L’affaire Sylvia et Noureddin Bongo Valentin a une nouvelle fois défrayé la chronique, la semaine écoulée avec la sortie des avocats de l’Etat gabonais, constitués en partie civile. Ceux-ci indiquaient qu’il y a assez d’éléments de preuve pour la tenue d’un procès inévitable plutôt qu’un non-lieu dans ce dossier. Une déclaration ayant fait réagir Maître Gisèle Eyue-Bekale, avocat au Barreau du Gabon, conseil des membres de la famille du président déchu, Ali Bongo. «Les conseils de l’Etat gabonais dénaturent les faits et portent à la connaissance du public une information volontairement inexacte», a-t-elle fait savoir.

Maître Gisèle Eyue-Bekale, avocate au Barreau du Gabon, conseil de la famille d’Ali Bongo. © GabonReview

 

Docteur en droit et ancien membre du Conseil de l’Ordre des avocats du Gabon, l’avocate de Sylvia et Noureddin Bongo Valentin, Gisèle Eyue-Bekale, n’a pas apprécié la sortie des conseils de l’Etat gabonais, s’agissant du dossier opposant ces deux membres de la famille du président Ali Bongo à l’Etat. Les conseils de l’Etat gabonais indiquaient que les accusations de détention arbitraire ne tiennent pas. Ils rappelaient en outre que les prévenus sont placés sous mandat de dépôt dans le cadre d’une instruction ouverte pour des infractions graves, notamment le détournement de deniers publics, la corruption, le blanchiment d’argent, le faux et usage de faux, ainsi que le recel.

Apportant des précisions, Maître Gisèle Eyue-Bekale explique qu’«il est de notoriété publique et de droit que madame Sylvia Bongo a été placée sous mandat de dépôt le 12 octobre 2023 pour faux et usage de faux, blanchiment de capitaux et recel». L’avocate poursuit relevant qu’«en affirmant, comme ils l’ont fait, que le mandat de placement en détention préventive est intervenu le 23 octobre 2023, les conseils de l’Etat gabonais dénaturent les faits et portent à la connaissance du public une information volontairement inexacte».

«Un procès inéquitable et éminemment politique»

Ce qui lui fait dire et avec force que «le délai de 6 mois pour renouveler la détention de madame Sylvia Bongo est dépassé depuis le 12 avril 2024». «Nous sommes donc en présence d’une privation de liberté injustifiée», a-t-elle déclaré, non sans souligner que «les faits de faux et usage de faux, blanchiment de capitaux et recel sont des infractions qualifiées de délits et relèvent de la compétence du tribunal».

Eu égard à cette observation, l’avocate estime qu’«affirmer qu’en matière criminelle la détention peut aller jusqu’à 24 mois dans le cas de Sylvia Bongo, c’est faire preuve d’une erreur manifeste d’appréciation des faits et partant une erreur de droit». «Le droit de toute personne détenue, de recevoir les visites ne se limite pas aux seules autorités consulaires. Il s’étend aux avocats, aux parents et amis. En interdisant à ces derniers de rendre visite à Sylvia et à Noureddin Bongo, l’Etat gabonais porte atteinte aux droits de l’homme, au respect de la vie privée et familiale», a fait remarquer le conseil de ces membres de la famille d’Ali Bongo.

Alors que les conseils de l’Etat ont insisté  sur le fait qu’à ce jour, aucun mandat de dépôt n’a dépassé les délais légaux, qu’ils sont détenus à la prison centrale de Libreville, conformément aux articles 134, 135 et 136 du Code de procédure pénale, que leurs droits sont respectés et qu’ils reçoivent régulièrement la visite des autorités consulaires, maître Eyue-Bekale s’offusque et dénonce «les violations graves et répétées des droits de la défense qui jalonnent la procédure depuis septembre 2023», ainsi que «les interventions publiques de personnalités politiques» qui donnent «l’allure d’un procès inéquitable et éminemment politique».

Pour l’avocate, «ceux qui pensent le contraire doivent changer de lunettes et sortir de la naïveté». Ce qui l’amène à souligner qu’«il faudra beaucoup de courage aux magistrats pour rendre non pas service mais la justice. Et c’est tout l’enjeu».

 
GR
 

6 Commentaires

  1. Jean Jacques dit :

    Madame,il faut saisir le comité des droits de l’hommes de l’onu, les auteurs méritent la CPI.

  2. De Kermadec dit :

    Dans cette affaire, les partisants des BONGO et les oppsants de cette « tribu » s’accusent mutuellement de mensonges, d’escroquerie, qui a raison, qui à tord, tous ces gens ne veulent voir et entendre que ce qui les arrangee. Une chose est certaines, c’est que certains BONGO ont commis d’atroces faits, condamnables par la loi mais ejterrés par des juges à la botte des BONGO (par opportunisme ou aveuglement); il y a fort à parier qu’il en sera de m^me avec ce nouveau gouvernement et les responsables de ce gouvernement ou leurs soutiens jureront, la main sur le coeur, que tout changera (dans le bon sens) il n’y a qu’eux pour croire cela. Quelque soit le pays, tout responsable du nouveau parti « arrivant » promette la « lune et dans le concerte, on voit ce que cela donne: c’est le changement dans la continuité, parfois, on améliore le pire; bref, le cas de Sylvia BONGO et de Noureddin n’est qu’un cas pazrmi tant d’autres et ils doivent être jugés comme tout citoyen surtout qu’ils n’ont plus aucun pouvoir; ils sont redevenus de simple citoyens; fini la belle vie, les dépenses avec l’argent détourné à leur profit, etc….; etc…..Un point, un trait

  3. axel MBALLA dit :

    Il y a un enseignement majeur à en tirer. A l’avenir tous les autocrates qui se succederont au pouvoir, affieront les positions de leurs familles toujours éprises de prédation dès que l’on tient les rênes du pouvoir.
    Il est vrai vrai que cette dame a le droit dêtre défendue, mais l’épaisseur de ses crimes économiques lui collent aux mains comme de la glue…à elle et son fils, président devenu avant l’heure, et de son temps.
    Un si petit pays, riche et ingouvernable, vous rendez-vous compte!
    Qui le dirigera pour l’intérêt véritable des gabonais?

  4. Jean Jacques dit :

    Peuple il faut faire très très attention pour choisir le président du Gabon, quelqu’un qui poinarde sa famille, qui l’a fabriqué, demain, il va tuer n’importe quel citoyen.Les citoyens (enseignants, journalistes, étudiants, chercheurs,,chômeurs, syndicalistes, les lanceurs d’alerte) tous sont Kidnappé, séquestré,torturé jusqu’à la mort au Gabon, oligui a le courage dire qu’il est défenseur des droits de l’homme, je ne sais si réellement oligui connaît ce concept droits de l’homme?
    Lors de son interview avec les journalistes de rfi,il dit Ali Bongo ne saignait plus à cause de son AVC,qui a fait de lui général? MANGAGA MOUSSAVOU? LACRUCHE?3M?SYLVIA?ASSELE?NGARI ou Pascaline?
    Oligui accuse Mme Sylvia et son fils de falsifié l’assinature et le cachet du Président Ali.

  5. FINE BOUCHE dit :

    Pour le CTRI pas de commission Réconciliation/Justice pour le peuple que la réclamait à corps et a cri, hors-mi pour Ali libre des ses faits et gestes et justice pas encore énoncée pour sa femme et son fils.

  6. Lavue dit :

    Quand un régime à trop duré, ça finit comme ça et c’est bien mérité pour Sylvia BONGO la Française devenue après sa chute.

    Vous vous rendez compte des têtes qui dirigeaient le pays. Des personnes minables. Regardez encore les vidéos et voyez comment cette dame, telle une future veuve noire, se comportait autour de son mari, le tremblait partout comme une bête de cirque. Regardez la vidéo à Londres où elle l’a abandonné à une autre dame pour l’aider à monter les marches, tout le caractère méchant de cette dame y apparaît. Un mari moribond, qui a gravement rabaissé l’image du Gabon et une femme sans culturelle africaine, sans réel sentiment humain, uniquement assoiffée de pouvoir s’est crue dans son pays conquis, elle devenait calife à la place du calife.

    Savez-vous combien des gens cette dame et son fils NOurredin ont envoyé arbitrairement en prison? Demandez à la Laccruche Allianga, il en sait quelque chose.

    OLIGUI à frappé un coup dans les fourmilières pour mettre fin au désordre chronique à la tête du pays. C’est ce qui pouvait arriver de mieux au pays. Les BOONGO étaient trop nuls et ça s’est vu durant tout le règne d’ALI. Cette famille après la mort du patriarche n’a jamais été à la hauteur de la tâche. Et que reste-il souvent à ces gens là: la gabegie et la méchanceté en vers les critiques.

    Il n’y a aucun procès politique, c’est le procès de grands délinquants à la tête de l’Etat. On ne doit pas tromper le peuple cette fois-ci. Les avocats sont dans leurs rôles, tant pis, ils sont payés pour ça. Mais le peuple sait que ces gens méritent bien de répondre de leurs actes ignobles et repréhensibles, les enquêtes doivent prendre le temps que cela nécessite pour mieux comprendre et éventuellement appréhender tous les complices de ces crimes. Personne ne devrait dicter au Gabon le temps qu’il faut pour cela.

    Enfin Sylvia et Nourredin découvrent eux aussi le revers de la médaille et c’est bien dabs la vie de connaître cela. Il est important de savoir rester à sa place, et comprendre qu’un pays d’adoption n’est pas une terre conquise.

    Il n’ y a aucune urgence à sortir ces grands délinquants de prison, en tous cas le peuple Gabonais dans sa grande majorité n’est pas pressé de les voir dehors.

    Quand on veut faire des bêtises, il est mieux de retourner dans son pays d’origine pour le faire et espérer bénéficier de sa justice. Mais si on se passe pour Gabonais, c’est la justice gabonaise qui décide et non celle d’une puissance colonisatrice, donneuse de leçons de surcroît. Ces temps sont passés. Les gens ne l’acceptent plus.

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