dans la construction d’un Gabon réconcilié et prospère. «Nous devons nous engager résolument dans cette transition avec lucidité et détermination. Le Gabon ne peut plus se permettre de manquer cette occasion de redéfinir son avenir», a-t-il conclu.

 
GR
 

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