Tensions à la mairie de Libreville : Christine Mba Ndutume tanse les syndicalistes

Deux jours après la rencontre convoquée par le ministre de l’Intérieur, le maire de la commune de Libreville a réuni ses collaborateurs et maires d’arrondissements pour évoquer la situation qui prévaut au sein du Conseil municipal depuis plus d’un an. Dans sa démarche, Christine Mba Ndutume, qui a tancé les agents municipaux en grève, a appelé à la reprise du cours normal du fonctionnement de cette institution par l’observation des textes qui le régissent.

Christine Mba Ndutume s’exprimant le 5 avril. © D.R.
«Il est urgent de reprendre le cours normal du fonctionnement de notre institution par l’observation (des) textes qui régissent son fonctionnement», a déclaré le 5 avril, le maire de la commune de Libreville. Au regard de la situation qui prévaut depuis l’entrée en grève des agents municipaux et deux jours après la rencontre convoquée par le ministre de l’Intérieur, Christine Mba Ndutume s’adressait pour ainsi dire, à ses collaborateurs et maires d’arrondissements pour rendre effectif la reprise du travail sur l’ensemble des services municipaux. Prônant le respect des textes qui régissent le fonctionnement de la Mairie de Libreville, Christine Mba Ndutume a, au regard du climat délétère, taxé certaines organisations syndicales de va-t-en-guerre.
«La grève est pour eux l’option retenue», a-t-elle déclaré disant avoir entrepris, depuis son arrivée à la tête du Conseil municipal de la commune de Libreville, des actions pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des agents municipaux à l’instar de l’accélération de l’audit des ressources humaines et la convocation de la Commission administrative et paritaire (CAP). L’organe de gestion des carrières des agents municipaux «ne s’était plus tenu depuis 16 années». «Nous avons relevé lors de la convocation de la CAP que 6 syndicats sur 8 ont refusé d’y participé», a informé le maire de Libreville qui dit avoir convoqué par la suite, une séance de travail avec ces derniers.
Le protocole d’accord récusé
L’idée, a-t-elle expliqué, «aplanir les différends et voir comment aborder ensemble la situation des cahiers des charges». À l’issue des travaux, une commission ad hoc a été mise en place pour la négociation avec à la clé, la signature d’un protocole d’accord. «En dépit des avancées réalisées, ce protocole d’accord a par la suite été récusé par ces mêmes partenaires sociaux qui l’avaient pourtant signé et paraphé», a fait savoir le maire indiquant que cette récusation les a conduits à solliciter la médiation de «la tutelle gouvernementale». La médiation conduite par le gouverneur de la province de l’Estuaire commis par le ministre de l’Intérieur, a-t-elle indiqué, a donné lieu à la signature d’un procès-verbal par les deux parties.
Au nombre des points à traiter à court terme selon ce procès-verbal, la mise en place effective du nouveau système de rémunération des agents municipaux ; le retour des fonctionnaires dont la présence dite irrégulière est constatée et avérée, vers leurs administrations d’origine ; la promotion subséquente des agents municipaux aux principaux postes de responsabilité au sein de l’administration municipale. Pour ce qui est du point sur le nouveau système de rémunération, précise le maire, un arrêté portait création et désignation des membres de la commission ad hoc. Alors que ses travaux ont été lancés le 16 mars pour que les travaux se tiennent tous les mardi et jeudi dès le 21 mars, «ils n’auront pas lieu, car les représentants des syndicats exigeront de nouveaux préalables».
L’épée de Damoclès sur la tête des grévistes ?
Notamment, l’exigence du départ des fonctionnaires en situation dite irrégulière ; la prise et la signature d’un arrêté de nomination pour la promotion des agents municipaux aux principaux postes de responsabilités. «Ces préalables seront leurs raisons du refus de poursuivre ces travaux et la menace d’une nouvelle grève générale illimitée», a expliqué Christine Mba Ndutume assurant que les syndicalistes ont opté pour des méthodes peu orthodoxes en violation des textes en vigueur ayant pour effet la perturbation des mairies et opérateurs économiques.
Si elle a indiqué que l’aboutissement des sollicitations des agents municipaux ne s’exécutera qu’en fonction des délibérations du Conseil municipal et des recommandations du gouvernement, elle a rappelé que le droit de grève est encadré par des textes dont elle a rappelé les principales dispositions à respecter obligatoirement. Elles vont de l’observation du service minimum à l’engagement de la responsabilité civile et pénale des membres du bureau des syndicats en grève en cas de dommages causés aux personnes ou aux biens en passant par la non-rémunération des jours de grève et la nécessité d’épuiser toutes les voies légales de négociation.

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