Au Gabon, la Coalition pour la nouvelle République (CNR) se dit préoccupée par de nombreux dérapages relevés tout au long du processus de transition. Elle constate que les velléités de conservation du pouvoir par les militaires sont de plus en plus perceptibles et regrette que les espoirs suscités lors du coup d’État du 30 août 2023 se soient vite étiolés.

Des membres de la CNR, le 16 janvier 2025, dont Francis Hubert Aubame du Parti des Souverainistes-Écologistes (à gauche) et Benoît Mouity Nzamba du Parti gabonais pour le progrès. © Capture d’écran/GabonReview

 

Entre espoirs suscités lors du coup d’État du 30 août 2023 vite étiolés et appels à la candidature du président de la Transition combinés aux velléités de conservation du pouvoir par les militaires de plus en plus perceptibles à travers les déclarations et les actes posés au quotidien, la Coalition pour la nouvelle République (CNR) via le président Vincent Moulengui Boukosso se dit préoccupée par de nombreux dérapages relevés tout au long du processus de Transition. Celle qui s’était dès le début de la Transition au Gabon, positionnée comme la sentinelle de cette période exceptionnelle souligne que le président de la Transition ayant été ministre de la Défense et de l’intérieur est exclu de facto de se porter candidat à l’élection présidentielle.

Rappelant que dans son discours du 4 septembre 2023 Brice Clotaire Oligui Nguema avait promis l’organisation des élections libres et transparentes afin de rendre le pouvoir aux civils au terme de la Transition, la CNR évoque la Convention de Vienne du 22 septembre 1988 sur le droit des traités, dont le Gabon est entièrement partie prenante qui conjuguée à la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance dûment signée par le Gabon, interdisent la candidature des auteurs de changements anticonstitutionnels de gouvernement aux élections organisées pour la restitution de l’ordre constitutionnel.

Les maux perdurent

Vincent Moulengui Boukosso (centre) lisant la déclaration de la CNR. © GabonReview/Capture d’écran

«La CNR ne peut que constater l’impossibilité pour le président de la Transition de se porter candidat à la prochaine élection présidentielle», a déclaré Vincent Moulengui Boukosso qui se demande si Brice Clotaire Oligui Nguema manquera au respect du droit et trahira-t-il la parole d’honneur donnée d’un Officier Général. «La CNR constate, avec beaucoup de regret, que le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema et le CTRI s’appuient sur les anciens fossoyeurs de la République pour procéder à la restauration des institutions», a-t-il relevé estimant que ces derniers ne peuvent pas redresser les institutions tant, les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets.

La CNR constate que la misère frappe de plus en plus les couches défavorisées, que petit à petit le pays sombre dans la République de l’impunité, que sur le plan économique et financier la situation reste alarmante avec les sanctions des bailleurs de fonds, le taux d’endettement élevé, les conditions de vie précaire de la majorité des gabonais et bien plus. Elle exhorte Brice Clotaire Oligui Nguema à s’approprier l’histoire de Josué, à qui il s’identifie, s’il veut réussir la restauration des institutions. «Quant au chemin déjà parcouru dans le processus de la Transition, la CNR constate, pour le déplorer, que toutes les tares, toutes les incongruités, toutes les défaillances et toutes les insuffisances, jadis imputées au système prétendument déchu, ont refait surface avec une intensité croissante dans tous les secteurs de la vie du pays».

 

 
GR
 

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