Moins de deux mois avant les élections générales au Gabon, Alexandre Awassi interpelle les différents acteurs du jeu. A l’endroit des autorités chargées de l’organisation des scrutins, des médias, des acteurs politiques et du peuple il a ce 18 juillet lancé des appels à la responsabilité et à la retenue pour un climat apaisé. Un hymne à la paix alors que le climat semble tendu depuis la modification du Code électoral. Assez pour apaiser les tensions ?

Alexandre Awassi s’exprimant le 18 juillet. © D.R.

 

Le 26 août 2023 le Gabon organisera pour la première fois, des élections générales. «C’est inédit», a commenté le député sortant Alexandre G. Awassi. Ces élections, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse ce 18 juillet, «vont assurément marquer les mémoires». Leur organisation, estime-t-il, «fait appel inéluctablement au sens élevé des hommes à la responsabilité afin de préserver nos acquis dont la paix». Alors que le climat semble particulièrement tendu depuis la modification du Code électoral, il interpelle les différents acteurs du jeu pour la préservation des acquis et la consolidation de cette paix pour laquelle dit-il, «ceux qui nous ont précédé ont si durement œuvré».

«J’en appelle premièrement à la responsabilité de l’ensemble des acteurs en charge de l’organisation des élections», a-t-il dit invitant ces derniers à faire preuve de diligence et d’impartialité afin que ces «élections soient libres, transparentes et inclusives». Il invite l’ensemble des acteurs politiques à la retenue et à la responsabilité tant, dit-il, «les expériences passées ne sont en rien positivement mémorables». Aux hommes des médias, a-t-il dit, «ne permettez pas l’absurde, n’autorisez pas la fracture, interdisez la haine, les agissements puérils, les discriminations, les injures». Alexandre Awassi exhorte les journalistes à imposer de la hauteur aux hommes politiques et d’avoir raison «en agissant justement en faveur de la paix».

Alexandre Awassi. © D.R.

Œuvrer ensemble pour un climat national apaisé

Dans sa démarche, Alexandre Awassi invite le reste de la population, «à ne pas tomber dans les fourberies des hommes politiques en perte de vitesse». Ces acteurs qui pour être audibles et se prévaloir une certaine crédibilité, croit-il savoir, «préfèrent vous plonger très souvent dans le sensationnel au moyen des discours fortement remplis de haine et de vices sans même se soucier des conséquences irréversibles pour notre Nation». Ceux-là qui dit-il, «une fois au poste qu’ils souhaitent briguer ne souhaiteront que l’apaisement». Prônant l’amour et le vivre ensemble, il est certain que personne ne gagne absolument rien à ce que l’objet politique confonde l’affection des uns et des autres. 

En lice pour les législatives, Alexandre Awassi considère que ce n’est qu’avec l’implication de ces différentes parties que le pays pourra s’épargner «le chaos enregistré au sortir de la proclamation des résultats de l’élection présidentielle de 2016». Cette année-là, rappelle-t-il, des familles ont été endeuillées, des édifices publics et plusieurs commerces détruits. «De tels événements font non seulement reculer le développement du pays mais aussi fragilisent l’unité nationale», a-t-il déclaré. «La paix est le pilier fondamental de notre vivre ensemble. C’est le tambour battant de notre unité nationale», a-t-il dit dans son hymne à la paix clamant «l’espoir de la construction durable» du Gabon.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Désiré NGUEMA NZONG dit :

    Bonsoir Monsieur A. Awassi,

    Votre discours général est très honorable. J’y souscris. Toutefois, le (la) gabonais(e) n’est pas un individu belliqueux. Son mal-être profond doit être écouté. Les derniers rapports économiques et psychologiques (Banque mondiale, Roxanne Bouenguidi – étude en coupe-, Leckat et Mouissi) montrent une déconnexion entre les dirigeants et le peuple. On a l’impression que la confiance est rompue. Le climat social, potentiellement explosif, nous pend au nez.

    Tous ces discours sirupeux sur la paix sociale, le vivre-ensemble, le civisme (le respect), la hauteur du débat, nous l’entendons. Rempliront-ils le congélateur des gabonais(e)s? Il faut savoir qu’en cette année 2023, tous les acteurs seront attentifs à cette élection. Car nous avons l’impression que les dés sont jetés et que le peuple est toujours pris pour un « dindon ».

    Président, ministres, députés, sénateurs, maires, conseillers municipaux sont des mandats donnés par le peuple dont vous avez l’obligation de rendre compte (obligation de résultat). Ils sont à court terme. Pas à vie. Ce n’est pas un métier. La notion de bilan ne doit choquer personne. La transparence ne doit pas être vécue comme une transgression. Dans les démocraties modernes, l’action publique est au coeur de la vie politique. Nos dirigeants semblent ne pas comprendre la portée de l’enjeu. Ils font de la politique comme si tout leur était acquis d’avance. Sans idée ni débat. Un comble!

    Loin d’être une accusation, plutôt un constat, le PDG bordélise le pays. A dessein!? Il va s’en dire que le maintien au pouvoir, avec tous les moyens, de n’importe quelle façon, du Président sortant, est l’ultime objectif du PDG. Sa survie en dépend inexorablement. Pour toute personne censée, ça peut paraître étrange!

    Abraham Lincoln nous apprend que « La démocratie, c’est le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple ». Et nous avertit qu’il ne faut pas « changer de cheval au milieu de la rivière ».

    Cordialement.

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