Machettes en mains, des jeunes de Port-Gentil ont terrorisé les habitants de certains quartiers réputés de la ville, vendredi. D’aucuns ont évoqué une guerre de gangs ayant finalement donné des idées bien plus sombres à ces jeunes ultra-violents qui séviraient régulièrement dans la capitale économique gabonaise. Ces «microbes» à la gabonaise ont fièrement revendiqué leur esprit criminel. Plusieurs ont été arrêtés. Quand la jeunesse délinquante défie ouvertement le pouvoir militaire.

Image purement illustrative. © reporterdafrique.com

 

Au Gabon, l’euphorie de la célébration de la première fête de l’indépendance sans les Bongo au pouvoir a cédé la place à la stupeur en cette période de Transition pourtant pacifique. A Port-Gentil, des jeunes armés jusqu’aux dents et exhibant fièrement des machettes qu’ils assénaient à n’importe qui sur leur passage, ont semé le chaos en quelques heures. A l’instar des «microbes» d’Abidjan ou des «Bébés noirs» de Brazzaville, ils ont fait parler d’eux et pas qu’un peu, tant ils se sont filmés à visage découvert et posté leur vidéo devenue virale sur la toile. «Y a pas quelqu’un ! on tue !», ont fièrement lâché ceux que les militaires au pouvoir n’effraient visiblement pas. La lecture de la rubrique «Faits divers» de GabonReview pourrait en dire long.

Du sang, des cris, de l’extase

A Port-Gentil, il ne se passe pas une semaine sans que médias et réseaux sociaux ne fassent état d’agressions, vols, viols attribués à de jeunes délinquants parfois mineurs. Déscolarisés pour la plupart, nombreux d’entre eux se réclament du 4e arrondissement de la commune capitale économique du pays.  Dans leur manifeste vidéo devenue virale ils n’ont pas hésité à présenter au monde entier «le plus grand bandit de Port-Gentil». Vraisemblablement lucides bien que présentant des signes de consommation abusive des stupéfiants, ils semblaient se vanter d’un exploit, revendiquant avec ferveur leur esprit criminel. Une autre vidéo, elle aussi largement partagée sur les réseaux sociaux dans le même timing, laissait découvrir un autre jeune sauvagement agressé à la machette, le bras littéralement sectionné.

L’objet de leur extase ? Des commérages récurrents expliquent qu’au départ, il était question d’une guerre de gangs. Le gang du 4e arrondissement qui a semblé crier victoire, se serait vengé après que le gang du 2e arrondissement ait sauvagement amoché un des leurs : vu dans  l’autre vidéo virale. N’ayant pas trouvé leur cible dont ils auraient par ailleurs saccagé la maison, ils ont décidé, en rentrant chez eux dans le 4e arrondissement, de massacrer ce qu’ils trouvaient sur leur passage : humains et biens. «C’était impressionnant, c’est du jamais vue dans Port-Gentil», a commenté un témoin oculaire à côté de plusieurs internautes criant à l’horreur alors même que des militaires dirigent la ville de Port-Gentil.

Terreau de la violence ?

Mais surtout, que la Police judiciaire y a récemment lancé une traque contre les braqueurs. L’on est d’ailleurs tenté de s’interroger sur les résultats de cette traque après les événements du 23 août.

Le lendemain, 24 août, les autorités du pays ont annoncé que les Forces de défense et de sécurité ont mis aux arrêts «une trentaine de ces voyous». Dans la même veine, les autorités civiles et locales ont été instruites de rechercher, arrêter et traduire en justice toutes les personnes liées de près ou de loin à ces actes ; d’assurer la plus grande publicité des arrestations en publiant les identités et images des délinquants ; de tenir sans délai les audiences pénales.

Mais aussi, d’appliquer la loi avec la dernière vigueur dans les jugements et de mettre en place des patrouilles inter forces afin d’assurer la permanence de l’ordre public et de la quiétude sociale. La responsabilité pénale des parents des délinquants mineurs impliqués dans cette affaire sera, elle aussi, engagée. Mais déjà, bien de questions taraudent les esprits : ayant déjà une réputation de ville frondeuse sur le plan politique, la Cité pétrolière est-elle en train de devenir le terreau de l’insécurité ? La délinquance à Port-Gentil est-elle la conséquence de la croissance économique puis de la crise et de la cherté de la vie dans la cité pétrolière ? Faut-il avoir peur de vivre à Port-Gentil ?

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Gayo dit :

    Ne vaut-il pas mieux de rétablir la peine de mort, d’autant plus qu’on a du mal à traiter les prisonniers comme des êtres humains. Ce que vivent les détenus dans nos prisons est pire que la mort. Certains quand ils ressortent sont des animaux féroces qui en veulent a toute la société.

  2. Gayo dit :

    C’est quand même bizarre, comme si on avait été en guerre. « les microbes » et « bébés noirs » sont arrivés en situation de guerre. Et si c’était un test de ceux qui veulent voir Oligui tomber? Opianga par exemple qui a de grandes ramifications dans le domaine du grand banditisme au Gabon. Il y a des gens que Oligui doit mettre hors d’état de nuire le plus tôt possible.

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