Tournée républicaine : bienvenue à Pénioundou, dans le Sud profond
Pénioundou, petit village de quelque 200 personnes, situé à 60 km de Ndendé et à 29 km de Tchibanga, a constitué l’une des étapes de la tournée du président de la République, Ali Bongo Ondimba, dans la Nyanga.
Circonscrit dans le département de la Moukalaba, Pénioundou a eu l’agréable surprise de voir le chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, y marquer un arrêt. Pour la population de ce village, c’était vraiment inédit, dans la mesure où la route devant relier Ndendé à Tchibanga n’est qu’à leur porte alors que le pont sur la rivière Moukalaba, qui leur sert de point d’eau, a déjà été construit.
Si comme les autres villages du Gabon, Pénioundou n’a rien de particulier notamment en termes d’infrastructures et d’édifices, il reste qu’il s’agit d’un des plus vieux villages de la localité. Selon les explications de Joël Mfoubou Mbadinga, enseignant, conseiller départemental de Mougoutsi et ancien député suppléant, et de Gervais Hugues Mbouala, inspecteur du Travail, tous deux natifs de la localité, le nom de leur village signifie littéralement «Nudité d’un génie». De son côté, Ghislain Denis Ibouili, le président du conseil départemental de Mougoutsi, explique que ce nom évoque la nudité d’une enclume. A bien comprendre, cette dénomination remonte aux années 1900 et l’histoire, se transmettant de bouche à oreille, a fini par perdre ou s’enrichir de nouveaux éléments.
Toujours est-il que Pénioundou a été jadis un village prospère avec une population très chaleureuse et travailleuse. D’ailleurs, expliquent les interlocuteurs, cette population produisait beaucoup de tubercules de manioc, de bananes, de légumes et pratiquait également la petite chasse. De nos jours, ils ont presque tout abandonné à cause de la route entièrement dégradée alors qu’elle leur permettait d’aller écouler leurs productions à Ndendé ou à Tchibanga. En outre, face au conflit homme-faune, les habitants de Pénioundou ne savent à quel saint se vouer. Les éléphants dévastant les plantations et arrivent jusque dans les maisons.
Joël Mfoubou Mbadinga et de Gervais Hugues Mbouala relèvent que si Pénioundou dispose encore de ces quelques habitants qui, du reste, sont de vielles personnes et des enfants, c’est grâce au fleuve Moukalaba. «On peut dire que près de 100% des populations de ce village et de ceux environnants ne survivent que grâce à cette eau», indique un quidam ajoutant à ce propos que faute de rivière pouvant résister en saison sèche, les villages de la zone se dépeuplent.
Pénioundou n’échappe pas non plus à l’exode rural. Face au manque de travail, à l’absence de lycée, de loisirs et d’infrastructures pouvant favoriser le bien-être des populations, de plus en plus de jeunes s’exilent vers les grandes villes. «Voir le chef de l’Etat venir comme ça dans ce village est un grand espoir pour nous. En plus, la route est là. Le pont est déjà fait, il ne reste que de le traverser avec la route. La route, c’est le développement. On voit déjà un nouveau jour pour notre village», a déclaré un enseignant d’Espagnol, natif du village.
L’arrivée du président de la République dans ce village a été appréciée à sa juste valeur. «J’ai parfois vu le président à la télé. Mais aujourd’hui il est venu chez nous et il m’a salué. Je suis trop contente», a déclaré une sexagénaire de cette bourgade. «Pénioundou, petit village perdu dans le sud du Gabon. Qui pouvait croire que le chef de l’Etat arriverait ici. Qui pouvait imaginer ? Ça sonne comme un rêve pour nous. Maintenant, nous savons que nous comptons dans le Gabon et nous en sommes reconnaissants pour ce geste du président, du Chef de l’Etat», a déclaré Ghislain Denis Ibouili, le président du conseil départemental de Mougoutsi. «On est sûr que quelque chose va changer ici après ce passage», a-t-il indiqué.
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L’arrivée du président de la République dans ce village a été appréciée à sa juste valeur
Ce village connaîtra d’autres perspectives en matière de développement dans les jours à venir.