Pour la construction de ses 18 stations-service à travers le pays, la filiale de Gabon Oil Company (GOC), spécialisée dans la distribution des produits pétroliers, a dû se résoudre à passer un accord avec une entreprise de BTP locale. Il faut dire qu’aucune banque n’a souhaité lui faire confiance pour la mise en œuvre de son plan de développement jugé peu rentable, voire «trop social».

Pour la construction de ses 18 stations-service à travers le pays, Gab’Oil bénéficie du coup de pouce d’une entreprise de BTP gabonaise, LRC, qui a accepté de prendre le risque. © D.R.

 

Ce qui était au départ une solution de fortune s’est finalement révélée comme la meilleure option que la société dirigée par Louis Gaston Aubame aurait choisie. C’est, en tout cas, le sentiment de beaucoup au siège de Gab’Oil à Libreville. Spécialisée dans la distribution des produits pétroliers et gaziers, la filiale de GOC a signé en juin dernier, soit cinq mois après l’arrivée de son directeur général actuel, un accord avec Le Roi des chantiers (LRC), une entreprise de BTP gabonaise ayant acquis plusieurs marchés publics ces derniers mois. Celle-ci s’est engagée à l’accompagner dans la mise en œuvre de son plan de développement visant principalement la présence de Gab’Oil dans les 9 provinces du pays.

En clair : LRC construira les 18 stations-service que le marketeur a prévu d’ouvrir dans une quinzaine de localités différentes, conformément au plan de développement élaboré dès février dernier avant d’être validé aussi bien par le président de la Transition que par la tutelle. Un plan dont l’ambition, en réponse aux attentes des plus hautes autorités du pays, est de faciliter l’accès aux produits pétroliers des populations vivant dans des zones dépourvues de stations-service. Et c’est peut-être de là que vient la réticence des établissements financiers auxquels Gab’Oil a présenté ses projets.

Un plan peu rentable ?

Une source ayant fait partie des négociateurs confie en effet à GabonReview qu’aucune banque n’a souhaité financer ledit plan, le jugeant peu crédible, voire «trop social» et donc peu rentable. Dès lors, connaissant cette réalité, pourquoi LRC a-t-elle décidé de s’engager aux côtés de la société étatique ? La société de BTP aurait-elle proposé les tarifs les plus bas du marché ?

En réalité, il n’en est rien. Le deal passé entre les deux parties est un des plus rarement expérimentés au niveau national. Disposant d’une logistique importante pour la réalisation de travaux d’envergure, LRC supportera elle-même les coûts liés à la construction des 18 stations-service. Une sacrée prise de risque donc. D’autant plus que Gab’Oil connaît jusqu’à ce jour d’importantes difficultés financières du fait du management pour le moins approximatif des prédécesseurs de l’équipe dirigeante actuelle. Comment la société de Louis Gaston Aubame compte-t-elle donc payer ? Au cabinet du DG, une autre source explique que «le remboursement se fera dès la mise en exploitation des infrastructures».

«Un cas d’école»

Si l’opérateur national de distribution des produits pétroliers peut se réjouir de cet accord peu commun, il montre surtout que de tels deal sont possibles face à la réticence des banques, y compris vis-à-vis des sociétés publiques dont la situation financière est peu reluisante comme c’est le cas pour la filiale de GOC. «C’est inédit de voir un opérateur économique gabonais préfinancer une société publique pour la mise en œuvre de son plan de développement. C’est la première fois que ce type de partenariat se fait, et c’est ici la valorisation des entreprises locales comme souhaité par les plus hautes autorités de la République. Ce deal gabono-gabonais avec Le Roi des chantiers est à saluer et devrait être un cas d’école», commente un cadre de Gab’Oil.

 
GR
 

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