Sécurité : L’Unsac en conclave à Libreville
La 41e réunion ministérielle du comité consultatif permanent des Nations-unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale (Unsac), s’est ouverte le 23 novembre dernier, à Libreville.
Les experts des pays membres de la Communauté des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) se réunissent du 23 au 27 novembre 2015 à Libreville afin de définir le niveau d’engagement de leurs pays dans les domaines de la paix, de la sécurité, de la stabilité politique et institutionnelle, des violences électorales, de la piraterie maritime, de la prolifération des armes légères et de petit calibre, du braconnage, du trafic des drogues, etc. Dans ce contexte, les participants à cette 41e réunion feront un état des lieux de ces menaces. Ils passeront en revue les efforts déployés pour y faire face. Cette réunion se tient sous la coordination du Bureau régional des Nations-unies pour l’Afrique centrale (Unoca), en collaboration avec le ministère des Affaires étrangères.
Ouvrant les travaux, la représentante du ministère des Affaires étrangères, de la Francophonie et de l’Intégration régionale, Mireille-Sarah Nzenzé, a indiqué que «la problématique de la propagation des armes légères sous tous ses aspects constitue encore dans notre sous-région, une menace permanente pour la paix, l’accélération des processus démocratiques et de développement socio-économique». A ses yeux, ceci «ne cesse de miner grandement la capacité de notre sous-région à assurer la bonne gouvernance et l’environnement sécuritaire propice à un développement durable».
La note officielle de l’Unoca souligne que l’un des moments forts de cette 41e réunion sera «sans doute l’examen et l’endossement politique du projet de stratégie intégrée de lutte contre le terrorisme et la prolifération des armes légères et de petit calibre en Afrique centrale». Fruit d’un travail effectué lors d’ateliers thématiques, cette stratégie est considérée comme l’une des manifestations concrètes de la volonté des Etats membres de l’Unsac à prendre à bras-le-corps la problématique du terrorisme. «Elle s’inspire de la stratégie anti-terroriste mondiale des Nations-unies et s’inscrit dans le contexte particulier de la lutte contre Boko Haram dont les attaques récurrentes au Cameroun et au Tchad avaient fait l’objet d’une «Déclaration» lors de la 39e réunion de l’Unsac à Bujumbura (Burundi) en décembre 2014», note le texte de l’Unoca. En cela, Mireille-Sarah Nzenzé a souhaité que la sous-région fasse le diagnostic des causes profondes de ces conflits en vue d’y apporter des solutions. «Nous avons l’obligation collective d’éliminer les causes qui sous-tendent la logique de la prolifération et de l’usage des armes afin de pouvoir solliciter l’appui de l’ensemble de nos partenaires au développement», a-t-elle expliqué.
Le Bureau régional des Nations-unies pour l’Afrique centrale (Unoca), quant à lui, réaffirme, à cet égard, sa détermination à continuer à soutenir cette dynamique ainsi que «les mesures devant faciliter l’entrée en vigueur rapide de la Convention de l’Afrique centrale pour le contrôle des armes légères et de petit calibre, de leurs munitions et de toutes pièces et composantes pouvant servir à leur fabrication, réparation et assemblage (Convention de Kinshasa)». Il manque une seule ratification pour y parvenir, cinq pays ayant annoncé avoir déjà franchi cette importante étape (Cameroun, République Centrafricaine, Congo, Gabon et Tchad).
Le programme de la 41e réunion de l’Unsac prévoit la poursuite du plaidoyer afin que les pays qui n’ont pas encore ratifié cette convention le fassent. Un accent sera mis sur la nécessité de contribuer au Fonds d’affectation spéciale de l’Unsac, créé par le secrétaire général de l’Onu pour rationnaliser le fonctionnement de cette instance. Les discussions sur les derniers développements politiques dans la sous-région constitueront un autre point primordial de l’ordre du jour. La Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) présentera un document détaillant la situation dans les 11 pays membres, notamment l’Angola, le Burundi, le Cameroun, la République Centrafricaine, le Congo, la République démocratique du Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, le Rwanda, Sao Tomé et Principe, et le Tchad. En dehors de cette revue géopolitique, les experts évalueront différents rapports proposés par les organisations régionales ayant le statut d’observateur. «Le cas échéant, ils formuleront des recommandations visant à renforcer la coopération et la confiance afin d’atténuer les tensions, prévenir les conflits et promouvoir la stabilité ainsi que la limitation des armements, le désarmement, la non-prolifération et le développement dans la sous-région», souligne l’Unoca.
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