Abondamment partagée sur les réseaux sociaux et les plateformes de communication numérique, l’analyse du Pr Viviane Madeleine Ondoua Biwolé, experte en question de gouvernance et directrice du Programme de formation en politique économique (GPE) à l’Université de Yaoundé II au Cameroun, tend à présenter la récente opération de rachat anticipé de l’Eurobond 2025 du Gabon comme un des faits majeurs ayant, selon elle, «amplifié la situation économique critique de la Cemac».

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Pr Viviane Madeleine Ondoua Biwolé. © D.R.

C’était pourtant un succès au sujet duquel les autorités de Libreville avaient assuré qu’elle visait à alléger la charge de la dette extérieure en renforçant la résilience financière du pays. L’opération de rachat anticipé de l’Eurobond 2025 n’aurait pas fait du bien à la sous-région de l’Afrique centrale. C’est, en tout cas, ce qu’il ressort de l’analyse du Pr Viviane Madeleine Ondoua Biwolé intitulée « Situation critique en zone Cemac : l’épée de Damoclès brandit par le FMI« , partagée abondamment sur les réseaux sociaux et les plateformes de communication numérique.

Experte en question de gouvernance, la directrice du Programme de formation en politique économique (GPE) à l’Université de Yaoundé II au Cameroun compte cette initiative parmi les quatre faits majeurs ayant amplifié la situation économique de la Cemac, à l’instar du faible rapatriement des recettes d’exportation des entreprises extractives en activité dans la sous-région ou du reprofilage de la dette du Congo. «Bien que cette initiative puisse soulager la pression sur la dette nationale tout en renforçant la confiance des investisseurs dans les instruments financiers du pays, il n’en demeure pas moins que le timing choisi, relatif à la baisse des réserves extérieures, suscite des préoccupations et contribue à fragiliser la position extérieure de la sous-région. En effet, cela soulève des questions critiques sur les compromis entre la réduction de la dette et l’investissement domestique, qui sont essentiels pour une croissance économique durable. Le remboursement anticipé de l’Eurobond gabonais, alors que les réserves de la sous-région sont en baisse, représente un risque important pour la stabilité économique de la Cemac», juge l’universitaire.

Indiquant que son analyse vise simplement à «dresser un état des lieux préoccupant de la situation économique de la sous-région», Pr Viviane Ondoua Biwolé souligne néanmoins l’urgence de mener des réformes structurelles appropriées dans le but de stabiliser l’économie en zone Cemac. Aussi invite-t-elle les dirigeants à un engagement fort en vue de débloquer les appuis budgétaires du FMI. Elle appelle également à une réflexion collective et des solutions durables impliquant les chercheurs, les professionnels et les décideurs politiques pour surmonter les défis actuels. «Qu’on le veuille ou non, les jours, mois et années à venir seront marqués par des turbulences, et il est crucial d’éviter la double tentation de minimiser la situation et de permettre des dérapages budgétaires susceptibles de fragiliser davantage la stabilité macroéconomique de la sous-région», prévient-elle.

 
GR
 

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