Scène insolite ce jeudi 21 septembre au palais présidentiel gabonais où Jean Ping, grande figure de l’opposition sous Ali Bongo, était reçu  par le général putschiste Brice Clotaire Oligui Nguéma : tapis rouge, honneurs militaires, épées et saluts d’apparat étaient déployés pour l’occasion, témoignant de la volonté affichée par la junte d’ouvrir un dialogue avec ses plausibles adversaires politiques. Objectif : mener à bien la transition promise après l’annulation controversée de la dernière élection présidentielle.

L’opposant Jean Ping et le général Oligui Nguema, le jeudi 21 septembre 2023 au palais présidentiel de Libreville. © Présidence du Gabon

 

C’est le tapis rouge qui a été déroulé ce jeudi 21 septembre au palais présidentiel gabonais pour accueillir Jean Ping. Haie d’honneur et garde républicaine au garde-à-vous : le cérémonial habituellement réservé aux chefs d’État étrangers a été sorti pour honorer le challenger du clan Bongo, vaincu dans les urnes en 2016 selon la Cour constitutionnelle mais qui s’estime victime d’un hold-up électoral.

© Présidence du Gabon

Accompagné d’une délégation de poids comprenant quelques-uns de ses plus fidèles lieutenants ayant chacun reçu une poignée de main du général putschiste, M. Ping a ainsi été accueilli avant que les discussions à huis clos ne commencent avec le général Oligui Nguéma. Au menu : l’avenir politique du Gabon après l’annulation contestée du dernier scrutin présidentiel.

S’il a voulu rassurer son hôte sur la volonté d’ouverture et de consensus national de l’armée, le général Oligui Nguéma n’a pas caché sa détermination à mener tambour battant la transition promise. Conscient des immenses attentes d’une population meurtrie par des décennies de crise, le nouvel homme fort de Libreville a plaidé pour une refondation rapide des institutions gabonaises. Il n’a pas manqué, comme tous ces temps-ci, à décliner les priorités des militaires, notamment la nécessité d’agir vite et bien, en apportant satisfaction aux besoins les plus urgents des Gabonais. Signalant à ce sujet «qu’il compte organiser une conférence nationale devant associer toutes les forces vives à la décision, en arrêtant par exemple la durée de la Transition et les grands axes de ce qui se fera durant toute la période de la transition. Le chef du CTRI a invité Jean Ping et les siens à apporter leur expertise et à intégrer les organes de la Transition, en y apportant leur savoir-faire », indique un membre de la délégation accompagnant Jean Ping.

De son côté, Jean Ping n’a pas manqué d’éloges sur le «sursaut salvateur» de l’armée, se disant prêt à apporter son expérience aux côtés de la junte pour peu que celle-ci fasse appel à ses services. Répondant aux questions de la presse présidentielle, l’opposant a exprimé, selon des témoins, être venu saluer et féliciter le général Oligui Nguema.

Cette rencontre au sommet scelle en tout cas la réconciliation inattendue entre le pouvoir militaire et ses opposants les plus farouches. Une alliance de circonstance dictée par le seul intérêt du Gabon ? L’avenir tranchera.

 
GR
 

11 Commentaires

  1. SERGE MAKAYA dit :

    AKIBA mon fils Brice Clotaire Oligui Nguéma. AKIBA MILLE FOIS…
    Que Nzame te protège mon fils. Merci aussi au président élu Jean Ping d’avoir accepté l’invitation du président de la Transition.
    QUE NZAME BÉNISSE LE GABON. AKIBA.

    • SERGE MAKAYA dit :

      Je n’aime pas quand vous écrivez ça : » général putschiste ». Mon fils Brice Clotaire Oligui Nguéma n’est pas un VOYOU. le mot PUTSCHISTE a une connotation très péjorative. IL A FALLU CE COUP D’ÉTAT POUR NOUS DÉBARRASSER ENFIN D’ALI CACA BONGO ET DE SON CLAN… POUR TOUJOURS…
      NOUS L’ESPÉRONS EN TOUT CAS. A NTARE NZAME !!!

  2. Serge Makaya dit :

    Mes enfants de Gabonreview, pourquoi vous écrivez « scène insolite » ? A Ntare Nzame ? Jean Ping, et même mon petit frère Père Mba Abesssole, méritent que l’on fasse une cérémonie spéciale pour eux, parce qu’ils ont gagnés leur élections présidentielles. Ils sont 2 PILLIERS, 2 ANCIENS, 2 SAGES qui peuvent encore être UTILES pour notre pays. ne les négligeons surtout pas. A Ntare Nzame !!!

    Mon petit frère Brice clotaire Oligui Nguéma, il faut que tu confies une responsabilité aussi à ces deux SAGES de notre pays. Ils seront toujours UTILES pour notre pays. Que Nzame les bénisse et bénisse leurs familles respectives. Vive le Père Paul Mba Abessole, vive Jean Ping, vive mon fils Brice Clotaire Oligui Nguéma, président de la Transition, vive le Gabon LIBRE.

  3. Mabele dit :

    C’est très troublant cet épithète de « Putschiste » affublé au Général Oligui Nguema et répété plusieurs fois dans un si court article.
    A vous lire on dirait qu’il n’est plus le président de la transition mais un simple putschiste qui aurait interrompu un  » superbe  » processus électoral puisque vous parlez même de « l’annulation contestée du dernier scrutin présidentiel  »
    Ah! Oui contesté par ONDO OSSA mais applaudi par le peuple autrement dit par la majorité. Franchement quels moyens avait ce candidat déclaré officiellement battu pour inverser le verdict.
    Produisez nous quelques articles de prospective sur les systèmes institutionnels qui nous éviteront à l’avenir la concentration des pouvoirs sur une seule personne afin d’éradiquer le népotisme, la corruption, les détournements de fonds ! La paresse et l’ivresse du pouvoir !

    • La Rédaction dit :

      C’est pas péjoratif.
      DÉFINITION :
      Putsch
      (nom masculin)
      Soulèvement, coup de main d’un groupe politique armé, en vue de prendre le pouvoir.

      Putschiste
      (nom et adjectif)
      Personne qui organise un putsch ou qui y participe.

      Un putsch contre-révolutionnaire.

  4. Yann Levy Boussougou-Bouassa dit :

    On salue tous l’acte posé posé par les militaires (je garde tout de même les yeux grands ouverts en mâchant ma noix de cola pour observer la suite), mais on est bien obligé de reconnaître qu’il s’agit d’un putsch, fût-il affublé de l’épithète « salvateur ».

    Pour le reste, j’ai remarqué que certains ici veulent faire de gabonreview un journal pro pouvoir ou contre le pouvoir, selon la tendance. C’en est assez de thuriféraires ou de critiques pavloviens. Dans ce « Gabon nouveau », il faut souhaiter que la presse soit capable de relater les faits sans faire appel à ses émotions.

Poster un commentaire