Torture d’un élève à Ndendé : l’auteur présumé dans les geôles de la DGR
Pour avoir séquestré et torturé un élève de 25 ans, le sous-officier de la Gendarmerie nationale, Rodrigue Body, a été placé en garde à vue dans les locaux de la Direction générale des recherches (DGR) de Mouila. Il sera présenté devant le juge d’instruction avant son déferrement probable à la prison centrale du chef-lieu de la province de la Ngounié.
L’adjudant Rodrigue Body a été arrêté le 14 février 2023 par les agents de la Direction générale des recherches (DGR) de Mouila. Il est accusé d’avoir séquestré et torturé Dan Nzahou, un élève de la classe de terminale du lycée de Mouila.
Selon le journal La Cigale enchantée, le sous-officier de la gendarmerie nationale sera présenté devant le juge d’instruction avant d’être déféré à la prison centrale du chef-lieu de la province de la Ngounié.
Les faits se sont déroulés dans la nuit du 19 au 20 janvier 2023 au camp de gendarmerie de Ndendé. L’adjudant Rodrigue Body, rentrant chez lui vers 3 heures du matin, découvre que sa petite sœur Bercia Komba a passé la nuit avec son petit ami Dan Nzahou. Ce dernier est sorti par la fenêtre à son arrivée. Le sous-officier fait tout alors pour retrouver l’amant de sa sœur.
D’après le témoignage de Dan Nzahou, diffusé en vidéo sur les réseaux sociaux, pendant qu’il était absent de sa maison, le gendarme est venu chez lui pour vouloir le prendre de force. Il est rentré dans sa chambre, a pris son uniforme du lycée qu’il a confisqué sous prétexte que Dan Nzaou avait volé chez lui et qu’il fallait que le jeune élève se présente pour s‘expliquer. « Je suis quand même allé chez lui. Il a fermé les portes et les fenêtres de la maison et a pris son pistolet automatique, il l’a chargé devant moi. Il a menacé de me tuer. Il m’a menotté et a pris sa matraque avec laquelle il m’a frappé au bas des pieds. Il a ensuite pris la rallonge pour me torturer. Puis à un moment donné, il a pris la paire de ciseaux et a voulu me couper un doigt. En me débattant, je me suis blessé. Après, il a demandé à sa sœur de se mettre à ‘’poil’’. Tous nus, elle et moi, il nous a traînés dans la cour jusqu’au domicile du préfet en nous filmant », a témoigné Dan Nzaou.
Après avoir été relâché par son bourreau, Dan Nzahou est envoyé à l’hôpital de l’Alliance chrétienne de Bongolo pour une prise en charge au regard de la gravité de ses blessures. Les parents de l’élève ont saisi les autorités locales pour que justice soit faite.
Cette affaire vient une fois de plus mettre en lumière une certaine inclination de nos agents de force de l’ordre et de défense qui usent de leur situation pour maltraiter les pauvres citoyens. Les forces de défense ont pourtant été plusieurs fois rappelées à l’ordre par les autorités au sujet de leurs comportements dans l’accomplissement de leurs missions régaliennes. C’est ainsi que le chef de l’État Ali Bongo s’était montré ferme quant à cette attitude des forces de l’ordre qui jette l’opprobre sur la profession, dans son discours à la nation du 16 août 2022. Pour Ali Bongo Ondimba, cette attitude est «inacceptable et condamnable». Et «vis-à-vis de ceux qui enfreignent la loi, qui foulent au pied la déontologie professionnelle, il faut être d’une extrême sévérité. Je veillerai à ce que ce soit le cas», avait-il averti.
3 Commentaires
Voici a défaut d’une formation encadré voici la formation des agents. Il est inconcevable de penser que le maintien de l’ordre est conçu par cet « adjudant » de cette manière. Il est déviant ce personnage avec un gout certain pour le gore et le morbide. Cela en fait froid dans le dos
Ce qui fait froid dans le dos, c’est qu’il faille attendre 1 mois après les faits, pour que cet agent soit interpelé…!
A quand le retour de la peine de mort au Gabon?