Total Gabon, sous la menace d’une grève de 15 jours
L’Onep pourrait appeler à une grève de 15 jours dès dimanche prochain si la direction générale de Total Gabon ne prend pas en compte les attentes des salariés. Tel est l’énoncé essentiel du préavis de grève transmis à l’opérateur pétrolier le 22 juin dernier.
Le siège social de Total Gabon à Port-Gentil. © Gabonreview
Dans le préavis transmis à l’opérateur pétrolier, l’Organisation nationale des employés du pétrole marque son étonnement quant à l’indifférence de celui-ci depuis la tenue des assemblées générales décisives des salariés appelant le syndicat au dépôt d’un préavis de grève. Une attitude qui amène le syndicat à conclure à un manque de volonté de la part de la direction générale à apporter des solutions aux attentes légitimes des travailleurs. «Face à ce mépris et conformément à l’appel pressant des salariés de Total Gabon, l’Onep vient de déposer un préavis de grève de quinze jours qui expire le 30 juin prochain», a déclaré le secrétaire général Sylvain Mayabi Binet. «Aussi à l’expiration dudit préavis, l’Onep se réserve-t-elle le droit de lancer une grève de quinze (15) jours dans toutes les installations où opère la société Total Gabon», écrit le syndicat.
Sur la liste des revendications à l’origine de ce différend du travail figurent 12 préalables. Outre les points relatifs à la restructuration, notamment le rejet du nouveau système de rémunération, l’indemnité d’incitation à l’adhésion à la nouvelle entité juridique, le plan de départ négocié et le bonus sur les futures cessions d’actifs, d’autres y sont inscrits. Ces derniers ont trait aux situations socioprofessionnelles et au versement de certaines primes. Le salariés sollicitent le versement d’un treizième mois, à compter du 15 décembre 2018, «comme dans d’autres filiales du groupe et d’autres entreprises sur le territoire gabonais». La mise en place d’une prime de responsabilité, l’augmentation de la prime de panier à 15 000 francs et la mise en place d’une prime pour les agents exerçant sur le site du cap Lopez sont également inscrits au titre des préalables à toute négociation.
Les points de droits du cahier de charges des salariés de Total Gabon témoignent du peu de cas de l’opérateur pétrolier concernant le respect de la législation du travail en République gabonaise. Plusieurs textes sont ainsi violés par la société pétrolière, notamment l’article 140 du Code du Travail qui interdit le traitement discriminatoire, le décret 162/PR/MTE du 7 mars 2016 qui fixe des quota en matière d’emploi de la main d’œuvre étrangère et la loi 20/2007, du 15 janvier 2008 réglementant l’activité de mise à disposition du personnel en République Gabonaise. «Actuellement, il y a utilisation abusive de la main d’œuvre étrangère à Total Gabon avec un taux d’environ 20% de l’effectif global», dénonce l’Onep, non sans rappeler que la loi fixe le quota à 10%. Concernant des postes de responsabilité occupés par les travailleurs des sociétés de mise à disposition, le syndicat exige une «valorisation des compétences des staffs Total Gabon». La non prise en compte de toutes ces revendications par la direction générale de la société pétrolière conduira inexorablement à un arrêt de l’activité pour une durée de 15 jours, à compter de dimanche prochain, indique-t-on du côté du syndicat du secteur pétrolier.
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